Parce qu’il fait les yeux doux à la Turquie, Joe Biden ne soutient plus le pipeline Israël Chypre Grèce

Benjamin Netanyahou, alors Premier ministre, serre la main du président chypriote Nicos Anastasiades et du Premier ministre grec Alexis Tsipras, à Saloniki, en Grèce, le 15 juin 2017.

Les Etats-Unis ne soutiennent plus la construction du projet de gazoduc EastMed, selon une déclaration du Département d’Etat qui suggère que l’intérêt de l’administration Biden. Les médias grecs ont souligné cette semaine que cette décision profite à la Turquie, que les États-Unis courtisent.

Selon Reuters, les États-Unis ont exprimé des doutes concernant le pipeline sous-marin, ce que des sources gouvernementales grecques ont décrit comme un revirement de la politique de l’administration Trump. La réalité est que Biden avait immédiatement commencé sa présidence en annulant le pipeline Keystone XL avec le Canada, puis a restreint l’exploitation pétrolière en Alaska, ce qui a conduit à la hausse des carburants, et par voie de conséquences, des produits alimentaires et de consommation courante pour le monde entier.

Le département d’État a publié cette semaine une déclaration disant :

« Nous restons engagés dans l’interconnexion physique de l’énergie de l’Est de la Méditerranée vers l’Europe. Nous nous concentrons désormais sur les interconnexions électriques qui peuvent soutenir à la fois le gaz et les sources d’énergie renouvelables. »

La déclaration ajoute que la sécurité énergétique de l’Europe étant plus que jamais une question de sécurité nationale, « nous nous engageons à approfondir nos relations régionales et à promouvoir les technologies énergétiques propres. »

Le paradoxe est que l’administration Biden a levé les obstacles placés par le président Trump à la construction du pipeline entre la Russie et l’Allemagne, qui faisait l’objet des sanctions du président Trump en raison de la menace qu’il représente pour l’OTAN : si un jour l’OTAN bouge contre une Russie devenue agressive, la Russie menacera de fermer immédiatement l’arrivée de gaz aux Allemands.

Selon le département d’État, les États-Unis soutiennent désormais le projet d’interconnexion électrique sous-marine EuroAfrica, qui reliera l’Égypte à la Crète et à la Grèce continentale, ainsi que le projet d’interconnexion EuroAsia, qui reliera les réseaux électriques israélien, chypriote et européen, car « ces projets permettraient non seulement de connecter des marchés énergétiques vitaux, mais aussi de préparer la région à la transition vers des énergies propres. »

L’observateur de bon sens pourrait faire remarquer qu’avant de se séparer de l’énergie fossile, il serait peut-être raisonnable de vérifier qu’on peut produire assez d’électricité propre pour la remplacer, et ne pas mettre la charrue avant les bœufs.

La chaîne de télévision grecque OPEN a suggéré que la Maison-Blanche estime que l’oléoduc EastMed provoque des tensions dans le bassin méditerranéen, raison pour laquelle elle préfère d’autres projets qui apporteraient une stabilité politique.

Au moment de la signature de l’accord, un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères avait publié une déclaration hostile disant :

« La signature de l’accord sur le projet de gazoduc EastMed est le dernier exemple de démarches futiles, visant à exclure la Turquie et la République turque de Chypre du Nord (un territoire européen illégalement occupé par la Turquie dans le silence total de l’UE, qui ne regarde que des territoires occupés légalement par Israël) de la région.

Tout projet ignorant la Turquie, qui possède la plus longue côte de la Méditerranée orientale, et les Chypriotes turcs, qui ont des droits égaux sur les ressources naturelles de l’île de Chypre, ne peut réussir. Nous attirons une fois de plus l’attention de la communauté internationale sur ce fait. »

Et, naturellement, quand la Turquie parle, la Maison-Blanche de Biden, et les Démocrates en général en réalité, écoute.

Les Européens ont également fait marche arrière sur l’accord qui aurait dû résoudre leurs problèmes de gaz naturel pour les décennies à venir, réduisant ainsi la dépendance de l’UE au gaz russe et augmentant la puissance stratégique et diplomatique d’Israël, ce que ne veut pas l’administration Biden.

La capacité prévue du gazoduc israélo-chypriote-grec était de 10 milliards de mètres cubes (BCM) de gaz naturel, avec la possibilité de la doubler.

Fin octobre 2021, un fonctionnaire de la Commission européenne a déclaré à EURACTIV Grèce que l’EastMed était un « projet complexe » et que « l’analyse de la Commission issue de l’évaluation de l’impact sur l’objectif climatique montre que l’utilisation sans relâche du gaz naturel n’est pas compatible avec l’objectif de décarbonisation à long terme. »

Par contre, les centrales au charbon que l’Allemagne et la France ont réactivé, ça c’est bon pour la décarbonisation, c’est évident…

« Les gaz à faible teneur en carbone tels que l’hydrogène, le biogaz et le gaz synthétique devraient progressivement remplacer le gaz naturel. Ce qui sera essentiel, c’est que l’infrastructure dont nous disposons ou dans laquelle nous investissons soit prête à prendre en charge ces nouveaux vecteurs énergétiques », a déclaré le fonctionnaire.

Conclusion

Notez l’ironie. Pendant des dizaines d’années, une blague circulait disant que si Abraham avait tourné à gauche au lieu de tourner à droite, c’est Israël qui aurait le pétrole et pas les Arabes.

Et maintenant que les Juifs ont découvert des gisements de gaz naturel et de pétrole de schiste qui permettent d’alimenter une partie de l’Europe et du Moyen-Orient, les Européens n’en veulent plus, ils veulent une « énergie propre »…

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

Source : https://www.jewishpress.com

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