Initialement publié le 23 avril 2023 @ 9h59
Réalité historique : C’est sur le Mont du Temple, à Jérusalem, que se trouvaient le premier et le second Temple
- « Il n’y a aucun débat, dans la littérature scientifique, sur le fait que deux temples se trouvaient à cet endroit », selon Lawrence Schiffman, professeur à l’université de New York. « La réalité des deux Temples juifs ne fait l’objet d’aucun débat au sein de la communauté scientifique », ajoute le professeur d’hébreu et d’études judaïques à l’université de New York.
L’emplacement du temple hérodien et du temple hasmonéen qui l’a précédé « peut être prouvé archéologiquement, et c’est un fait avéré », dit encore Schiffman, ajoutant que de nombreuses sources islamiques antérieures à la période moderne reconnaissaient ce fait.
- Steven Fine, professeur d’histoire juive à l’université de Yeshiva et directeur de son centre d’études sur Israël, ainsi que rédacteur fondateur de la revue Images, consacrée à l’art juif et à la culture visuelle, est du même avis.
« C’est un fait historique que les temples juifs ont été construits sur le mont du Temple à Jérusalem. Les preuves archéologiques de la reconstruction du Temple après le retour de la captivité babylonienne et jusqu’en 66 de l’ère chrétienne ne sont pas contestées », a-t-il déclaré à JNS.
Les preuves archéologiques du premier temple, associé au roi Salomon, sont rares, car Hérode a reconstruit et agrandi le monticule du temple en 20 ou 19 avant notre ère, « et aussi parce que les autorités musulmanes n’autorisent pas les fouilles scientifiques sur le site », dit M. Fine, qui ajoute :
« Les sources littéraires, en revanche, sont abondantes. Aucun historien ne doute de la présence d’un temple israélite sur le mont Sion à l’époque biblique ».
- Le premier temple de Jérusalem, également connu sous le nom de temple de Salomon, a été construit par le roi Salomon au 10e siècle avant notre ère, selon la Bible.
- Le second temple de Jérusalem a été construit par le peuple juif revenu de l’exil à Babylone sous la direction de Zorobabel, au 6e siècle avant notre ère. Cependant, le processus de reconstruction a été interrompu à plusieurs reprises et il a finalement été achevé par Hérode le Grand en 516 avant notre ère. Ce second temple a été détruit par les Romains en 70 de notre ère.
Le Mur occidental, également connu sous les noms de « Mur des Lamentations », « Mur occidental », est un site important pour les Juifs, car il s’agit du dernier vestige du second Temple et il est considéré comme l’endroit le plus proche de l’endroit où se trouvait le Saint des Saints, le site le plus sacré du judaïsme.
Jérusalem est également mentionnée dans les prières, dans la Bible, dans le Nouveau Testament, et dans les textes religieux juifs.
Question de croyance : Mahomet était-il un prophète ? A-t-il fait un voyage miraculeux vers Jérusalem ?
Par opposition au judaïsme, dont la présence des deux Temples de Jérusalem est une réalité historique et archéologique incontestée, la sainteté de Jérusalem pour les musulmans repose sur la croyance.
Pour les musulmans, Jérusalem est sacrée en raison du « voyage nocturne » miraculeux du prophète Mahomet vers le ciel.
« D’après le Coran et la tradition musulmane ultérieure, pour les musulmans, le site connu sous le nom de Noble Sanctuaire est l’endroit où le prophète Mahomet est monté au ciel », selon M. Fine. « L’affirmation concernant Mahomet est donc une question de foi, et non un fait, contrairement à la présence des deux temples.
La question de savoir si Mahomet était un prophète ou pas relève de la croyance, pas de la réalité.
De même, la question de savoir s’il a effectué un voyage miraculeux au ciel n’est pas considérée comme une évidence, en particulier pour ceux qui ne sont pas des musulmans croyants.
- Si vous interrogez des laïques, des personnes qui ne croient pas en Dieu, ils ne reconnaissent pas Mahomet comme un prophète, ni Jésus comme le fils de dieu, ni Abraham.
