Alors que sur le fond de la guerre menée contre le Hamas après les atrocités du 7 octobre, Israël se trouvait presque au ban des nations ; que les grandes chancelleries et jusqu’à l’ONU rivalisaient de condamnations ; que des centaines de milliers de manifestants des deux côtés de l’Atlantique scandaient leur haine et appelaient à sa destruction, les Ayatollahs de Téhéran ont remis les pendules à l’heure.
D’abord, en hurlant « mort à Israël » – pardon « mort à l’entité sioniste », pour rappeler au monde que le régime islamique chiite faisait de la destruction de l’état juif l’un de ses principaux objectifs, et n’avait jamais cherché à le cacher.
Comme l’avait si bien dit Josep Borrel, l’actuel chef de la diplomatie européenne, en 2019 :
« L’Iran veut éliminer Israël. Il n’y a là rien de nouveau ; Il nous faut vivre avec ».
Ensuite, en démontrant que malgré condamnations et critiques, l’Etat juif disposait toujours de solides appuis. C’est une impressionnante coalition qui a fait échouer les centaines de missiles, de drones et fusées lancées vers son territoire. Aux côtés des Etats-Unis, l’allié de toujours malgré les tensions, se trouvait la Grande-Bretagne, fière du succès de ses pilotes, et même la Jordanie, son armée de l’air défendant farouchement l’espace aérien du royaume, et jusqu’à la France.
Qui aurait pu l’imaginer il y a seulement un mois ?
On dira que l’axe sunnite s’est réveillé devant la menace ; que les Etas Unis devaient faire quelque chose pour ne pas perdre toute crédibilité ; que l’Europe a compris qu’en cas de nombreuses victimes et de dégâts importants, l’Etat hébreu n’hésiterait pas à riposter avec tous les moyens dont il dispose, enflammant tout le Moyen-Orient. On voudrait croire aussi qu’un reste de conscience a poussé certains à vouloir défendre le foyer du peuple juif.
Quoi qu’il en soit, la réussite a dépassé toutes les espérances. 99% des projectiles ont été neutralisés avant d’atteindre leur but, ou même d’entrer dans l’espace israélien.
Surtout, les Israéliens ont montré à tous avec quelle discipline et quel courage ils ont affronté la menace venue du ciel. Obéissant aux ordres de la Défense passive et de l’armée, ils ont quitté en bon ordre les deux grandes manifestations qui se déroulaient à Tel-Aviv – contre le gouvernement et pour les otages. Il n’y a pas eu de panique. Après une longue nuit rythmée par les alertes et le bruit assourdissant des explosions, faisant confiance une fois encore aux consignes données par l’armée, ils se sont rendus comme à l’accoutumée sur leurs lieux de travail.
Bien sûr, cet état de grâce ne durera probablement pas.
La réunion annoncée du Conseil de Sécurité sera sans doute marquée par un veto russe à toute condamnation de l’Iran. Mais le fait est que le Hezbollah a compris qu’il serait bien seul face à une attaque israélienne, et le Hamas a vu ses espoirs d’escalade déçus.
Les Ayatollahs ont ouvert la voie. Reste à espérer qu’en Israël aussi on prenne conscience de cette nouvelle réalité.
© Michèle Mazel pour Israël24 7.org