Le chef de l’armée israélienne Aviv Kohavi a publié un communiqué condamnant les troupes israéliennes qui ont été filmées en train de tabasser deux Arabes en Judée Samarie la semaine dernière. Une enquête de la police militaire a été ouverte. Les quatre soldats ont été convoqués.
Mais ils ont pris ça très mal, et ne se sont pas laissé faire…
Quatre soldats du bataillon de combat haredi de Tsahal Netzah Yehuda, qui ont été filmés en train de tabasser deux Arabes, ont vivement critiqué le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Aviv Kochavi, après avoir été emmenés pour interrogatoire par la police militaire mercredi soir, affirmant que ce geste constituait une atteinte à leurs droits.
- Pour commencer, les soldats ont crié à l’injustice en raison de cet interrogatoire nocturne soudain, et ont affirmé qu’ils auraient dû être interrogés pendant la journée, lorsqu’ils ne sont pas épuisés de fatigue.
- Ensuite, ils ont affirmé que l’enquête nocturne sur l’incident a été « précipitée », « déraisonnable » et qu’elle répondait à la pression des médias, parce qu’il a été condamné par Kochavi.
Ce qui s’est passé
- L’incident a eu lieu il y a deux semaines près d’un village arabe de Judée, au nord de Ramallah.
- Cependant, la vidéo a commencé à circuler sur TikTok il y a seulement quelques jours.
- La vidéo montre quatre soldats en train de donner des coups de pied et de poing à deux Arabes.
- Selon le témoignage des soldats, ils ont identifié un Arabe conduisant dans le sens inverse de la circulation et sans plaque d’immatriculation.
Ils lui ont ordonné de s’arrêter, mais le conducteur a accéléré vers eux, tandis que l’autre passager a tenté de fuir à pied.
Evidemment, à ce stade, personne ne peut dire ce qui s’est vraiment passé, si ce récit est conforme ou pas à la réalité. Personne ne le sait, à part les personnes qui étaient sur place. Seule l’enquête pourra faire toute la lumière sur les faits. Cependant, l’état major de l’armée a l’air de penser autrement, et qu’il sait mieux que les enquêteurs…
L’enquête
L’unité du porte-parole des FDI a répondu que l’enquête de la police militaire a été ouverte dès réception d’un rapport sur l’incident et que l’enquête est « menée conformément aux besoins et protocoles professionnels qui s’appliquent à l’organisme d’enquête ». Genre, il est normal de les interroger durant la nuit.
Réaction scandaleuse de l’état major de Tsahal
Mercredi, Kochavi a condamné les troupes, déclarant :
« Il s’agit d’un incident grave, répugnant et en contradiction directe avec les valeurs des FDI. Les soldats impliqués dans cet incident ne sont pas dignes de servir dans une unité de combat. »
Autrement dit, et c’est grave, répugnant et en contradiction directe avec les droits de l’homme et de la défense, le lieutenant-général Aviv Kochavi a :
- porté des accusations et condamné les soldats avant même la conclusion de l’enquête.
- Pourquoi a-t-il réclamé une enquête s’il a déjà jugé que les suspects sont coupables ?
- Avec sa déclaration, il a influencé l’enquête. Au lieu de permettre aux enquêteurs de rendre un compte rendu serein, honnête et objectif, il les a mis sous pression, et a clairement indiqué quels « résultats » il réclame.
- il a ouvert la voie aux médias, ravis de s’acharner contre les quatre suspects.
- et les soldats, bien entendu, ne bénéficient pas de la même audience publique auprès des médias.
Monsieur Kochavi, comment osez-vous ? Qui vous a donné le droit de vous placer au dessus du droit ? Comment osez-vous cracher sur ce principe supérieur, que toute personne est présumée innocente tant qu’elle n’a pas été jugée coupable ? Vous piétinez les valeurs des FDI en considérant que vos soldats sont présumés coupables.
Quand des hauts-fonctionnaires de gauche, non-élus, sont placés là pour nommer les hauts-responsables des administrations et des organismes, voilà ce que ça donne…
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : Ynet