Rare : quand la Cour suprême respecte la démocratie et protège l’intérêt des citoyens israéliens, ça donne ceci

Menachem “Meni” Mazuz

Mercredi, un panel de trois juges de la Cour suprême d’Israël a demandé à l’État de révoquer la nomination du juge à la retraite Menachem Mazuz en tant que président du comité consultatif qui nomme les hauts fonctionnaires. La Cour (et moi avec, lire mon analyse sur Israel247.org) a été choquée qu’un poste aussi important soit pourvu pour 8 ans par un gouvernement temporaire et intérimaire.

Lors de l’audience, les juges Noam Sohlberg, Yael Wilner et Ruth Ronen ont suggéré que le bureau du procureur envisage d’approuver la nomination de Mazuz uniquement pour sélectionner le nouveau chef d’état-major, ce que le ministre de la Défense Benny Gantz s’est empressé de faire (bien que beaucoup se soient demandé pourquoi le lieutenant-général Aviv Kochavi ne pouvait pas rester en poste quelques mois de plus afin que son successeur soit choisi par un gouvernement élu).

Avec une sagesse rafraîchissante à laquelle nous sommes peu habitués, le juge Noam Sohlberg s’est demandé lors de l’audience

« Comment un gouvernement sortant peut-il procéder à une nomination pour huit ans, ce qui représente la durée de vie d’au moins deux gouvernements ? ».

Deux gouvernements ? A en juger par les récentes élections – Israël a connu cinq élections en trois ans – et si les sondages se confirment, il pourrait bien y en avoir cinq de plus, le juge est encore bien optimiste.

L’audience faisait suite à une pétition déposée par l’organisation Lavi, qui, selon son site web, est « dédiée à la lutte pour les droits civils et une bonne administration en Israël ». Qu’elle soit ici remerciée au nom de tous les citoyens amoureux de la démocratie. Et je ne dis pas cela parce que Mazuz est un gauchiste. Si le gouvernement avait nommé à ce poste très important un juge conservateur des idées sionistes, cela m’aurait fait plaisir, mais j’aurai pareillement été choqué.

La pétition de Lavi dit ceci :

« Il est inconcevable que dans l’État d’Israël, il y ait deux normes juridiques : des normes plus strictes pour un gouvernement de transition de droite et des normes plus souples pour un gouvernement de transition de gauche [JPG : Inconcevable, mais hélas tellement habituel. Les États Unis, étalon de la démocratie, se débattent avec cette corruption depuis des années. En France, les juges d’extrême gauche chouchoutent les criminels et protègent les délinquants, etc]. La nomination du juge à la retraite Mazuz à la fin du gouvernement de transition sortant pour un long mandat de huit ans lie inutilement et illégalement les mains du gouvernement entrant. »

Le ministère public a informé la Haute Cour que M. Mazuz a clairement fait savoir que si son mandat était inférieur à huit ans, il ne voulait pas du poste. Il a également fait remarquer que le procureur général soutient la décision du gouvernement de nommer Mazuz pour huit ans, affirmant qu’elle se situe dans la « fourchette du raisonnable ».

C’est assez scandaleux, mais rappelons que la faute revient totalement à un homme politique qui a par ce geste, trahi ses convictions, la morale, et pire : son mandat et ses électeurs. Je veux parler de Naftali Bennet, qui a apporté la voix qui a permis à Mazuz d’être élu. Bennet se situe politiquement à droite. Il a été élu par des citoyens de droite, pour exercer la politique de droite que souhaite les Israéliens de droite. Il les a donc trahis en plaçant pour 8 ans un homme de gauche à ce poste clef de la vie publique israélienne. Un homme qui va pouvoir nommer des haut fonctionnaires de gauche, lesquels prendront des décisions importantes et contraires à la volonté de la majorité du peuple israélien, qui est de droite, et qui depuis longtemps choquent la droite.

Je n’aime pas les politiciens hypocrites

Double standard gauchiste

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

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