Initialement publié le 10 mai 2019 @ 16h48
Source : Terrepromise.fr
La Fondation pour l’exploration de la Palestine est une mission scientifique britannique qui à la fin du 19ème siècle a préparé une carte géante détaillée, avec une échelle de 1 sur 63 000, (chaque millimètre représentant 63 mètres). La carte prouve qu’avant la première vague d’immigration juive le pays était désolé et très peu peuplé.
Cette fondation, créée en 1865 par l’élite britannique de l’époque, des Lords, universitaires, membres du clergé et gens très fortunés, s’était fixé pour objectif de mener des recherches dans les domaines de l’archéologie, de l’histoire, de la géographie et de l’ethnographie dans ce qu’on appelait alors la «Terre sainte » un peu à l’exemple de la mission scientifique de Napoléon Bonaparte pour l’Egypte.
L’expédition comptait plusieurs dizaines de personnes, parmi lesquelles des experts cartographes et était dirigée par des personnalités : Sir Charles Warren, Claude R.Conder, Horatio H. Kitchener.
Le projet a été lancé en 1871 et achevé en 1878. La préparation de la carte a duré 7 ans, elle fut la carte la plus précise et détaillée de cette région.
En raison de sa taille, la carte a été imprimée en 26 sections distinctes, en quatre couleurs, par lithographie.
Ce que nous apprenons de la carte :
La particularité de la carte est que les géomètres britanniques marquaient avec une grande précision la délimitation de chaque maison et notaient en couleurs spéciales les parties peuplées du bâtiment.
Cette carte permet de déterminer la taille de chaque maison au cours de cette période, depuis le fleuve Litani au nord jusqu’à Beer Sheba au sud.
La carte représente sous forme de cartographie ce que Mark Twain a décrit sous une forme littéraire: un désert désolé et aride, presque vide.
En utilisant une règle, il est simple de déterminer la taille de chaque établissement.
En examinant les villages, nous constatons que leurs superficies sont minuscules.
Les plus grands d’entre eux mesurent 150 mètres par 100 mètres. Ils comprennent à peine deux rangées de maisons.
La légende des couleurs indique que Saint Jean d’Acre, par exemple, n’était alors que partiellement habité.
Des zones entières étaient vides de personnes, de même que la vallée de Jezreel et la vallée du Jourdain, ainsi que toutes les zones que les pionniers juifs ont ensuite fait revivre.
Haïfa est marquée sur la carte par un rectangle de trois par sept millimètres. Chaque millimètre représente 63 mètres dans la réalité.
Cela signifie que la région de Haïfa mesurait 190 mètres sur 440 mètres.
La colonie allemande se trouve en dehors du périmètre de Haïfa et chaque maison est dessinée avec une précision minutieuse.
Nazareth était alors plus grande que Haïfa.
Elle a la forme d’une gourde dont l’extrémité la plus longue est de 600 mètres et la plus petite de 300 mètres.
Même Tibériade est plus grande que Haïfa, 300 mètres par 600 mètres.
La grande Jaffa n’était qu’une petite ville de 240 mètres sur 540 mètres.
Shekh Munis, où se trouve maintenant l’Université de Tel Aviv, était un petit village de 90 mètres sur 180 mètres. De même, Usfiyeh, Yehud et de nombreux autres villages.
Jérusalem, à l’intérieur de ses murs, mesurait en réalité 1000 mètres sur 1000 mètres. Il n’y avait encore rien en dehors des murs et nous savons par d’autres sources que dans ses murs il y avait une majorité juive.
Arthur Koestler, l’auteur et penseur juif, a écrit dans «Promise and Fulfillment» (La promesse et l’accomplissement) que la question de savoir qui a raison dans la lutte pour la Terre d’Israël dépend de la question de savoir quel point de départ de l’histoire de cette terre.
Il serait important de commencer l’histoire précisément à partir de la première Aliyah et à examiner la question de savoir ce que les pionniers juifs ont trouvé ici lorsqu’ils ont commencé à arriver en 1882.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la Terre d’Israël devint un centre de préoccupation internationale. Le 19ème siècle a été caractérisé par des découvertes archéologiques impressionnantes – le déchiffrement des hiéroglyphes sur la pierre de Rosette par le savant français Champollion; la découverte de l’ancienne arche de Jérusalem par l’érudit américain Robinson (qui a donné son nom à l’arche); la découverte des tombeaux des rois à Jérusalem par l’érudit français De Sulcy; la découverte du monument à Mesha, le roi moabite près de Nachal Arnon, et plus encore.
Tous ces éléments ont fait du Proche-Orient, et de la Terre d’Israël en particulier, un lieu de rencontre privilégié pour les archéologues, géographes, hommes d’État, prêtres et touristes de passage. Parmi les visiteurs, il y avait les hommes du Palestine Exploration Fund, une fondation britannique pour la recherche sur la Terre d’Israël, qui a créé la carte dont nous parlons.
L’auteur américain Mark Twain faisait partie des nombreux touristes venus au pays à cette époque. Twain était ici en 1867, quinze ans avant la première Aliyah. Il a décrit ses impressions dans un livre comme suit:
… Nous sommes arrivés en toute sécurité à la montagne du Tabor… tout au long de la route, nous n’avons pas vu une âme vivante… Il n’y avait presque pas d’arbre ou d’arbuste nulle part. Même les olives et les cactus, ces amis rapides du sol sans valeur, avaient presque déserté le pays… La Terre d’Israël est tristement assise dans un sac et des cendres. Sur elle plane le sort d’une malédiction qui a brûlé ses champs et emprisonné son essence dans des chaînes. La terre d’Israël est désolée et privée d’amour. La Terre d’Israël n’appartient plus à ce monde d’action. Elle se consacre à la poésie et à la tradition, une terre de rêves… Nazareth est abandonnée… Jéricho est maudit… Jérusalem… un village de misérables…
La Palestine vide
- http://www.zeevgalili.com/
- http://www.danilette.com/2018/10/palestine-la-carte-geante-de-1878-qui-detaille-chaque-maison-avec-precision.html