Délaissant un instant la situation en Ukraine, les Etats-Unis, l’Union européenne et quelques pays arabes se déclarent préoccupés par la décision israélienne d’autoriser la construction de nouveaux logements en Judée-Samarie.
Ainsi pour le secrétaire d’Etat américain, cette décision pourrait être fatale pour ce qu’il s’obstine à appeler « le processus de paix. » Il serait intéressant d’avoir plus de détails sur l’objet de sa sollicitude. La paix, tout le monde sait ce que c’est. Mais processus ? Pour cette référence qu’est le dictionnaire Larousse, il s’agit d’un « Enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes répondant à un certain schéma et aboutissant à quelque chose. » Difficile de qualifier d’enchaînement ordonné, ce qui s’est passé et ce qui se passe dans le cadre de ce qu’il est aussi convenu d’appeler le conflit israélo-palestinien.
Difficile aussi de comprendre la déclaration d’un porte-parole du département d’Etat, affirmant que « l’Administration Biden s’oppose fermement à l’expansion des colonies, ce qui exacerbe les tensions et sape la confiance entre les parties. »
De quelle confiance entre les parties s’agit-il ? Et quant aux tensions, on voit mal comment elles pourraient encore être exacerbées.
Il faut voir les choses en face. Les chancelleries occidentales sont déterminées à faire avancer une solution à deux Etats. Israël et « Palestine » vivant en paix et en harmonie pour le plus grand bonheur des deux peuples. Elles ne s’embarrassent pas de quelques obstacles mineurs sur le chemin.
Prenons cet Etat de Palestine. Pour la communauté internationale, l’Autorité palestinienne représente les Palestiniens. Mais les Palestiniens, eux, considèrent-ils tous cette Autorité comme parlant en leur nom ? Ce n’est certes pas le cas de la Bande de Gaza. Le Hamas, qui y a pris le pouvoir, chassant les représentants de Ramallah par un coup d’État sanglant, ne reconnait pas son autorité ; par ailleurs pour cette organisation terroriste, la solution du conflit passe par la destruction d’Israël et l’établissement d’un califat islamique sur ses ruines, et celles de l’Autorité.
Comme l’a dit si bien son chef Yahia Sinwar en mai 2021, « la libération est au cœur de la vision stratégique du Hamas, qui englobe la libération totale de la Palestine, de la mer à la rivière, et le retour des réfugiés dans leur patrie. »
De la mer à la rivière, soit de la Méditerranée au Jourdain. On ne saurait être plus clair.
Quant à Monsieur Mahmoud Abbas, « Abou Mazen », dont le mandat présidentiel est depuis longtemps expiré, ne contribue-t-il pas à « exacerber les tensions » en continuant à glorifier les terroristes qui viennent massacrer des civils en Israël, qualifiant de « martyrs » ceux qui sont tués par les forces de l’ordre, et versant des salaires à ceux qui ont été pris et purgent de longues peines ?
D’ailleurs c’est en vain que des dirigeants israéliens successifs – Ehud Barak, Ehud Olmert et Tzipi Livni – se sont montrés prêts à faire de difficiles concessions pour arriver à un accord. Malheureusement, les chancelleries occidentales, qui ne peuvent pas ne pas être au courant de ce qui se passe en réalité, n’ont pas compris que rien de ce qu’Israël pourrait proposer ne satisferait une direction palestinienne qui enseigne à sa jeunesse la haine des Juifs, et qui persiste à qualifier de « colons » les habitants de Tel-Aviv ou de Haïfa.
Les pays du Golfe ont compris, eux.
Sans attendre une hypothétique solution, ils ont rejoint l’Egypte et la Jordanie et fait la paix avec l’Etat juif.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.