La campagne électorale a enfin véritablement démarré cette semaine avec une intensité accrue, tant en termes de campagne que de couverture médiatique. Après un long marathon, nous sommes maintenant entrés dans le sprint décisif vers la ligne d’arrivée.
L’impact de ce changement de tempo est encore négligeable dans les sondages.
Dans sept sondages de la semaine dernière, le bloc dirigé par Benjamin Netanyahou a obtenu cinq fois 60 sièges, ce qui fait que sa moyenne est restée pratiquement inchangée, à 60,2 sièges sur les 120 que compte la Knesset.
La droite
La situation de la droite est assez simple : quatre partis bien établis, tous bien au dessus du seuil de 3,25 %.
- Pour les deux partis haredi – Shas et Judaïsme unifié de la Torah – la stratégie consistera à mobiliser les électeurs, tout en essayant de regagner certains des jeunes électeurs qui ont peut-être migré vers le sionisme religieux.
- Les partis haredi obtiennent actuellement un total de 15 sièges – contre 16 lors des quatre derniers cycles – et ils espèrent donc gagner au moins un siège supplémentaire dans la dernière ligne droite.
- Le sionisme religieux dans sa composition actuelle voit sa croissance passer de six sièges dans la Knesset sortante, à neuf au début de la campagne, et à 13,3 aujourd’hui. Mais une forte hausse est généralement suivie d’un déclin assez brutal, de sorte que la tentation de ses leaders est grande de battre le fer tant qu’il est chaud.
- En fin de compte, il s’agit d’un mouvement interne qui n’affectera probablement pas le résultat global. le Likoud et le Sionisme religieux combinés ont obtenu des résultats extrêmement stables tout au long de cette campagne, entre 44 et 45 sièges. La croissance du sionisme religieux n’a pratiquement pas eu d’impact sur le tableau général, et il en serait probablement de même si elle était inversée dans les neuf prochains jours.
Le bloc non-Netanyahou
De l’autre côté du spectre, quatre partis sont proches du seuil éliminatoire.
Cette semaine, le Premier ministre Yair Lapid, le leader de Yesh Atid, a choisi la question de l’avortement, en publiant un spot de campagne qui combine des clips de l’arrêt historique de la Cour suprême des États-Unis annulant Roe v. Wade avec une citation du leader du sionisme religieux Smotrich décrivant l’avortement comme un « meurtre », tout en soulignant l’engagement de Netanyahou à ce que Smotrich et Ben Gvir soient partenaires dans son gouvernement. Le spot se termine par l’affirmation que le prochain gouvernement Netanyahou supprimera l’avortement, décrivant un tel gouvernement comme « dangereux pour les femmes ».
Ce nouvel angle repose sans aucun doute sur des sondages approfondis. Dans pratiquement tous les sondages, les femmes ont déclaré être moins sûres de leur vote final que les hommes, et il y a donc certainement un effort pour jouer sur ce point dans les derniers jours.
Problème pour Lapid : ces électrices doivent forcément venir de quelque part, et c’est à l’extrême gauche, le Meretz, et aux socialiste, Havoda, qu’il a de fortes chances de les retirer. Mais attirer les votes des tout petits partis de gauche est risqué. S’ils se retrouvent en dessous du seuil, il ne restera à Lapid que les yeux pour pleurer.
Car le deuxième plus grand parti du bloc, l’Unité nationale de Benny Gantz, a vu ses chiffres baisser ces dernières semaines, passant d’un maximum de 13,5 sièges à 11,7 dans notre moyenne.
Toute sa campagne a été construite sur la perception de l’éligibilité, et sur l’affirmation que les relations de Gantz avec les partis Haredi lui donneront une meilleure chance de former un gouvernement que Lapid. Le problème avec un tel argument est qu’il est instantanément érodé en cas de chute des sondages – et c’est ce qui se produit en ce moment, risquant de le plonger dans un cercle vicieux.
Et puis il y a Avigdor Liberman et Yisrael Beteynu. Son parti a navigué à travers la campagne, augmentant régulièrement son nombre de sièges jusqu’à un solide six sièges, et atteignant même sept dans les sondages trois fois au cours de la semaine dernière. Bien qu’il reste encore du temps, il semble qu’écarter Liberman est un risque à ne pas prendre.
Enfin, pour les partis arabes, tout ne sera qu’une question de taux de participation. N’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur un « accord sur les voix excédentaires » entre Ra’am et Hadash-Ta’al, ils espèrent pouvoir mobiliser les électeurs arabes dans les derniers jours.
Mais Lapid, pour la première fois, a déclaré cette semaine aux médias de langue arabe qu’il envisageait de modifier la loi sur l’État-nation et qu’il travaille activement à la réalisation de cet objectif.
En 2021, le taux de participation arabe était de 45 %, ce qui a permis d’obtenir 10 sièges (avec deux partis). Selon le sondeur arabe Yosef Makladeh, le taux de participation probable des Arabes passe de 42 % il y a dix jours à 46 % mercredi.
Conclusion
Le bloc de Netanyahou détient toujours un léger avantage. Quatre partis de l’autre camp sont à un cheveu de se retrouver sous le seuil, tandis qu’aucun parti de son bloc n’en est même proche.
Si l’un de ces partis n’atteint pas le seuil, un sixième gouvernement Netanyahou est une quasi-certitude.
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Source : ToI