- Si vous interrogez des islamo-gauchistes, ils ne vous diront pas que Mahomet s’est rendu à Jérusalem durant un voyage nocturne, mais que les croyants musulmans le pensent.
- Même la presse, qui est essentiellement pro-palestinienne, précise toujours “pour les musulmans” ou “pour l’islam” et non que ce récit est un fait historique.
L’histoire de Mahomet allant sur un cheval miraculeux d’Arabie à Jérusalem et montant au ciel est donc une croyance religieuse. Cela ne revient pas à dire que l’ascension de Mahomet s’est produite.
L’ascension de Mahomet, si elle s’est produite, c’est uniquement parce qu’il s’agit du site des deux Temples juifs
- 620 – Le voyage nocturne du prophète Mahomet, connu sous le nom de Isra et Miraj, est daté, selon les livres religieux de l’islam, vers l’an 620 de notre ère, alors qu’il se trouvait à La Mecque. Au cours de ce voyage, selon la tradition islamique, le prophète s’est rendu de la Mecque à Jérusalem à bord d’une créature ressemblant à un cheval ailé appelée Buraq, où il est ensuite monté au ciel et a rencontré Allah. Cet événement est considéré comme l’un des plus importants de l’histoire de l’islam et est commémoré chaque année par les musulmans le 27e jour de Rajab, connu sous le nom de Lailat al-Miraj.
- 687 – La construction du Dôme du Rocher, sur le Mont du Temple, a commencé en 687 de notre ère, sous le règne du calife omeyyade Abd al-Malik. Il a fallu plusieurs années pour l’achever et il a finalement été terminé en 691 de notre ère.
- 705 – La mosquée Al-Aqsa de Jérusalem a été construite en 705, par le calife omeyyade Abd al-Malik. La mosquée est également située dans la vieille ville de Jérusalem, sur le Mont du Temple.
Le second temple de Jérusalem ayant été détruit par l’armée romaine en l’an 70 de notre ère durant le “siège de Jérusalem”, le voyage nocturne de Mahomet, s’il s’est produit, c’est uniquement parce qu’il s’agissait du site des Temples juifs : il n’y avait rien entre 70, quand le second Temple a été détruit, et 687, quand la construction du Dôme du Rocher a commencé.
Jérusalem, troisième ville la plus sainte pour les musulmans, oui, mais depuis quand ?
Il est difficile de trouver des sources qui mentionnent spécifiquement Jérusalem comme troisième lieu saint de l’islam avant le XIXe siècle, car le concept de classement des lieux saints de l’islam n’a été établi que relativement récemment.
Toutefois, des sources non musulmanes antérieures reconnaissent l’importance de Jérusalem dans la tradition islamique. Par exemple,
- l’historien anglais Edward Gibbon a écrit dans son ouvrage du XVIIIe siècle « The History of the Decline and Fall of the Roman Empire » (L’histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain) :
« Depuis le trône de Médine, le prophète arabe opéra une révolution plus importante dans l’esprit de ses sujets, en instituant le pèlerinage de La Mecque et en fondant le temple adjacent, qu’il consacra, sur le ton de la dévotion idolâtre, à l’adoration du Dieu unique. Cependant, Mahomet lui-même ne pouvait échapper à la faiblesse commune de l’ambition, et son esprit ambitieux s’est laissé aller au rêve de donner à son nom et à son pays le droit à la rénovation et à la possession exclusive de l’ancienne maison de Dieu, et à la tutelle héréditaire de la ville sainte de Jérusalem ».
Bien que ce passage ne mentionne pas explicitement Jérusalem comme le troisième lieu saint de l’islam, il reconnaît l’importance de la ville dans la tradition islamique et suggère que Jérusalem était déjà considérée comme un site important au début de la période islamique.
- Dans le livre « Travels in Palestine » de James Silk Buckingham, publié en 1821, Buckingham raconte sa visite à Jérusalem et décrit la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher comme « les deuxième et troisième mosquées les plus sacrées du monde mahométan ».
