La censure russe interdit d’appeler l’invasion de l’Ukraine une « guerre » – seulement une « opération spéciale ». Le ministre israélien de l’Agriculture Oded Forer est d’accord, et qualifie d' »urgence » ce qui se passe en Ukraine.
Jeudi soir, le chef du ministère de l’Agriculture a publié un communiqué de presse intitulé « Commentaire du ministère de l’Agriculture sur l’urgence en Ukraine. » On se demande ce que le commentaire d’un ministre de l’Agriculture, dans sa fonction officielle, vient faire sur le sujet : c’est un indicateur de plus du manque de rigueur et d’ordre du gouvernement Bennet, qui a demandé aux ministres de ne pas parler du conflit, d’une part, et d’autre part, c’est au ministère des Affaires étrangères de commenter le conflit – éventuellement.
Le Premier ministre Bennett interdisant aux ministres de commenter publiquement les événements en Ukraine, le titre était donc significatif.
Mais le document ne concerne que les « intérêts d’Israël » – le ministre Forer assure que les Israéliens ne ressentiront pas de pénurie d’œufs en raison d’une guerre dans un pays qui exporte ce produit important vers Israël. Cependant, on se souvient qu’au début de la pandémie, lorsque le gouvernement Netanyahou a bouclé le pays et arrêté toute production industrielle et commerciale, et que les citoyens hésitaient à stocker des victuailles (mais se sont jeté sur le papier-toilette) le gouvernement annonçait qu’Israël pouvait faire face à 95% des besoins alimentaires du pays. Bref… on n’est plus à une petite désinformation près, n’est-ce-pas ?
Le document explique qu’en raison de l’épidémie de grippe aviaire, la dépendance d’Israël à l’égard des importations d’œufs a fortement augmenté, le ministère de l’Agriculture a élargi les quotas d’importation, portant leur volume à un milliard de pièces, et une partie des œufs a été importée d’Ukraine. M. Forer promet d’élargir le groupe d’exportateurs et d’autoriser l’importation d’œufs en Israël en provenance d’autres pays où les produits avicoles répondent aux exigences sanitaires locales – ainsi que d’augmenter les quotas pour les producteurs locaux « dès que possible » afin de réduire la dépendance aux importations. Vous avez bien lu : augmenter les quotas aux producteurs locaux. Et vous vous demandez, comme moi : pourquoi limiter la production locale d’œufs pour acheter ceux d’un autre pays ? Stratégie d’alliances économiques à des fins sécuritaires ?
À une époque où le monde est au bord du cataclysme et où l’Ukraine est seule à retenir l’assaut des troupes russes, largement supérieures en nombre, le commentaire du ministère de l’Agriculture fait sourire – jaune.
Selon un sondage du journal Makor Rishon qu’Israël 24/7 a publié, 76 % des Israéliens soutiennent l’Ukraine et beaucoup ont honte de « l’ambivalence » du gouvernement.
Même parmi les Arabes israéliens, qui considèrent traditionnellement la Russie comme « le protecteur du peuple palestinien contre l’occupation israélienne », la majorité est aujourd’hui du côté de l’Ukraine et seuls 35% soutiennent la Russie.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : https://news.israelinfo.co.il