Initialement publié le 13 juin 2023 @ 7h49
Auni Bey Abdul-Hadi était un dirigeant arabe syrien, représentant des Arabes vivant dans la région géographique de Palestine auprès de la Commission Peel britannique. En 1937, il fait la déclaration suivante à la Commission Peel, qui a finalement suggéré le partage de la Palestine :
“Il n’existe pas de pays qui s’appelle Palestine ! La ‘Palestine’ est un terme inventé par les sionistes ! Il n’y a pas de Palestine dans la Bible. Notre région fait partie de la Syrie depuis des siècles.”
1 L’équipe de football de Palestine en 1939 – un détail va vous surprendre. Le football juif en Israël remonte à avant la création de l’État d’Israël. Voici une vidéo de 1939 provenant des archives britanniques Pathé. Elle montre des images d’un match entre l’Australie et la Palestine (qui était alors légalement occupée par la Grande-Bretagne suite à la chute de l’Empire ottoman dont la Palestine était une des provinces).
Un détail trahit à quel point la situation a changé en Palestine depuis 1939 : les joueurs “palestiniens” portent sur leur uniforme une étoile juive.
Les Palestiniens, c’était les juifs. A l’époque et jusque très tard, les Arabes refusaient qu’on les appelle Palestiniens, parce que les Palestiniens, pour eux, c’était les juifs.
Ici, l’équipe de football Maccabee Palestine joue contre les Boston Celts :
Enfin, ici, les membres de la délégation Maccabi de l’équipe itinérante australienne Palestine/Eretz posant pour les photographes. Remarquez au premier plan l’étoile de David imprimée sur le Jersey. La photo est du 10 juillet 1939. G. Arazi (manager), S.Ginzburg, Zvi Fooks, A. Schneiderwiese, Peri Neufeld, S. Viner, Gaul Machlis, Egon Polak (entraîneur/trésorier), 2e rangée : A.Alembik, Avraham Reznik (capitaine), Menahem Mirimovitch, L. Werner, J. Greenberg,
J.Lieberman, 1er rang : J.Sidi, B. Mizrahi (photo Creative Commons)
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Passeport de Palestine numéro 22 538 délivré en 1925. Porteur : Israel Yehuda Adler. Nationalité : “Palestinienne, suivant l’article 1 de la loi sur la citoyenneté palestinienne”. Passeport britannique de Palestine délivré à mademoiselle Barlas.
3 En 1933, Albert Einstein publie “Pourquoi la guerre ?” Voici un extrait tiré d’un chapitre intitulé “Le problème juif”. Dans ce chapitre, Einstein aborde les défis auxquels le peuple juif est confronté. Il affirme que les Juifs – qu’il appelle “Palestiniens”, doivent prendre leur destin en main et lutter pour leurs droits. Il regrette également que les Juifs aient à utiliser des méthodes répugnantes et stupides, mais il affirme que cela est nécessaire pour maintenir leur existence.
“Si nous attendons que les grandes puissances et les Nations Unies Nations Unies remplissent leurs engagements envers nous, alors nos frères palestiniens seront sous terre avant que cela ne soit accompli. Ces personnes ont fait la seule chose possible dans les déplorables conditions déplorables du monde. Ils ont pris leur destin en main et se sont battus pour leurs droits. Ils pourront peut-être le faire avec succès à long terme, si les autres Juifs du monde les aident. Nos Palestiniens se montrent à cet égard tout aussi capables et déterminés que dans le domaine économique. Du destin de nos Palestiniens dépendra, à long terme, le destin des Juifs restants dans le monde. Car personne ne respecte ni ne se préoccupe de ceux qui ne luttent pas pour leurs droits. Nous pouvons regretter d’avoir à utiliser des méthodes qui nous paraissent répugnantes et stupides, et dont l’humanité n’a pas encore pu se libérer. Mais pour contribuer à l’amélioration de la situation internationale, nous devons tout d’abord maintenir notre existence par tous les moyens à notre disposition”.
4 Affiches d’époque : la Banque de Palestine était une banque juive. La Palestine Electric Company a été créée par des sionistes. L’orchestre philharmonique de Palestine était juif et composé de musiciens juifs. Le Palestine FC ne comptait que des joueurs juifs et le Palestine Post était un journal juif – il changera plus tard de nom pour devenir le Jerusalem Post. Ils ont tous changé leur nom et l’ont remplacé par “Israël” à partir de 1948.
5 Drapeau de la Palestine dans le Larousse de 1939 : blanc et bleu avec une étoile de David au milieu. Définition de la Palestine selon le même Larousse : “Contrée de la Turquie d’Asie autrefois habitée par les Israélites, souvent désignée sous le nom de Terre sainte.”
6 Département des migrations, 1945. Israël Palestine Migration Formulaire de passeport 1940s. “Département des migrations, application pour un passeport palestinien”, délivré à Victor Haïm Shaer.
7 Comment s’appelaient les Israéliens avant qu’Israël ne soit refondé ? Une publicité de 1939 pour les vins, cognac et liqueurs Friedmann & Sons palestiniens apporte la réponse. Je vous le donne en mille (vous n’ignorez pas que les musulmans ne consomment pas d’alcool).
8 Gros titre du New York Times du 4 décembre 1945 : “Les Arabes boycottent les produits palestiniens”. Le chapeau dit : “Vote d’une action contre l’industrie juive, accusée de visées politiques et sionistes”. “LE CAIRE, Égypte. 3 décembre – La Ligue arabe a annoncé aujourd’hui que ses sept États membres boycotteraient tous les produits juifs de Palestine à partir du 1er janvier.”
Idem dans ce numéro du 5 novembre 1937 du New York Times, où les juifs sont désignés comme “Palestiniens”, et les Arabes comme “arabes” : “Deux Juifs palestiniens ont été sérieusement blessés par des bandits arabes dans l’attaque d’un bus” [déjà à l’époque]
Idem encore dans The Sentinel du 9 décembre 1937, qui titre : “Les Arabes affiliés aux nazis ont décidé de boycotter les produits palestiniens”.
9 Un timbre rare a été publié pour la première fois en 1929 par les révolutionnaires arabes. Pendant la période du Mandat britannique, des groupes arabes ont émis quatre timbres de propagande distincts. L’un d’entre eux porte l’inscription “Palestine For The Arabs” (Palestine pour les Arabes) et représente le Dôme du Rocher et l’église du Saint-Sépulcre devant une carte de la Palestine. Notez bien l’inscription : Palestine pour les Arabes. Il n’est pas écrit Palestine pour les Palestiniens comme ce serait écrit aujourd’hui, mais “pour les Arabes” : ils ne voulaient pas qu’on les appelle palestiniens, terme réservé aux juifs.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org