Le chef du Mossad David Barney part pour les Etats-Unis lundi, Benny Gantz le rejoindra jeudi.
La situation est claire : les négociations à Vienne sont au point mort en raison de l’obstination de l’Iran, et les puissances occidentales sont dans le déni de réalité et font semblant de ne rien entendre. Ils négocient comme si l’Iran ne déclarait pas qu’il voulait rayer Israël de la carte – faire un nouvel holocauste, comme s’il ne préparait des missiles longue portée, et comme s’il ne sponsorisait pas le terrorisme international.
Avant de signer un nouvel accord nucléaire, l’Iran veut lever absolument toutes les sanctions imposées par les États-Unis, et le faible Joe Biden est sur le point de lui donner satisfaction en signe de bonne volonté – c’est la stratégie perdante qui a mené au point où nous sommes. Téhéran s’est vu proposer une annulation partielle, à laquelle le ministère iranien des Affaires étrangères a répondu qu’il devait être « plus constructif ».
L’échec des pourparlers pourrait contraindre les États-Unis à accroître la pression sur l’Iran. Mais l’administration Biden est de gauche, c’est à dire pacifiste, c’est à dire que l’idée de sanctions lui déplaît.
Naftali Bennett a déclaré l’autre jour que « l’Iran doit être puni » pour sa conduite dans les négociations, et qu’il n’était pas acceptable que l’Iran négocie le nucléaire en même temps qu’il enrichit son uranium. Pas de commentaire du côté des négociateurs européens.
Le chef du Mossad a promis que l’Iran ne disposera jamais d’armes nucléaires. Les commentateurs affirment que cet objectif ne peut être atteint que par une attaque ouverte contre les installations nucléaires. Ils se trompent. Le sabotage, la guerre informatique, l’élimination de scientifiques iraniens, les « accidents » et explosions sur le sol iranien, rien de tout cela n’est une attaque de type traditionnel pour laquelle Israël a besoin du soutien des États-Unis, dont il doute du fait de l’hostilité des Démocrates envers Israël.
L’ancien Premier ministre Ehud Barak a déclaré dimanche qu’il ne pense pas qu’Israël ou les États-Unis aient un plan militaire viable pour frapper l’Iran. Barak, il faut dire, a fait forte impression lorsqu’il était aux commandes en Israël : son gouvernement a été un désastre.
En cette période en réalité pas plus inquiétante que les précédentes selon les citoyens israéliens (lire le dernier sondage d’opinion), l’investiture du nouvel ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a eu lieu dimanche au domicile du président Herzog. La veille, ce dernier a encore déclaré qu’il promouvrait une solution à deux États dont personne ne veut parce que c’est une mauvaise solution et que les Arabes palestiniens ne veulent rien d’autre que la disparition d’Israël. Il a affirmé qu’il lutterait contre le boycott d’Israël. C’est bien d’affirmer, c’est important et ça ne coûte rien. Pas un mot n’a été dit sur les négociations de Vienne.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org