Lundi soir, le ministre de l’Economie a demandé la démission de Michal Cohen, la chef de la direction de la concurrence du ministère, en poste depuis le début de l’année.
« Le fait que les entreprises alimentaires, les monopoles et de nombreux marchés centralisés augmentent les prix est principalement dû à la faiblesse du pouvoir de dissuasion et à l’absence de politiques actives et décisives pour relever les défis majeurs », a expliqué le ministre.
Le limogeage a eu lieu après que le ministre Barkat a convoqué la commissaire à la concurrence Michal Cohen. Le cabinet du ministre a déclaré dans un communiqué que
« compte tenu de l’absence d’amélioration des performances de l’autorité, en ce qui concerne la politique [de baisse des prix] souhaitée, et l’absence d’application de la politique du ministre en charge, le ministre Barkat est conscient que l’autorité souffre d’un grave dysfonctionnement. A la lumière du profond manque de confiance créé entre les deux, de l’incapacité de continuer à travailler de cette manière alors que les lacunes professionnelles sont nombreuses, que le chef de l’autorité refuse d’adopter et de mettre en œuvre la politique du ministre, et en raison des nombreux échecs dans le fonctionnement, le ministre Barkat a demandé à la commissaire à la concurrence Michal Cohen de mettre fin à son poste. »
L’Autorité de la concurrence est un organisme gouvernemental qui dépend du ministère de l’Économie et qui est supposément chargé de « maintenir les principes de compétitivité » dans l’économie israélienne. À la fin du mois d’août 2021, l’avocate Michal Cohen a été nommée à la tête de l’autorité par intérim, et elle a été officiellement élue à ce poste au début de l’année 2022.
M. Barkat a déclaré qu’elle a refusé de « mettre en œuvre la politique du ministre » et qu’elle a « manqué à son devoir ».
Lundi, Yisrael Eichler a déclaré que ce n’est pas le gouvernement mais les employés des ministères qui sont à blâmer pour les échecs de l’économie. Il a même suggéré que le gouverneur de la Banque d’Israël soit limogé parce qu’il ne parvient pas à juguler l’inflation et qu’il fait grimper les taux d’intérêt.
Le directeur général du ministère de l’Economie, Amnon Merhav, a déclaré ce matin mardi à propos de la révocation de Michal Cohen, que « l’Autorité de la concurrence est le principal instrument de lutte contre les monopoles et qu’elle s’est affaiblie à cause de la personne qui la dirige. Le ministre Barkat a décidé qu’elle ne pouvait pas continuer ».
Cohen a demandé un avis juridique et a refusé de quitter son poste.
Michal Cohen, a réagi dans un email adressé aux employés du bureau :
« Nous sommes tous partenaires dans l’effort pour protéger la concurrence et pour augmenter la concurrence dans l’économie. Une autorité de la concurrence indépendante, qui ne soit pas soumise à des considérations politiques et à la pression des capitalistes, est essentielle au maintien de la libre concurrence en Israël. Notre tâche est difficile et complexe. Elle consiste à agir dans l’intérêt du public. Nous n’avons pas toute la sagesse, et nous sommes toujours heureux d’entendre des opinions contradictoires et des critiques constructives. Dans le même temps, nous ne transigerons pas sur l’indépendance de l’Autorité de la concurrence. Je continue comme d’habitude et je vous demande de continuer à exercer vos fonctions avec loyauté ».
Voilà un vrai scandale de plus : un fonctionnaire qui ne peut justifier sa présence que parce qu’il a été embauché, n’a aucune légitimité démocratique d’occuper son poste s’il est limogé. En revanche, son ministre de tutelle, lui, a été démocratiquement élu, ce qui le rend dépositaire de l’autorité conférée à lui par le public. Qu’un salarié s’imagine qu’il est plus le représentant des intérêts du public que le ministre qui a été élu par le public est une inversion totale de la démocratie, une incapacité totale à comprendre la signification de la démocratie, et cela explique en partie les aberrations de la gauche qui crie à la destruction de la démocratie lorsque des élus prennent des décisions conformes à leurs promesses électorales. Cette femme, en refusant de quitter son poste, s’est exprimée comme un petit chef, un petit dictateur. Et seule la sanction ou la mollesse de réaction à son geste dira si elle a eu raison de faire ce bras de fer.
Merhav a commenté son refus :
« C’est absurde. Cela montre à quel point notre système est défaillant ».
La bureaucratie est un cancer des sociétés avancées. Elles poussent à une explosion de réglementations inutiles, coûteuses et liberticides. Surtout, les fonctionnaires des administrations étant ceux qui assurent l’exécution des décisions politiques des ministres qui eux vont et viennent, ils ont la quasi totale possibilité d’enterrer n’importe quelle décision profitant aux citoyens sous des monceaux de règlements, de paperasseries et de lenteurs administrative qui leur empêche de jamais voir le jour.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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