Le Yediot Aharonot a dressé un profil de la Cour et en a tiré les conclusions suivantes.
Sur les 15 juges actuels :
- Sept juges ont été classés comme progressistes, c’est à dire, dans le contexte israélien, post-sionistes (Hayut, Amit, Uzi Vogelman, Daphne Barak-Erez, Anat Baron, Ronnen et Kabub).
- Quatre sont considérés comme conservateurs, autrement dit sioniste : Noam Sohlberg, David Mintz, Yosef Elron et Alex Stein.
- Quatre autres – Yael Willner, une femme religieuse qui porte un couvre-chef, Ofer Grosskopf, Gila Canfy Steinitz, l’épouse de l’ancien ministre Yuval Steinitz, et Kasher – ont été classés comme des juges dont l’orientation judiciaire n’est pas claire.
En supposant qu’il s’agisse d’un reflet adéquat, une cour qui compte sept juges post-sionistes, quatre juges sionistes et quatre juges dont les opinions varient, ce qui les rend difficile à classer, n’est pas une cour qui représente la société israélienne, ce qui explique son biais à gauche vers un pays non-juif, souvent perçu comme hostile à la volonté sioniste de la majorité des citoyens israéliens.
Une autre carte de pointage des juges pourrait ressembler à ceci :
- Cinq juges post-sionistes (Hayut, Vogelman, Amit, Barak-Erez et Baron) ;
- Cinq juges sionistes (Sohlberg, Mintz, Elron, Stein et Wilner) ;
- Deux qui pourraient être considérés comme centristes dans leurs philosophies judiciaires (Kasher et Kabub) ;
- Deux autres qui penchent centristes du côté sioniste et conservateur (Canfy Steinitz et Grosskopf) ; et
- Un centriste qui penche du côté post-sioniste pour un Etat laïc (Ronnen).
Sur le plan ethnico-culturel :
- Seuls deux juges mizrahi siègent à la Cour, alors que les Mizrahim représentent environ 50 % de la population juive du pays.
- Il y a un juge arabe, alors qu’Israël est accusé d’apartheid
- Il n’y a pas un seul juge haredi,
- Et il y a 6 femmes
- Deux juges de la Cour suprême vivent dans des communautés situées au-delà de la ligne verte de 1967.
Et bien entendu, il serait naïf de considérer que, puisque les progressistes sont en majorité, cela explique pourquoi la Cour penche régulièrement contre l’idéal sioniste et pour les thèses de la gauche. Ce serait sans compter que nous sommes dans le monde réel de la race humaine, où il faut tenir compte de l’intelligence et du talent de chaque juge, et surtout, des juges qui ont un fort tempérament et un ascendant sur les autres, et sont capables d’influencer les hésitants et les plus faibles de caractère.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org