- Une autre référence ancienne au statut de Jérusalem en tant que troisième site sacré de l’Islam se trouve dans le livre « The Modern Traveler », publié en 1825. L’auteur, Josiah Conder, y écrit :
« La mosquée d’Omar, sur le mont Moriah, est l’un des édifices les plus célèbres du monde mahométan ; et Jérusalem elle-même est considérée par les disciples du prophète comme la troisième ville la plus sainte du monde, après La Mecque et Médine. »
Kairouan, l’autre « troisième ville la plus sainte de l’islam »
Kairouan est considérée comme la troisième ville sainte de l’Islam après La Mecque et Médine. Elle est située dans le centre de la Tunisie et abrite la Grande Mosquée de Kairouan, l’une des plus anciennes et des plus importantes mosquées du monde islamique. La ville a joué un rôle important dans la propagation de l’islam en Afrique du Nord et est considérée comme un lieu saint pour de nombreux musulmans qui s’y rendent pour se recueillir et prier.
Kairouan est considérée comme la troisième ville sainte de l’Islam en raison de son importance historique et religieuse. La ville a été fondée en 670 de notre ère par les conquérants arabes et est devenue un centre d’apprentissage et de culture islamique. C’est à partir de Kairouan que les généraux arabes ont lancé leur conquête de l’Afrique du Nord et de l’Espagne, propageant ainsi l’islam dans ces régions.
La Grande Mosquée de Kairouan, également connue sous le nom de Mosquée d’Uqba, est l’une des plus anciennes et des plus importantes mosquées du monde islamique. Elle a été construite au VIIe siècle et a fait l’objet de nombreuses rénovations et extensions au fil des ans. La mosquée porte le nom d’Uqba ibn Nafi, le général arabe qui a fondé Kairouan et qui serait enterré dans la mosquée.
Les musulmans considèrent Kairouan comme une ville sainte en raison de son association avec l’histoire islamique et la Grande Mosquée de Kairouan.
L’idée que Kairouan est la troisième ville sainte de l’islam remonte au début de la période islamique et a été reconnue par de nombreux érudits et dirigeants islamiques au cours des siècles. Aujourd’hui, Kairouan reste un centre spirituel et culturel important pour les musulmans du monde entier.
Les musulmans considèrent également Jérusalem comme la troisième ville sainte de l’islam, après La Mecque et Médine, et le classement des villes les plus saintes de l’islam fait l’objet de débats et varie en fonction des traditions culturelles et religieuses. Certains musulmans considèrent Kairouan comme la troisième ville sainte de l’islam, tandis que d’autres considèrent que c’est Jérusalem.
Il n’existe pas d’opinion dominante sur la question de savoir si Kairouan ou Jérusalem est la troisième ville sainte de l’Islam parmi les érudits musulmans. Les deux villes revêtent une grande importance religieuse et historique pour les musulmans et sont considérées comme saintes par beaucoup.
- Dans son livre “Islamic Art and Architecture”, publié en 1992, l’universitaire américain Robert Hillenbrand écrit :
» La ville de Kairouan en Tunisie, fondée par les conquérants arabes en 670 de notre ère, est devenue l’un des centres culturels et intellectuels les plus importants du monde islamique. Elle est également considérée comme l’une des villes les plus sacrées de l’Islam, après La Mecque et Médine. »
- L’historien musulman du XIVe siècle Ibn Khaldoun a écrit dans son livre « La Muqaddimah » :
« La ville de Kairouan est l’une des plus anciennes villes du Maghreb et l’une des villes les plus saintes de l’Islam, après La Mecque et Médine ».
En fin de compte, la perception de la troisième ville sainte de l’islam est une question de croyance personnelle et peut varier selon les communautés musulmanes et les individus.
D’ailleurs, la ville de Damas, en Syrie, est aussi considérée par certains érudits musulmans comme l’un des lieux les plus saints de l’Islam. Damas est considérée comme l’une des plus anciennes villes du monde habitées de façon continue et possède une riche histoire islamique. La mosquée des Omeyyades de Damas est particulièrement importante, car elle est considérée comme le site où la tête de Jean-Baptiste a été enterrée et où le Jésus islamique reviendra, selon la tradition islamique.
Jérusalem est pour les juifs du monde entier, un fait universellement établi – pas pour l’islam, ni pour les non-musulmans.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org