Smotrich : « j’ai perdu confiance dans la capacité de Netanyahou à mener à la victoire »

Citoyens d’Israël, en vingt-deux mois de guerre, nous avons payé un lourd tribut, mais, grâce à D.ieu, nous avons obtenu de grandes avancées sur tous les fronts. Le Hezbollah, la Syrie, l’Iran et d’autres ennemis, qui nous menaçaient depuis des années et préparaient une attaque massive, ont été vaincus. À Gaza, nous avons durement frappé le Hamas, éliminé la plupart de ses dirigeants et une part importante de son infrastructure terroriste. Mais le travail n’est pas achevé et les objectifs de la guerre ne sont pas entièrement atteints.

Ces dernières semaines, j’ai travaillé de façon intensive avec le Premier ministre à une initiative décisive pour la victoire à Gaza. Une combinaison d’une victoire militaire rapide et d’un processus diplomatique immédiat, qui ferait payer au Hamas un prix douloureux, détruirait ses capacités militaires et civiles, exercerait une pression sans précédent pour la libération des otages et redonnerait courage au peuple d’Israël. Pendant des semaines, il a semblé que le Premier ministre soutenait ce plan. Il en a discuté les détails avec moi, affirmant viser une victoire décisive et vouloir aller jusqu’au bout cette fois.

Mais, hélas, il a fait volte-face.

Le Premier ministre et le cabinet ont cédé à la faiblesse, laissant l’émotion l’emporter sur la raison, et ont de nouveau opté pour le statu quo : lancer une opération militaire non pas pour une victoire décisive, mais pour exercer une pression sur le Hamas en vue d’un accord partiel sur les otages. Avec, en filigrane, le message clair que si le Hamas accepte un accord, nous consentirons à nous arrêter et à nous retirer, le laissant se rétablir et se réarmer. Ce n’est pas ainsi qu’on obtient la victoire, qu’on ramène des otages, qu’on gagne une guerre.

Face à la perspective d’un accord, Tsahal freinera toujours et n’emploiera pas toutes ses capacités. Pire: si nous laissons au Hamas la possibilité d’une pause temporaire, chaque fois qu’il se sentira au bord de l’effondrement, il demandera un répit, acceptera un accord provisoire ; la guerre s’arrêtera, les soldats se retireront, et leurs efforts et sacrifices seront réduits à néant, sans victoire.

Envoyer des dizaines de milliers de soldats manœuvrer dans la ville de Gaza au péril de leur vie, payer un prix diplomatique et international élevé uniquement pour faire pression sur le Hamas en vue de libérations d’otages, puis se retirer, relève d’une folie immorale et absurde. Malheureusement, pour la première fois depuis le début de la guerre, je ne peux pas soutenir cette décision : ma conscience me l’interdit.

Jusqu’ici, j’ai soutenu même des décisions que je n’aimais pas. Au nom de l’unité, j’ai appuyé des choix qui me semblaient discutables. Je suis resté au gouvernement malgré des décisions horribles, comme la libération de terroristes meurtriers les mains couvertes de sang et des retraits douloureux de territoires conquis au prix du sang. Je l’ai fait tant que j’estimais que nous œuvrions à une victoire décisive.

J’ai perdu confiance dans la capacité et la volonté du Premier ministre de conduire Tsahal à cet objectif.

La guerre doit être menée jusqu’à la victoire finale, oui, même à un coût élevé. Mais une démarche partielle qui ne vise qu’à ramener le Hamas à la table des négociations, au prix d’une humiliation nationale et d’une capitulation devant le terrorisme, est inacceptable.

Monsieur le Premier ministre, il n’est pas trop tard pour revenir en arrière. Reconvoquez le cabinet et annoncez sans ambiguïté qu’il n’y aura plus d’arrêts en chemin, plus d’accords partiels; que, cette fois, nous engageons une action claire pour une victoire décisive, qui se conclura soit par la reddition totale du Hamas et le retour de tous les otages en une seule vague, soit par sa défaite et sa destruction totales. Annexion de larges parties de la bande de Gaza et ouverture de ses frontières à l’émigration volontaire.

Vous venez de lire la déclaration de Smotrich. Il explique le plan décidé pour Gaza est trop mou. Maintenant, songez à ceci : ce plan que Smotrich juge trop mou, le chef d’Etat major de Tsahal l’a trouvé trop radical.

La direction de Tsahal est trop à gauche. Pour une raison qui me dépasse, ils font tout pour protéger le Hamas. Chaque jour, le Hamas détourne les camions d’aide, et Tsahal fait quoi ? Ils sussent leur pouce et regardent ailleurs ?

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org