Apparemment, l’esprit du 6 octobre habite toujours la direction de Tsahal.
Ces derniers jours, le chef d’état‑major de Tsahal, Eyal Zamir, a arrêté les principes de l’opération visant à s’emparer de la ville de Gaza, dans le cadre de la planification détaillée de la campagne. Ces décisions ont été prises lors d’une réunion avec des responsables du Commandement Sud et de l’armée de l’air israélienne.
Selon ces directives, Tsahal fera tout pour éviter de nuire aux otages, instaurer des cycles de relève pour les réservistes et évacuer les civils avant d’entrer au cœur de la ville. Il a aussi été décidé que l’opération se déroulerait conformément au droit international, en maintenant des conditions humanitaires pour les civils évacués, et qu’il n’y aurait pas de retrait des zones déjà prises dans la bande de Gaza.
Le correspondant militaire Doron Kadush, de Galei Tsahal, rapporte que, malgré les préparatifs, de sérieux doutes subsistent quant à la faisabilité de l’opération. L’un des principaux défis consiste à créer des « zones humanitaires » pour environ un million de personnes en à peine deux mois, avant le transfert de la population vers des camps centraux et vers Mawasi. Autre crainte : que des terroristes s’échappent avec les civils, au risque de voir Tsahal combattre dans des zones relativement vides, dépourvues de forces du Hamas.
Les opérations précédentes ont montré que, lors des campagnes passées à Gaza, des dizaines de milliers d’habitants sont restés sur place sans être évacués. On estime qu’il sera difficile d’obtenir cette fois encore une évacuation complète. Après la prise de contrôle, prévue pour quelques mois, Tsahal s’attend à ce que le Hamas passe à la guérilla sur le territoire conquis, ce qui imposera un contrôle prolongé et des manœuvres continues.
Selon le calendrier arrêté, l’évacuation de la population et la mise en place des zones humanitaires devraient être achevées d’ici octobre, la prise de la ville de Gaza devant débuter le même mois. Tsahal estime qu’il faudra deux à trois mois pour mener l’opération à son terme, probablement jusqu’en décembre 2025 ou janvier 2026 — prolongeant ainsi la guerre de nombreux mois.
