L’une des principales entreprises sidérurgiques iraniennes a déclaré lundi qu’elle avait été contrainte d’interrompre sa production après avoir été victime d’une cyberattaque, l’une des plus importantes attaques de ce type jamais lancées contre le secteur industriel stratégique du pays.
La société d’État Khuzestan Steel Company a déclaré que les experts avaient déterminé que l’usine devait cesser ses activités jusqu’à nouvel ordre « en raison de problèmes techniques » consécutifs à des « cyberattaques ». Le site Web de l’entreprise était indisponible lundi.
Le PDG de l’entreprise, Amin Ebrahimi, a affirmé que Khuzestan Steel avait réussi à déjouer la cyberattaque et à éviter des dommages structurels aux lignes de production qui auraient un impact sur les chaînes d’approvisionnement et les clients.
« Heureusement, avec la rapide prise de conscience, l’attaque a échoué », a déclaré l’agence de presse semi-officielle Mehr citant Ebrahimi, ajoutant qu’il s’attendait à ce que le site Web de l’entreprise soit restauré et que tout revienne « à la normale » d’ici la fin de lundi.
Une chaîne d’information locale, Jamaran, a indiqué que l’attaque avait échoué parce que l’usine n’était pas opérationnelle à ce moment-là en raison d’une panne d’électricité.
La société n’a imputé la responsabilité de l’attaque à aucun groupe spécifique, ce qui ne constitue que le dernier exemple en date d’une attaque visant les services du pays ces dernières semaines.
- L’année dernière, une cyberattaque contre le réseau iranien de distribution de carburant a paralysé les stations-service du pays, provoquant de longues files d’attente d’automobilistes en colère.
- Une autre fois, les gares ferroviaires iraniennes ont reçu de faux messages de retard.
- Des caméras de surveillance ont été piratées dans le pays.
- Des sites Internet gérés par l’État ont été perturbés.
- Des images montrant des abus dans la tristement célèbre prison d’Evin ont été diffusées.
L’Iran a déjà accusé les États-Unis et Israël de cyberattaques qui ont visé et paralysé les infrastructures du pays.
L’Iran a déconnecté d’Internet une grande partie de son infrastructure gouvernementale après que le virus informatique Stuxnet – dont on pense généralement qu’il a été créé conjointement par les États-Unis et Israël – a perturbé des milliers de centrifugeuses iraniennes dans les sites nucléaires du pays à la fin des années 2000.
La Khuzestan Steel Company, basée à Ahvaz, dans la province du Khuzestan (sud-ouest) riche en pétrole, détient, avec deux autres grandes entreprises d’État, le monopole de la production d’acier en Iran.
Fondée avant la révolution islamique iranienne de 1979, la société a disposé pendant des décennies de chaînes de production fournies par des entreprises allemandes, italiennes et japonaises.
Toutefois, les sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire ont contraint l’entreprise à réduire sa dépendance à l’égard des pièces étrangères.
Le gouvernement considère l’acier comme un secteur crucial. L’Iran est le premier producteur d’acier du Moyen-Orient et figure parmi les dix premiers au monde, selon la World Steel Association.
La production iranienne d’acier brut n’a toutefois atteint que 2,3 millions de tonnes le mois dernier, selon la WSA. La chute de ses exportations a été largement attribuée à la Russie, frappée par des sanctions, qui a inondé d’acier à prix réduit les acheteurs chinois de l’Iran après avoir perdu l’accès aux marchés occidentaux dans le cadre de la guerre en Ukraine.
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Source : https://english.alarabiya.net
ooooh!…. quel dommage. Qui a bien pu faire ça ?