C’est une question de raisonnement, de méthodologie, de scolastique, de ce que les kabbalistes appellent “Kal Va’Homer” qui se traduit par “a fortiori”. Les mathématiciens les plus furieux développent ce principe herméneutique par le raisonnement : «si X > 6 donc X > 3.»
Un peu de terminologie, pour remettre à niveau les journalistes, hommes d’État et fainéants :
C’est une erreur sémantique d’associer les mots “peuple” et “palestinien”. La contraction de ces termes en «les Palestiniens» est tout aussi absurde.
Ça chagrine Albert Camus et ça nous prive d’une belle part de bonheur qu’apporte notre monde.
- 1- il n’existe pas de «peuple arabe».
- 2- il n’existe plus de «peuple musulman».
Kal Va’Homer : “évoquer ‘Les Palestiniens’ est une aberration linguistique totale.”
En Israël, il n’aura jamais été question d’un conflit «Israélo-arabe» vu que 20 % des juifs sont arabes. Ni d’un conflit «Israélo- musulman» vu que les musulmans furent des Berbères, païens, juifs ou chrétiens et que la première occurrence de ce terme remonte seulement au XVI ème siècle. Ce n’est pas un conflit «Israélo-islamiste» vu que dans les rangs de Tsahal servent de nombreuses brigades qui suivent les pratiques de l’islam. Il est question d’un conflit «Israélo-djihadiste».
La notion de peuple
Nous parlerons d’ethnie et non de «peuple» pour définir des personnes vivant selon certaines composantes linguistiques, culturelles, cultuelles, historiques.
Un peuple ce n’est pas une race, car on ne le définit ni par des paramètres génétiques ou biologiques ni par des caractéristiques physiques. La race humaine n’est pas celle des mollusques marins bivalves.
Un peuple, ce n’est pas une association à l’instar de ces collectivités qui partagent des sentiments ou des objectifs communs. Les kibboutzniks étaient à la pointe de l’exploitation agricole mais, aussi «pointus» fussent-ils, leur regroupement idéel ne formait pas un peuple. La ligue des états arabes est une organisation régionale, mais pas un peuple.
Un peuple, ce n’est pas une communauté comme on pourrait le définir à partir d’une volée d’étourneaux, d’un panier de crabes, d’une échouerie de phoques, d’un parlement de hiboux, d’une assemblée de babouins, d’une harde de cerfs, d’une colonie de pingouins, d’un nœud de vipères, d’un banc de baleines, etc.
Nous ne sommes pas suffisamment mondains pour employer le terme de peuple quand nous voulons évoquer le tiers-État, la masse, la populace, la canaille, la roture, la flopée.
Un peuple n’est ni une tribu, ni un clan, ni une dynastie familiale : fils de X, Y, Z r “Ben X, Y, Z” ou “Banu X, Y, Z” ou «ibn X, Y, Z”. Il arrive que des généalogies réelles ou imaginaires soient manipulées et que leurs membres prétendent ainsi être d’une descendance sainte plutôt que d’une autre. Laissons les chiites et sunnites régler leurs comptes.
Peuple arabe ? Sérieux ?
- Jusqu’en 1914, aucun récit n’aura jamais fédéré les clans arabes qui s’entretuaient pour une chèvre, un puits, une femme. Quand un sunnite de la dynastie hachémite rencontre un chiite d’Iran, il ne reste plus un os. Les wahhabites autrement dit, la famille Séoud se désolidarisent des clans syriens alaouites qui n’ont pas grand-chose en commun avec les familles omanites qui tendent à l’ibadisme. Ne parlons même pas des Arabes chrétiens et les judéo-arabes….
- Or, en 1914 on découvre que sous les babouches de toutes ces belles tribus coule l’or noir. La Grande-Bretagne convoite le pétrole mésopotamien, mais elle n’a plus les moyens d’envoyer sur place ses soldats. Elle programmera donc de fédérer les clans arabes voisins pour les lancer à l’assaut des Ottomans.
- De Ryad, de la Mecque ou d’ailleurs, les Arabes hésitent à combattre les Turcs, leurs frères en islam. En conséquence, la «Perfide Albion» ne peut pas s’appuyer sur le narratif religieux pour fomenter les troubles.
