Un officier clé de l’armée israélienne a fait part de ses inquiétudes et de son opposition au festival de musique Nova, mais on lui a demandé de l’autoriser, rapporte le quotidien d’extrême gauche Haaretz.
Le lieutenant-colonel Sahar Fogel, responsable des opérations de la division de Gaza, s’est opposé à la rave qui a eu lieu le 7 octobre près de la frontière avec Gaza, estimant qu’il s’agissait d’un « risque inutile pour la sécurité ».
Quelque 360 personnes ont été tuées par les terroristes du Hamas lors de la rave du 7 octobre, des dizaines d’autres ont été blessées, et prises en otages à Gaza.
Selon Haaretz, l’officier des opérations de la division de Gaza, le lieutenant-colonel Sahar Fogel était mécontent du fait que l’événement se déroule si près de la bande de Gaza, et ses inquiétudes étaient soutenues par d’autres officiers.
Son objection a été appuyée par d’autres officiers, tant à la division de Gaza qu’au siège du commandement Sud. Mais lors d’une conversation avec la division des opérations de l’IDF, il a reçu l’ordre d’approuver l’événement.
Le journal rapporte que les inquiétudes des officiers ne provenaient apparemment pas de la crainte d’une incursion terroriste, mais plutôt de la menace de tirs de roquettes et de mortiers venant de Gaza.
C’est pourquoi les préparatifs ont établi un « polygone » spécial (zone d’alerte) dans le système du dôme de fer, centré sur la zone de la fête. Mais il était clair pour tous que des espaces sécurisés ne pourraient pas être fournis à un si grand nombre de participants en cas de besoin, et les problèmes sont restés en suspens, sans réponse, et n’ont donc pas été résolus.
Lors de conversations privées, certains officiers de la division de Gaza ont fait état de comportements irréguliers et de pressions entourant l’approbation de la fête, qui s’est tenue au terrain de camping de Re’im.
Lorsque le producteur de la fête a déposé une extension de demande d’autorisation, car initialement, la fête était prévue le 5 octobre, le lieutenant-colonel Fogel s’y est opposé. Il a fait valoir que la prolongation entraînerait un danger inutile, qui devrait être réduit. Fogel a également fait remarquer que les FDI auraient du mal à assurer la sécurité de la fête tout au long du week-end, étant donné que c’était la fête de Simchat Torah et que de nombreux soldats étaient en congé.
Fogel a fait part de ses réserves et de ses avertissements aux officiers de la division des opérations du commandement Sud, ainsi qu’à d’autres commandants de la division de Gaza, qui ont appuyé sa position. Puis il s’est adressé à la division des opérations du quartier général de Tsahal, qui était également impliquée dans le processus d’approbation.
Malgré ses objections, le colonel Nimrod Cibolski a exigé de Fogel qu’il approuve le festival Nova, indique le journal. Le rapport indique que Tsahal craignait des difficultés juridiques si le festival n’était pas approuvé : on se souvient que lors des conflits avec le Hamas du début du 21e siècle, la situation était arrivée à un tel degré d’absurdité à cause de la Haute cour progressiste, que les soldats craignaient plus les avocats israéliens que les terroristes. Il semble donc que cela n’a pas énormément changé.
Le conseil régional d’Eshkol, qui étant sur place, et a fait les preuves qu’il n’utilise pas la langue de bois, et qu’il est conscient de ce qui se passe réellement dans la région, s’était également opposé à cette rave, estimant qu’elle constituerait une nuisance publique, indique le rapport.
Le Fonds national juif, propriétaire du terrain de camping, n’a pas été informé.
Le permis a été signé par le colonel Chaim Cohen, commandant de la brigade régionale Nord de la division de Gaza.
En réponse au rapport, Tsahal a déclaré à Haaretz :
« Tsahal mènera une enquête détaillée et approfondie sur cette affaire une fois que la situation opérationnelle le permettra, et rendra publiques ses conclusions. »
Quelques heures avant l’attaque terroriste, les services de sécurité ont reçu des signes et des avertissements qui les ont amenés à se préparer – ne serait-ce que partiellement – à une incursion terroriste. Mais aucun officier des FDI n’a informé les milliers de fêtards ou les organisateurs de la rave de la crainte d’une attaque, ni n’a exigé qu’ils interrompent la fête et quittent les lieux.
Israël 24 7 a publié plusieurs rapports et témoignages indiquant que les avertissements concernant une attaque potentielle ont été rejetés, certains avec mépris et condescendance, avant le 7 octobre. Le journal affirme ne pas savoir si Fogel était au courant de ces rapports et mises en garde.