Smotrich : « L’administration Biden est hypocrite » et « elle n’est pas en position de nous donner des leçons »

Bezalel Smotrich

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a critiqué l’administration Biden pour son « hypocrisie de haut niveau » à l’égard d’Israël, estimant que Washington n’avait pas le droit de « donner des leçons » à Jérusalem.

« Aucune nation confrontée à une guerre existentielle contre le terrorisme depuis des décennies n’a combattu plus proprement et plus consciencesement que le peuple juif », a déclaré M. Smotrich lors d’une interview accordée à la radio de l’armée.

« Je ne parle même pas des Américains et de leur comportement en Afghanistan et en Irak. Ils ne peuvent pas trop nous parler des droits de l’homme, ni à Tsahal, ni à nous au niveau gouvernemental. C’est de l’hypocrisie au plus haut niveau », a-t-il ajouté. « Aucun pays n’est aussi éthique qu’Israël, et aucune armée n’est aussi éthique que Tsahal. Quiconque dans le monde nous critique est un hypocrite », a-t-il ajouté.

Ses remarques ont été formulées en réponse à la dénonciation par les États-Unis des propos du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, pour avoir privilégié la sécurité des citoyens israéliens au détriment du droit des Arabes palestiniens à voyager sans entraves.

Lors d’une interview accordée à Channel 12 la semaine dernière, M. Ben-Gvir a déclaré :

« Mon droit à la vie, ainsi que celui de ma femme et de mes enfants, est plus important que le droit des Arabes de circuler ».

« C’est la réalité. C’est la vérité. Mon droit à la vie passe avant leur droit au mouvement. »

Evidemment, c’est au sens figuré qu’il fallait comprendre qu’il parlait de « son » droit et de celui de « sa » famille à vivre en sécurité – il parlait en fait du droit de chaque Israélien. Il fallait être totalement square pour ne pas le comprendre et prendre ses mots au pied de la lettre !

Et sans surprise, les commentaires de M. Ben-Gvir ont suscité de vives critiques de la part du département d’État de l’administration Biden, qui l’a « fermement condamné » pour sa rhétorique « incendiaire », alors qu’il s’agit de remettre les droits de l’homme à leur place : la vie d’abord.

C’est également la première fois que les États-Unis condamnent Ben-Gvir en utilisant son nom.

« De tels messages sont particulièrement préjudiciables lorsqu’ils sont amplifiés par ceux qui occupent des postes de direction et sont incompatibles avec la promotion du respect des droits de l’homme pour tous », a déclaré le département d’État. « Le président Biden et le secrétaire d’État Blinken ont clairement indiqué que les Israéliens et les Palestiniens méritaient de jouir d’une liberté et d’une sécurité égales ».

Au lieu de revenir en arrière, Ben-Gvir, qui franchement, qu’on l’aime ou pas, tenait des propos de bon sens, a défendu avec force ses commentaires, en tweetant que ses détracteurs de gauche avaient intentionnellement déformé ses propos.

« C’est ainsi que se répandent les Fake News : j’ai déclaré hier lors d’une émission télévisée que le droit des Juifs à vivre et à ne pas être assassinés lors d’attaques terroristes l’emporte sur le droit des Arabes de Judée et de Samarie à circuler sur les routes sans restrictions de sécurité. C’est pourquoi des points de contrôle devraient être placés sur les routes où des actes de terrorisme et des fusillades sont régulièrement perpétrés par des djihadistes contre des Juifs », a-t-il déclaré jeudi. « 

Mais la gauche radicale israélienne a sélectivement coupé une partie de ma déclaration, a délibérément déformé cette partie et a supprimé le contexte afin de me calomnier comme si j’avais fait une déclaration raciste selon laquelle les Juifs méritent plus de droits civils que les Arabes.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, c’est son style, est intervenu pour amortir le choc.

Il a clarifié vendredi les remarques controversées de M. Ben-Gvir, en publiant une déclaration qui se lit comme suit :

Israël autorise une liberté de mouvement maximale en Judée et en Samarie, tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Malheureusement, les terroristes palestiniens profitent de cette liberté de mouvement pour assassiner des femmes, des enfants et des familles israéliennes en leur tendant des embuscades sur différents itinéraires.

Trente-quatre civils ont été assassinés par des terroristes palestiniens en 2023, souvent alors qu’ils rentraient chez eux en voiture. L’incident le plus récent s’est produit lorsque Batsheva Nigri a été assassinée sur la route 60 en Judée devant sa fille de 6 ans », indique le communiqué. « Afin d’empêcher ces meurtres odieux, les forces de sécurité israéliennes ont mis en place des mesures de sécurité spéciales dans ces zones. C’est ce que le ministre Ben Gvir voulait dire lorsqu’il a déclaré que « le droit à la vie précède la liberté de mouvement » », a déclaré le bureau de M. Netanyahu.

Les propos de Netanyahou sont diplomatiques. Il n’empêcheront pas d’autres Etats, voire le département d’Etat américain, de recommencer. Mais ils préservent la qualité des relations dont Israël a besoin.

La seule réalité de cette histoire est que si les Arabes ne commettaient pas d’attaques terroristes, ils pourraient circuler librement partout en Judée Samarie, et les Juifs seraient tous en sécurité.

Ils ont signé les accords d’Oslo par lesquels ils se sont engagés à maintenant la sécurité, et sont coupables de la situation.

© Equipe de rédaction Israel247.org.

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