Un nouveau reportage de l’AFP révèle comment l’Iran et le Hezbollah ont abandonné l’ancien président syrien Bachar el-Assad, en décembre 2024, quelques jours avant sa chute, quand il a brusquement fui son pays alors que des islamistes prenaient Damas.
Pendant des années, Téhéran avait été le principal allié d’Assad, envoyant des Gardiens de la Révolution et des conseillers militaires, tandis que le Hezbollah et des combattants d’Irak et d’Afghanistan occupaient des positions clés. Mais, tandis que les forces rebelles avançaient, selon le reportage, le soutien iranien s’est effondré du jour au lendemain.
Des officiers syriens ont raconté : le 5 décembre, dans le quartier Mazzeh de Damas, le commandant iranien Hajj Abu Ibrahim a dit à une vingtaine de membres du personnel syrien :
«À partir d’aujourd’hui, il n’y aura plus de Gardiens de la Révolution iraniens en Syrie. Nous partons.
C’est fini. À partir d’aujourd’hui, nous ne sommes plus responsables de vous.»
Des ordres furent donnés pour détruire des documents sensibles et retirer des disques durs. Les soldats reçurent un mois de salaire avant d’être renvoyés.
Deux jours plus tard, Assad s’enfuit en Russie. Damas tombe sans résistance.
Le corps diplomatique iranien a aussi pris la fuite, selon l’AFP.
- Le soir du 5 décembre, le consulat à Damas était désert alors que des diplomates traversaient vers le Liban. Des employés syriens signalèrent d’énormes embouteillages au point de passage de Jdeidet Yabus, avec des attentes pouvant atteindre huit heures. Le personnel fut prié de rester chez lui et reçut trois mois de salaire.
- Le 6 décembre, l’ambassade, le consulat et les postes de sécurité iraniens étaient vides.
Les forces iraniennes s’étaient retranchées dans les banlieues de Damas, autour du sanctuaire de Sayyida Zeinab, près de l’aéroport et le long des frontières libanaise et irakienne.
Alep servait aussi de base d’opérations. Mais quand Alep tomba, le colonel Mohammad Dibo, aujourd’hui au service de la nouvelle armée syrienne, déclara sans ambages, «L’Iran a cessé de se battre.»
Une retraite chaotique
Un ancien officier syrien affirma que le haut commandant iranien Hajj Jawad et d’autres furent évacués vers la base russe de Hmeimim avant de s’envoler pour Téhéran. Dibo ajouta qu’environ 4 000 membres du personnel iranien furent évacués via la même base, tandis que d’autres prirent la fuite par l’Irak ou le Liban. Dans leur précipitation, des officiers iraniens laissèrent derrière eux passeports et pièces d’identité.

