Le fabricant allemand de sous-marins ThyssenKrupp a récemment augmenté le prix des trois nouveaux sous-marins commandés par le ministère israélien de la Défense d’un montant considérable de 1,2 milliard d’euros (1,37 milliard de dollars). L’augmentation a été soumise à la discussion d’un comité ministériel dimanche dernier, et aurait été approuvée.
Le public israélien – qui paye la note – n’a pas été informé jusque là ni du comment ni du pourquoi de cette hausse de prix alarmante.
Dimanche, le gouvernement Bennett a ordonné la création d’une commission d’enquête d’État pour enquêter sur l’affaire 3000, qui concerne une suspicion de corruption de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu justement au sujet de l’achat d’un sous-marin ThyssenKrupp et du consentement de Netanyahu à la vente de sous-marins avancés par ThyssenKrupp à l’Égypte.
Les trois sous-marins dont le prix a été doublé rejoindront les trois sous-marins que ThyssenKrupp a déjà vendus à Tsahal et qui sont au centre de l’affaire 3000.
ThyssenKrupp profite manifestement du fait de la dépendance de la marine de Tsahal au constructeur allemand, il en est ainsi pour tous les contrats d’armement, notamment pour l’essentiel marché de pièces détachées et d’entretien de machines qui seront en service pour des décennies.
Ainsi, alors que les négociations avec ThyssenKrupp progressaient vers la signature d’un protocole d’accord, le ministère de la Défense a annoncé à huis clos que les Allemands avaient triplé leur prix à 3 milliards d’euros (3,42 milliards de dollars). On peut supposer que le coût d’un changement de fabricant à ce stade aurait été considérable, et que les dates de livraison auraient été repoussées d’environ 2030 à on ne sait quand.
Mais ce n’est pas tout, dans ce dossier déjà bizarre
Le gouvernement allemand avait initialement arrondi les angles pour Israël en acceptant de payer un tiers du coût, soit 600 millions d’euros (684 millions de dollars). Ce cadeau est maintenu : les Allemands subventionneront la vente à hauteur de 600 millions d’euros, sauf que le prix s’élève désormais à 3 milliards d’euros. La part que paieront les contribuables israéliens passe donc de 1,2 milliard d’euros à 2,4 milliards d’euros (2,74 milliards de dollars).
Il semble que lorsque les génies du service des achats du ministère de la Défense ont conclu le premier contrat avec les Allemands, ils avaient négligé de régler les principaux détails du contrat pour les trois sous-marins suivants. Cela pourrait aussi être lié à la piètre qualité de la communication entre les fonctionnaires de la Défense et le Premier ministre de l’époque.
Outre la simple opportunité de profiter de la position de faiblesse des FDI, coincées avec les navires ThyssenKrupp déjà en service, et incapables de changer facilement de fournisseur, plusieurs autres raisons peuvent expliquer l’augmentation du prix :
- le retard de la décision d’achat des FDI – dû à des différends internes avec le Premier ministre.
- La hausse des coûts entre 2016 et 2022,
- La médiocrité des acheteurs de l’armée – si ce sont des militaires de carrière et qu’ils ont zéro expérience d’une négociation commerciale, rien n’est plus facile que de tirer parti d’un mauvais négociateur lors d’une négociation d’un montant très élevé.
- Des exigences supplémentaires en matière d’équipement exigées par Tsahal ; et
- il peut y avoir eu des inexactitudes dans les prix que le ministère de la Défense et les FDI ont communiqués au gouvernement Netanyahou.
D’où viendra l’argent ? Du budget de la Défense. D’où vient le budget de la Défense ? De la poche des citoyens israéliens.
Les paiements à ThyssenKrupp sont étalés sur 15 ans, l’armée ne sera pas paralysée. S’il le faut, son budget sera augmenté.
Conclusion
En fouillant dans les détails de cette saga, la commission d’enquête pourrait trouver un lien entre les luttes internes autour des sous-marins et les coûts scandaleux qui en résultent pour les contribuables israéliens. Mais voudra-t-elle fouiller, je veux dire, vraiment fouiller, si les fautes n’étaient pas contre celui vers qui tous les regards se tournent ?
Combien d’Israéliens savent-ils, par exemple, que la crise immobilière qui a fait exploser les prix est largement due au scandale foncier des kibboutz dans les années 70/80 ? C’est un grand tabou. On ne touche pas aux vaches sacrées.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://www.jewishpress.com
Scandale foncier dès kiboutzim
Avez vous déjà fait un article à ce propos ?
Sinon pourriez vous nous donner plus d’informations sur ce sujet ?
Ou nous conseiller des documents livres articles de journaux sur le sujet
Difficile d’avoir des infos auprès des kiboutznikim eux mêmes.
J’ai étudié le dossier de près, sur les bases de la thèse d’un doctorant en droit, mais je ne me souviens plus si j’en ai parlé dans un article sur Dreuz.info à l’époque. Je vais faire des recherches, je vous suggère de faire de même de votre côté.
1 milliard…. C’est pas la somme que le gouvernement a promis au parti Raam de donner aux arabes?
Shekels… euros… dollars 😉