- La Sublime Porte est dans le secteur depuis six siècles et jusqu’à présent, elle se contentait de ramasser les impôts. Or, maintenant, une rumeur court selon laquelle Mehmed V exigerait des Arabes qu’ils s’assimilassent à son empire, à sa culture et notamment que la langue turque leur soit enfin imposée. Ainsi soit-elle, l’Angleterre optera pour l’aspect culturel de la lutte. C’est ainsi que les premières raclées furent données. S’en suivirent, les massacres des uns contre les autres.
Ce sont les Anglais, et non pas les Arabes eux-mêmes, qui auront lancé le concept de «Peuple arabe»
L’histoire a débuté en 1914 quand le bureau arabe des services de renseignements britanniques recruta Lawrence. Le petit blondinet fut missionné pour se rapprocher des Hachémites qui contrôlent la Mecque et Médine. Il jette son dévolu sur Fayçal fils Hussein ben Ali qu’il estime avoir le charisme lui permettant de devenir, pour le plus grand profit de Londres, calife du grand «Peuple arabe». Dès lors, médailles, barrettes et broches rutilantes et endiamantées orneront les poitrines des cheikh et sous-cheikh. Les pierres sont extirpées à moindres frais aux maharadjas de Golgonde.
En mars 1917, le général Frederick Maude entre en vainqueur dans Bagdad. En juillet, Lawrence à la tête des rebelles arabes de Hussein prend Aqaba sur la mer Rouge. Fayçal triomphe à Damas. En décembre, le général Edmund Allenby flanqué des 25 000 chevaux du Desert Mounted Corps, corps de cavalerie australo-néo-zélandaise et des troupes du haut-commissaire français G. Pico, prend Jérusalem aux Turcs. Pour leur part, ceux-là sont soutenus par l’armée prussienne d’Erich von Falkenhayn et de Wilhelm von Dommes.
S’il fallait le préciser, la campagne du Sinaï et deS TROIS PalestineS ne fut pas orchestrée pour des raisons religieuses, pour le Temple, l’église ou la mosquée ni pour un prétexte identitaire. Le véritable objectif aura été la construction des 942 kilomètres et les 30 centimètres de diamètre de l’oléoduc qui part de Kirkouk et file jusqu’à Haïfa. Ce sont les raffineries du port qui traitent le pétrole brut puis le stockent en citernes avant de l’exporter vers l’Europe. D’où la forme improbable, de la Jordanie. Ses contours surréalistes représentent deux trottoirs de quelque cinquante kilomètres bordant de part et d’autre l’oléoduc à protéger des raids ennemis. Un pays, ça se dessine avec des crayons de couleur, une règle, une gomme et l’ambition d’imposer une autorité et des contraintes collectives pour le «bien commun». Hahaha… commun.
Le véritable motif de la Première Guerre mondiale aura été de contrecarrer le projet des Prussiens qui s’allièrent aux ottomans pour la construction du BBB, le train de Berlin – Byzance – Bagdad. Cette prétention anglaise aura été d’autant plus concupiscente depuis la Haskala. Depuis que les Juifs de Berlin et de Hambourg, actionnant leurs réseaux jusqu’en Amérique du Sud, démultiplièrent la puissance commerciale de Guillaume II. La Prusse commençait alors à sérieusement concurrencer le marché british. Anvers était un pistolet sur la nuque de Londres vu que les ménagères s’arrachaient du «Made in Germany». Les caisses de la couronne étaient vides et plus encore depuis que la Navy et la militarisation des colonies sirotaient tout le budget. D’où la digression : depuis que les Juifs ont dû fuir la France et à ce titre, devraient être considérés comme réfugiés, l’Hexagone tourne moins rond.
L’Empire britannique est le grand faiseur de peuples et cette tarte à la crème sera reprise par les Soviétiques jusqu’à s’en étouffer.
Arafat, le crooner relooké en baroudeur
En 1964 l’Union soviétique qui n’a aucune sortie sur les mers chaudes, convoite les anciennes colonies anglaises et françaises. Elle aussi veut participer, à sa manière, au pillage de l’Afrique et des Indes. Elle trouve judicieux de faire main basse sur Israël sur son port en eau profonde à Haïfa et celui d’Eilat qui ouvre sur la mer Rouge. Depuis la conférence de Bandung en 1955, le KGB se donne les moyens de créer des peuples à libérer d’une oppression qui n’est pas encore la sienne.
