Une explosion a été entendue et un flash lumineux a été vu samedi soir près de Badrud, à environ 20 kilomètres de la centrale nucléaire iranienne de Natanz, selon un rapport de l’agence de presse nationale IRNA et de l’agence de presse FARS liée au Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC).
Selon des hypothèses préliminaires et officieuses, le missile aurait été lancé en réponse au survol de l’installation par un drone.
L’explosion s’est produite à 20h15 heure locale. Elle n’aurait causé « aucune perte de vie ou de biens », selon l’agence de presse semi-officielle iranienne Tasnim, citant le gouverneur de Natanz, Ramezanali Ferdowsi.
Autrement dit : une explosion dont on ne connait pas la raison, sur un lien dont on ne connait pas l’importance, lancé par on ne sait qui, dans un but qu’on ignore, et qui n’a fait ni dégât ni mort ni blessé. Avec ça, il y a de quoi avancer !
Le blogueur du Moyen-Orient Abu Ali Express a signalé que des maisons situées à proximité avaient été endommagées. Alors ? Dégâts matériels ou pas ?
Selon l’agence de presse Tasnim, un porte-parole de l’armée iranienne a affirmé que les responsables avaient procédé à un tir d’essai d’un système de missiles.
« Une explosion a été entendue dans la région de Natanz et une forte lumière a été vue dans le ciel de cette région. . . Selon les dernières informations reçues de la région, un missile défensif a été tiré dans le ciel de la région de Badrud dans le but de tester la réponse rapide à une éventuelle attaque », a rapporté Tasnim.
L’information se précise. Et les organes d’information de l’Iran sont extrêmement fiables, c’est connu.
L’explosion survient un jour seulement après le septième cycle de négociations à Vienne visant à relancer l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et la Chine, la Russie, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis. La veille, le président Macron avait indiqué que les négociations n’allaient nulle part.
Les médias les moins propagandistes avaient annoncé que l’Iran avait fait marche arrière sur la plupart des concessions qu’ils avaient accepté en 2015, avaient empoché tous les compromis qui viennent de lui être proposés par les différents pays, et en réclamaient beaucoup d’autres, sans rien, strictement rien offrir en échange. Mon analyse est que ce sont là les conditions idéales pour que les puissances occidentales se disent satisfaits de l’avancée des négociations et qu’ils se préparent à signer un nouvel accord.
Vendredi, le président français Emmanuel Macron a déclaré aux journalistes lors d’un point de presse à Dubaï que les discussions n’avaient pas abouti et qu’il semblait qu’il pourrait ne pas y avoir de nouvelles négociations, du moins pour le moment.
Natanz est le site des principales installations d’enrichissement d’uranium de l’Iran. C’est pour le nucléaire civil disent-ils, et tout le monde les croit. Sauf les écologistes, qui savent parfaitement que c’est à des fins militaires, sinon ils le dénonceraient : ils sont totalement opposés à l’électricité produite par des centrales nucléaires et veulent les faire détruire dans le monde entier. Ce n’est pas pour laisser l’Iran en construire.
En avril dernier, plusieurs milliers de centrifugeuses d’enrichissement de l’uranium ont été détruites dans l’usine, provoquant une panne de courant dans l’installation. Lire notre dernier rapport.
Israël a été accusé de l’explosion. En réponse, on aimerait montrer une vidéo des responsables israéliens, les yeux levés vers le ciel, et le regard dans le vide, en train de siffler.
L’année dernière également, le site a été la cible de saboteurs qui ont fait exploser une usine d’assemblage de centrifugeuses avancées sur les lieux. Oups !
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org