Tsahal publie un enregistrement rare de Golda Meir de la guerre de Kippour

À l’occasion du 51e anniversaire de la guerre du Kippour, les archives de Tsahal au ministère de la Défense ont révélé ce jeudi un enregistrement d’une discussion du cabinet qui a eu lieu le 19 novembre 1973, dans le contexte des négociations pour le retour des prisonniers de guerre, grâce à la médiation des États-Unis.

La discussion a eu lieu le 19 novembre 1973 et s’est déroulée dans le contexte des pourparlers pour le retour des prisonniers détenus, avec la médiation américaine.

Madame le Premier ministre Golda Meir, le ministre de la Défense Moshe Dayan, le chef d’état-major, le lieutenant-colonel David Elazar et des généraux de Tsahal participent à la discussion.

À la minute 03:40 de l’enregistrement, Golda déclare :

“Beaucoup de choses nous serons pardonnées. La seule chose [qui ne le sera pas] est la faiblesse. Dès que nous sommes vus comme faibles, c’est fini. C’est un péché impardonnable.”

Golda a déclaré au cours de la discussion qu’elle avait parlé avec deux personnes qui faisaient partie de l’équipe de négociation avec la Syrie concernant les captifs et qu’ils lui avaient dit :

« Ne me citez pas, mais ils savent que ces personnes sont très chères à votre cœur. Et ils en profitent”, a-t-elle déclaré.

Elle a répondu:

“Et alors, on doit arrêter de s’inquiéter pour les gens ?”

Le chef d’état-major Dado a déclaré à propos du cessez-le-feu :

« Tant que les Arabes se portent bien, il n’y aura pas de cessez-le-feu. Et nous devons parvenir à une situation où nous pouvons les amener à un cessez-le-feu.»

A 04h40, Golda a déclaré :

“Je n’accepte pas la situation dans laquelle nous vivons, dans une situation d’avant-guerre, sans paix ni guerre. Tant qu’il n’y a pas de paix, il y a la guerre. Et la guerre peut se manifester à tout moment. J’ai souvent dit lors de réunions que ça peut se déclencher d’un moment à l’autre.”

Le général de division Shmuel Gonen, qui était alors commandant du Commandement Sud, a déclaré :

« Je pense que la plus grande faiblesse dont une génération peut faire preuve, c’est lorsqu’elle essaie de résoudre des problèmes nationaux d’une telle envergure pour le bénéfice d’une génération, et pour ça, sacrifie les générations futures.

Si nous prenons des mesures pour abandonner, ce que je ne pense pas nécessaire, et ici je sympathise avec Eric, si nous prenons des mesures pour alléger la pression sur nous, même pour quelques années, et sacrifier l’avenir – nous montrerons une faiblesse que nous ne pourrons pas corriger par la suite.”

Le ministre de la Défense Moshe Dayan a expliqué les raisons de la conception qui existait, à la veille de l’attaque des pays arabes contre Israël en 1973, selon laquelle les Arabes ne déclencheraient pas une guerre totale contre Israël :

« Nous avions l’habitude de compter sur notre pouvoir dissuasif sur les Arabes. Pour cela, mon hypothèse était qu’ils ne déclencheraient pas une guerre générale. Cela était basé sur le fait que les Arabes savent et que les Russes et le monde entier leur dit que s’ils déclenchent une guerre, ils vont perdre. Alors pourquoi déclencheraient-ils une guerre ? Je vous dis ça de la façon la façon la plus simple possible, mais c’était ça mon hypothèse. On pense, ils pensent, tout le monde pense qu’ils vont perdre la guerre, alors, pourquoi vont-ils déclencher ? J’ai très peur que nous nous retrouvions dans une conception selon laquelle nous sommes dissuadés, nous avons peur d’affronter le Arabes, et nous entrons dans une psychose de dissuasion inversée.»

Même après la guerre du Kippour, il existait un écart entre la situation à la frontière et la situation dans la société.

Comme l’a décrit le général Binyamin Talem, commandant de la marine à l’époque :

« Je me promène beaucoup à Tel-Aviv, le fait que si peu de temps après la guerre… on a le sentiment ici que tout est fini et la vie reprend son cours même si nous gardons près de 200 000 soldats sur le front”.

La question du « retour à la normale » a été discutée lors de la même réunion du cabinet.

Golda a déclaré :

« Je ne pense pas que nous puissions venir voir les soldats et leur dire [que ça va durer] un mois, deux mois, six mois, un an. Il y a des gens avec des familles, il y a des étudiants qui veulent, à juste titre, retourner à l’université. Je sais ce que représente le grand nombre de ceux qui sont actuellement au front. La vie en Israël ne pourra pas continuer. Mais il est impossible d’avoir à la fois une guerre et une vie normale, et c’est le rôle du gouvernement de dire aux gens les choses clairement. Il faut se mobiliser pour – je ne sais pas combien de temps – mais longtemps. Mais ce n’est pas une question de jours.

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