Pour fabriquer une «Palestine» à partir des trois provinces dites «Palaestinae», les services secrets réutilisent le marketing qu’ils avaient déjà mis en place à Cuba. Ils sortent de l’ombre, le spectre d’un certain Choukairy qui, du Liban où il était né, ambitionnait de «jeter les Juifs à la mer». L’homme, non seulement, manquait d’imagination mais, n’ayant pas inventé l’eau tiède, but rapidement la tasse et fut prestement remplacé par un autre caïd. Le gimmick de la libération des peuples est efficace, surtout auprès de la jeunesse. Le KGB, pour économiser les frais d’une nouvelle étude du marché, garde une fois de plus la même stratégie commerciale. Le petit nouveau s’appelait Arafat. Il avait accepté le job parce que du Caire où il était né, personne ne le regardait. Ce n’était pas qu’il était particulièrement moche mais…. Donc, Arafat, né en Égypte, avait moins de rapport avec Israël que la choucroute mais, dans l’urgence vu qu’il avait une tête de logo, Nikita allait s’en contenter. Il suffisait de troquer son trois pièces en flanelle à rayures craies doublé satin par une chemise de baroudeur avec épaulettes et six poches façon treck, survie et bushcraft. Pour faire couleur locale, son équipe lui enroula un essuie-mains sur la tête. Vente flash, livraison offerte, produit de vos rêves à prix réduit. Entre vous et moi, les gars du KGB ont dû se payer de bonnes rigolades. Parce que le Che, lui au moins, pour faire résistant à l’oppression américaine et surtout pour faire moins ballot, eut le prestige d’un béret Velvet, façon Jean Moulin. Pas de chance pour Arafat.
C’était chéchia ou torche-cul à petits carreaux noirs et blancs. On voit bien, sur les photos du jeune Yasser qu’à la base, il avait l’âme d’un crooner. Ceux qui se donnent la peine de rechercher son portrait, comprennent qu’avant que Khrouchtchev l’ait rafraîchi, il était plutôt control freak capillaire et n’avait aucune leçon à recevoir de Louis Farrakhan sur le cheveu à gominer. Bref, Nikita l’a débuggé et Nikita, c’était du taquin. Pour rigoler, il lui emboucha un gros cigare.…. C’est ainsi et dans ces termes que la «Palestine» ne fut plus trois provinces, mais un Neverland.
Peuple = Nation + Territoire
Un peuple, c’est un groupe humain né ou «natio» ou «nation» à partir d’une même matrice identitaire, soutenue par un appareil législatif à l’intérieur d’un territoire précis dont les lignes frontières sont précisément délimitées et à géométrie non variable. Cela sous-tend que cette communauté est structurée autour d’un État autonome, dirigé par un gouvernement qui n’est subordonné à aucun autre et que cette institution est gérée par une entité politique mobilisée jouissant d’une autorité souveraine.
- La Palestine selon Hérodote (-484, -425) n’existe pas puisque son territoire n’a pas de frontière.
- La Palestine selon Philon le Juif (-20,40 ap.) n’existe pas car de facto, elle correspond au royaume de Canaan.
- La Palestine selon Pline l’Ancien (-23,70 ap.) n’existe parce qu’elle se rapporte à l’Arabie.
- La Palestine selon les Perses (-587, -333) n’existe pas.
- La Palestine selon les Grecs (-333, -63) n’existe pas.
- La Palestine avant Hadrien n’existe pas.
- La Palestine après Hadrien en 135, n’existe toujours pas puisqu’il s’agit d’une division provinciale, appelée : Syrie palestinienne.
- La Palestine au temps des Byzantins n’existe pas puisque Dioclétien aura divisé en 290 les presque 45 districts romains en quelques 85 sous provinces ou vilayet ou districts
- Palaestinae Prima, capitale : Césarée ;
- Palaestinae Secunda, capitale : Beit Shéan ;
- Palaestinae Tercia, capitale : Pétra.
- Les Ottomans reprennent le principe.
- Les mandataires anglais redessinent à partir des trois Palaestinae et en fonction des pipe-lines, mais jamais, ils ne créeront de pays appelé Palestine.
