Trois responsables libanais confirment : « il y a des négociations pour mettre fin aux combats »

Des diplomates étrangers ont présenté des propositions visant à ramener le calme à la frontière instable entre le Liban et Israël, parallèlement aux négociations en cours sur le cessez-le-feu à Gaza, selon des responsables mercredi. Il s’agit notamment d’un retrait du Hezbollah de la frontière et du déploiement de milliers de soldats supplémentaires de l’armée libanaise.

Les plus hauts diplomates britanniques et français, entre autres, se sont récemment rendus à Beyrouth, craignant que la guerre entre Israël et le Hamas ne s’étende au Liban, où des échanges de tirs ont lieu presque quotidiennement entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah depuis près de quatre mois.

La proposition avancée par les diplomates européens serait basée sur la « mise en œuvre partielle » de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui a mis fin à une guerre de 34 jours entre Israël et le Hezbollah en 2006, ont déclaré à l’Associated Press deux responsables politiques libanais et un diplomate libanais basé en Europe.

Ces responsables ont parlé sous le couvert de l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à divulguer les détails des pourparlers.

Israël a publiquement insisté sur l’application intégrale de la résolution, ce qui signifie que le Hezbollah doit déplacer ses combattants au nord du fleuve Litani, qui se trouve à près de 30 kilomètres au nord de la frontière.

Le Hezbollah, allié du Hamas et soutenu par l’Iran, a refusé de prendre part aux discussions tant que la guerre entre Israël et le Hamas est en cours, mais une fois qu’un cessez-le-feu sera en place, le groupe s’est dit ouvert à l’idée d’éloigner ses forces de la frontière de quelques kilomètres en échange de concessions de la part d’Israël sur 13 zones frontalières contestées, a déclaré mercredi l’un des responsables au fait des discussions.

Les groupes terroristes régionaux alliés de l’Iran ont déclaré qu’une fois que le cessez-le-feu à Gaza entrerait en vigueur, toutes les attaques des groupes soutenus par l’Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen cesseraient.

Les violences le long de la frontière israélo-libanaise ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes des deux côtés. Israël a lancé des avertissements de plus en plus sévères au Hezbollah pour qu’il se retire de la frontière, faute de quoi il déclencherait une guerre contre le Liban.

Selon le diplomate libanais basé en Europe, la proposition de M. Sejourné appelle à un rôle plus important de l’armée libanaise dans la zone frontalière et à des négociations concernant 13 points contestés le long de la frontière depuis qu’Israël s’est retiré du Sud-Liban en 2000.

Le diplomate a déclaré qu’il y avait une « compréhension initiale » concernant sept des 13 zones.

Outre ces points, l’un des responsables connaissant bien les négociations régionales a déclaré que le Hezbollah exigerait qu’Israël se retire de la partie libanaise de la ville de Ghajar, qui est coupée en deux par la frontière.

Il a indiqué que la proposition sur la table prévoit que le Hezbollah se retire à 7 km de la frontière – la portée des missiles antichars que le groupe a le plus souvent utilisés au cours des affrontements – et que 12 000 soldats de l’armée libanaise soient déployés dans la région.

Il a ajouté que de nombreux membres de la force d’élite Radwan du Hezbollah vivaient dans la zone frontalière, mais que le groupe n’y avait pas de « bases fixes ».

L’homme politique libanais qui connaît bien les pourparlers a déclaré que le Hamas serait prêt à renoncer au pouvoir politique à Gaza en échange d’un plan de reconstruction. Il a ajouté que tout organe dirigeant palestinien qui prendrait le relais comprendrait des personnes ayant la confiance des dirigeants du Hamas.

Toutefois, les dirigeants du Hamas à Gaza, dont Yahya Sinwar, ont rejeté une proposition israélienne leur demandant de quitter l’enclave, à l’instar de l’accord en vertu duquel les dirigeants de l’Organisation de libération de la Palestine avaient évacué le Liban en 1982.

L’homme politique, qui est en contact avec des responsables du Hamas, a déclaré que Yahya Sinwar dirigeait les négociations avec Israël depuis sa cachette à Gaza.

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