Par une chaude nuit d’été de 1933, la haine anti-juive a explosé dans le centre-ville de Toronto

Initialement publié le 1 janvier 2023 @ 10h35

Il est difficile d’imaginer que Christie Pits, le parc bucolique de Toronto, puisse être le théâtre d’une horrible émeute anti-juive, à Toronto même, mais c’est ce qui s’est passé par une chaude nuit d’été de 1933.

Pendant six heures, dix mille émeutiers et spectateurs se sont déchaînés, tandis que des hommes armés de croix gammées battaient les Juifs dans le parc et dans les rues de Toronto, et que les Juifs luttaient pour se défendre.

Atmosphère d’apartheid anti-juif

Dans les années 1930, les Juifs constituent le groupe minoritaire le plus important de Toronto, et la discrimination anti-juive est la norme. A examiner la liste ci-dessous, on comprend mieux pourquoi d’anciens diplomates canadiens comme Ferry de Kerckhove, dans un article publié dans La Presse, sentent le besoin de décrire le gouvernement d’Israël comme monstrueux, et par voie de conséquence, ceux qui l’ont élu, les Israéliens : c’est le seul moyen de laver son passé honteux.

• Dans certains quartiers, les Juifs n’ont pas le droit de faire leurs achats ou de louer des maisons.
• Les employeurs font preuve de discrimination à l’égard des candidats juifs à l’emploi ;
• les universités ont des quotas sur le nombre de juifs qu’elles admettent.
• Pendant les mois d’été, les tensions s’exacerbent parce que les Juifs tentent d’utiliser les nombreux parcs et équipements publics de Toronto.
• Pendant la Dépression, la ville de Toronto avait organisé des ligues de baseball pour les jeunes. Comme beaucoup d’autres activités dans la ville à cette époque, ces ligues étaient largement séparées en ligues juives et interdites aux juifs.
• L’antagonisme que de nombreux chrétiens de Toronto ressentaient à l’égard des Juifs se manifeste particulièrement sur les plages de la ville. Beaucoup s’opposaient à ce que les Juifs utilisent les plages de la rive Est de Toronto. Certains demandaient que les Juifs soient formellement interdits.

Avec l’élection d’Hitler en Allemagne en 1933, les personnes qui détestent les Juifs dans le monde entier disposent d’un nouveau symbole puissant autour duquel se rallier, tout comme la victoire d’Israël sur les Arabes donne aux personnes qui détestent les Juifs un nouveau symbole puissant autour duquel se rallier.

Heureux d’arborer ce symbole qui à lui seul incarne la haine et le rejet des juifs, la croix gammée qu’Hitler a adoptée comme image de son parti nazi, des centaines de résidents de Toronto organisent des « clubs de svastika » sur les plages de la ville, dans le but d’intimider les Juifs qui osent tenter de visiter les plages pendant le long été chaud.

Un article de presse d’août 1933 note :

Des panneaux portant des croix gammées et les mots « Heil Hitler » sont apparus récemment sur plusieurs plages dans les limites de Toronto. Une enquête menée par les autorités hier a révélé qu’il existe ici une organisation connue sous le nom de Swastika Club, qui compte plus de 400 membres…. qui portent occasionnellement un uniforme composé d’une chemise brune et d’un emblème métallique en forme de croix gammée…

Un porte-parole du club a déclaré que leur objectif était de préserver les plages de Toronto des « visiteurs désagréables ». Des « clubs de la croix gammée » sont apparus également dans d’autres lieux de loisirs. Les Juifs sont attaqués lorsqu’ils tentent de se rendre dans les parcs et sur les plages de la ville. Les jeunes juifs se défendent souvent, ce qui donne lieu à des bagarres publiques et à un sentiment de peur omniprésent chez de nombreux Juifs de Toronto.

Baseball au parc Christie Pits

Le parc Christie Pits (anciennement connu sous le nom de Willowvale Park) devint l’épicentre des manifestations anti-juives.

Avec ses trois terrains de baseball, le parc accueillait fréquemment des matchs, et des foules immenses se rassemblaient chaque soir pour encourager leurs équipes favorites. Puis les Juifs commencèrent à s’installer dans les quartiers situés au sud du parc, ce qui attisa les tensions avec les habitants, qui ne cachaient pas leur mépris pour leurs nouveaux voisins, des juifs.

Rapidement, les « clubs à croix gammée » s’infiltrèrent dans les parties de baseball du parc.

Les tensions atteignirent leur paroxysme le lundi 14 août, lorsque l’équipe de base-ball de Harbord Playground, majoritairement juive, dû jouer une série de trois matchs contre St Peter, une équipe rivale locale. Lors du premier match, certains supporters de St. Peter’s brandirent un chandail orné d’une croix gammée, provoquant la colère de leurs adversaires juifs. Quand Harbord Playground remporta le match, cela irrita les supporters de St. Peter.

Cette nuit-là, des fans vandalisèrent le club-house du parc, peignant une croix gammée et les mots « Heil Hitler » sur les murs. Les antisémites déclarèrent aux journalistes locaux que leur but était « de faire sortir les Juifs du parc ».

Comme les Occidentaux ne peuvent plus s’adonner à ce genre d’activités – c’est socialement très mal vu depuis l’holocauste – ils font immigrer des musulmans d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour faire le travail à leur place, et ces derniers ont repris le flambeau. Les mots « Heil Hitler » sont toujours peints sur les murs et les tombes des cimetières juifs, et leur but est toujours de « faire sortir les Juifs ». Et les musulmans font cela de leur propre initiative, sans que personne ne le leur demande.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org