Ce qu’il faut savoir :
1 Premièrement : que l’ONU ne peut défaire les traités signés par la SDN.
Les frontières du Foyer National Juif devenu l’État d’Israël, et que certains estiment dérangeantes, invraisemblables, surnaturelles, auront été tracées pour le peuple juif à San Remo, sans qu’aucune goutte de sang ne soit versée. Notons que ce ne fut jamais le cas de la plupart des pays. Il est des esprits chafouins qui présentent des cartes de régions en jouant avec les dates. Les personnes un peu cultivées savent que la clef du conflit Israélo-djihadiste est le Traité de San Remo du 25 avril 1920. Le reste n’est qu’agitations, vices, perversions et «paroles verbales».
Aucune résolution, aucun argument, rien ne tient et ne pourra tenir en face de chaque mot ce traité toujours d’actualité. Aucune des résolutions qui suivront n’aura de force contraignante. D’un point de vue du droit international, aucune organisation au monde ne peut changer les termes de San Remo sans le consentement du peuple israélien, juifs comme non-juifs. Je remercie au passage les orthodoxes qui assurent la nurserie du peuple. Chacun sa place, chacun sa fonction. Rappelons que le Foyer National Juif est encore de nos jours :
- La bande de Gaza qui, pour avoir la Paix, est devenue Judenrein le 15 août 2005.
- Le plateau du Golan.
- La West Bank ou Judée-Samarie incluant Jérusalem… soit, 28 159 km2.
2 Deuxièmement : Il existe des instances Inter-nationales, littéralement “Entre les Nations” qui n’ont, d’aucune manière, ni la vocation, ni le pouvoir de créer d’autres nations, ni même d’autres États.
- Comité International Olympique (CIO)
- Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)
- Cour pénale Internationale
- Organisation des Nations Unies. (ONU)
- Conseil de Sécurité des Nations Unies dont les cinq membres permanents bénéficient d’un droit de veto leur permettant de bloquer toute action du Conseil.
Aucune de ces organisations n’est habilitée à inventer le vent et les oiseaux. Elles chantent leurs états d’âme, leur humanisme mais n’ont, juridiquement parlant, pas le pouvoir de créer des Etats.
3 Troisièmement : les territoires donnés même découpés à la hache ne sont plus renégociables sans les accords de toutes les parties concernées.
La reconnaissance d’Israël par les Nations réunies est actée depuis 1920.
«Alea iacta est «.
On ne diffusera jamais assez les 32 pages de conclusion du Tribunal de Grande Instance de Nanterre du 22 mars 2013 [NDLR Confirmées en appel par la Cour d’appel de Versailles]. L’AFPS et l’OLP avaient assigné les sociétés Véolia et Alstom qui répondaient à un appel d’offres de l’État d’Israël.
Le sujet de discorde était l’exploitation du tramway de Jérusalem qui, selon les plaignants, aurait été maçonné sur le territoire «palestinien»… ?!
Les appelants furent condamnés à verser aux constructeurs environ 100 000 euros et les entiers dépens. Ni l’OLP, ni l’Autorité Palestinienne, ni l’AFPS ne se sont pourvus en cassation. Ce jugement est devenu définitif :
il n’y a ni colons, ni colonie, ni occupants illégaux. Ni Palestine.
Je porte l’attention que la traduction anglaise des conclusions de ces 32 pages par Chat GPT 4 est biaisée. Donc, que les francophones sont les mieux armés à en comprendre les termes.
À défaut de ne pouvoir redessiner les frontières, à défaut de ne pouvoir inventer des peuples, on pourrait s’accorder.
Il n’y a pas de raison pour que les gens aux convictions “palestinistes” ne puissent vivre dans la paix, l’harmonie, le confort et la sécurité.
La Palestine, la troisième, est toujours indiquée pour eux.
On pourrait envisager des contrats d’échanges commerciaux à partir de cette Palestine qui fut perfidement retirée aux territoires qui devaient constituer le Foyer National Juif. Après tout, la «Transjordanie» ne fut-elle pas créée en 1946 dans ce cadre ? C’est par la Jordanie que devraient se passer les justes et bonnes mesures d’un processus de Paix.
Cette Paix à venir coûtera de grands efforts et de lourds investissements aux Israéliens pour aider leurs voisins proches, leurs frères jordaniens.
Gardons au moins en mémoire que l’empire hasmonéen s’étendait au-delà du Jourdain.