Un officier supérieur sera démis de ses fonctions et plusieurs autres seront formellement sanctionnés après qu’un terroriste égyptien ait perpétré, au début du mois, une attaque meurtrière à la frontière, qui a coûté la vie à trois soldats.
Les forces de défense israéliennes ont déclaré mardi qu’une enquête avait mis en évidence un certain nombre de facteurs ayant contribué à l’attaque :
- une petite porte de secours de la barrière frontalière, facile à ouvrir, était inconnue des troupes stationnées dans la zone (photo ci-dessous) ;
- une priorité excessive accordée aux incidents liés à la contrebande de drogue ; et
- des tours de garde excessivement longs.
L’enquête, menée par le chef du commandement sud, le général de division Eliezer Toledano, et le commandant de la 80e division, le général de brigade Itzik Cohen, a été présentée mardi au chef de l’armée israélienne, le général de corps d’armée Herzi Halevi.
L’IDF a décidé :
- Itzik Cohen, le commandant de la 80e division, sera formellement réprimandé pour sa “responsabilité globale, dont le manque de contrôle sur la mise en œuvre des procédures”.
- Le colonel Ido Sa’ad, commandant de la brigade Paran, sera démis de ses fonctions et affecté à un autre poste au sein de l’armée israélienne, en raison de sa “responsabilité générale et de la manière dont les opérations sont menées dans son secteur”.
L’IDF a cependant noté que Sa’ad avait agi correctement lorsqu’il s’était engagé avec l’attaquant égyptien et l’avait tué. - Le lieutenant-colonel Ivan Kon, commandant du bataillon Bardelas, sera formellement réprimandé pour sa “responsabilité dans la mise en œuvre du concept opérationnel au sein de ses forces”. Il se verra en outre refuser une promotion pendant cinq ans, a indiqué l’armée israélienne.
“Nous avons mené une enquête exhaustive et approfondie”, a déclaré M. Halevi lors d’un événement organisé à la Knesset mardi. “Outre un travail de qualité, des initiatives et des réussites, nous avons également découvert des failles et des lacunes dans les opérations et le commandement. Nous allons les étudier, les corriger et les améliorer. Il s’agit d’un incident difficile, qui aurait pu et dû être évité, et il est de notre responsabilité en tant que commandants – et de la mienne en tant que commandant de l’armée avant tout – d’en tirer des leçons et de nous améliorer.”
Halevi a nommé en outre le général de division Nimrod Aloni pour mener une enquête sur les circonstances de l’attaque, en mettant l’accent sur les défaillances “systémiques” et la “perception de la défense des frontières pacifiques”.
Les conclusions des enquêtes
Selon l’enquête des FDI, le policier égyptien, Mohamed Salah Ibrahim, 22 ans, s’est infiltré à la frontière par une porte de secours tôt le 3 juin. Cette petite porte, maintenue fermée à l’aide de simples attaches, est utilisée par les FDI pour franchir la frontière en cas de besoin, en coordination avec l’armée égyptienne.
Ibrahim a marché environ cinq kilomètres depuis son poste de garde en Égypte et a escaladé une falaise pour atteindre la porte de secours, ce qui indique sa connaissance de la zone et de la barrière de sécurité. Il a coupé les attaches à l’aide d’un couteau de combat, a ouvert la petite entrée vers Israël et a marché environ 150 mètres jusqu’au poste de garde où se trouvaient les troupes, Iluz et Ben Nun.
- Ben Nun et Iluz avaient commencé leur service de 12 heures ensemble à 21 heures la nuit précédente au poste militaire.
- Vers 1 h 40, les troupes ont déjoué une tentative de passage de drogue à la frontière, à environ trois kilomètres au nord de la position de Ben Nun et Iluz,
- Ils ont saisi des produits de contrebande d’une valeur estimée à 1,3 million de NIS (365 000 dollars).
- À 3 heures du matin, l’incident de contrebande est terminé et,
- A 4 h 10, les troupes communiquent par radio avec le poste de garde où se trouvent Ben Nun et Iluz, qui répondent que tout est en ordre.
- Le policier égyptien se serait approché en douce du poste de garde et aurait ouvert le feu vers 7 heures du matin, tuant Ben Nun et Iluz.
- Les soldats qui surveillaient les images des caméras de surveillance ont effectué des balayages à 6h50, après une indication de survenance électronique à 6h34, mais rien d’anormal n’a été trouvé.
- Les soldats d’un poste voisin ont ensuite déclaré avoir entendu des coups de feu à 7 h 13, mais ils n’ont pas signalé ce fait en temps réel, car les coups de feu sont assez fréquents dans la région.
- Peu après la fin du service de Ben Nun et Iluz, à 9 heures, un officier s’est rendu sur les lieux et a découvert les deux soldats morts près du poste. D’importantes forces ont été appelées et des recherches ont été entreprises dans la zone.
- Selon l’enquête de l’IDF, aucun des deux n’avaient tiré, ce qui indique qu’ils ont été pris par surprise par l’attaquant.
- L’enquête a également révélé que Ben Nun et Iluz ne dormaient pas lorsque le tireur a ouvert le feu.
- À 9 h 34, un pisteur de l’armée a repéré des empreintes de pas dans la zone, mais a signalé à tort que l’assaillant était probablement rentré en Égypte. L’incident n’a cependant pas été clos par les forces armées, qui ont continué à rechercher le tireur.
- Peu après 11 heures, un drone de l’armée a identifié l’assaillant caché derrière des rochers à environ 1,5 kilomètre de la frontière.
- À 11 h 35, l’assaillant a ouvert le feu sur un groupe de soldats qui s’approchait de la zone – à environ 200 mètres – touchant mortellement Dahan et blessant légèrement le pisteur.
- À 12 h 22, un autre groupe de soldats s’est rapproché de l’assaillant et l’a tué.
S’adressant aux journalistes, M. Toledano a déclaré que deux “grandes” défaillances avaient conduit à l’attaque meurtrière : la porte de secours et la priorité excessive accordée aux incidents liés à la contrebande de stupéfiants.
L’IDF a déclaré qu’aucune faute n’avait été relevée dans les actions des soldats tués.
L’enquête a été présentée aux familles du sergent-chef Ori Yitzhak Iluz, 20 ans, du sergent-chef Ohad Dahan, 20 ans, et du sergent Lia Ben Nun, 19 ans, soldats des bataillons Bardelas et Caracal qui ont été tués par le policier égyptien lors de l’attaque et des affrontements qui ont suivi le 3 juin, au cours desquels l’assaillant a été tué.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : Timesofisrael