La Journée de commémoration de l’Holocauste ne doit pas être laissée entre les mains de ceux qui pensent – peut-être sincèrement – représenter les communautés juives en Europe, mais de ceux qui luttent quotidiennement pour cette communauté.
La Journée de commémoration de l’Holocauste n’a qu’un mot clé : Israël. Rien ni personne à part Israël ne protégera les juifs contre l’extermination dont tant de personnes rêvent encore, certains en Iran, à l’ONU et parmi les membres de l’UE, avec assez de pouvoir pour le tenter. Nul n’apprendra de l’holocauste, s’il ne place Israël au cœur du peuple juif et du danger qu’il court en permanence. Hélas, nos élites communautaires et représentants juifs sont si près des sources de l’antisémitisme d’aujourd’hui, qu’ils ne voient que celui d’hier, et ne parviennent pas à exprimer la réalité.
La Journée de commémoration de l’Holocauste n’accomplit pas sa mission de protection. Les juifs en vue, coincés dans leur étroit manteau politiquement correct, se « souviennent » et « n’oublient pas ». Ah, quels mots vides, quand les juifs se font tout petit dans les rues des villes européennes.
Ce que nous n’apprenons pas, mais devrions apprendre pour que la Journée de commémoration de l’Holocauste nous apprenne quelque chose
L’historien israélien et spécialiste de l’Holocauste Yehuda Bauer vient de déclarer :
« Ce qui est arrivé aux Juifs d’Europe pourrait se reproduire ; pas exactement de la même manière, mais de façon similaire, motivée par des formes d’idéologies similaires. La journée de commémoration de l’Holocauste est un avertissement pour éviter, espérons-le, que cela ne devienne un précédent. »
Les propos sont impeccables, ils sont forts, ils sont justes, ils sont beaux. Mais avez-vous remarqué qu’ils ne disent strictement rien ? Voyez-vous combien ils sont vides ?
- Ce que nous n’apprenons pas de la Journée de commémoration de l’Holocauste est qu’en France, où la communauté juive est la plus importante après celle des Etats-Unis, des juifs sont assassinés par des musulmans, des juifs sont agressés par des musulmans, rien que par des musulmans.
- Ce que nous n’apprenons pas de la Journée de commémoration de l’Holocauste, c’est qu’un juif important comme Jacques Attali déclare que l’antisémitisme n’existe pas.
- C’est qu’un juif comme Gil Taïeb, chargé de la lutte contre l’antisémitisme par le gouvernement français, n’est qu’une caution d’un pouvoir qui a besoin d’un juif ordinaire pour prouver qu’il lutte contre l’antisémitisme. Si Taieb agissait conformément à sa mission, il serait immédiatement remplacé par un autre : le gouvernement ne veut pas d’action de la part de Taïeb, car toute action serait forcément politiquement destructrice, puisque la violence antisémite est musulmane.
- Ce que nous n’apprenons pas, ce jour de commémoration, c’est que les médias perpétuent les tropes antisémites au travers de leurs attaques constantes contre l’Etat d’Israël, et que leurs incitations à la haine est protégée de toute critique et dénonciation.
- Ce que nous n’apprenons pas de la Journée de commémoration de l’Holocauste est que la France exprime un vote antisémite devant les instances internationales – un vote qui fait systématiquement disparaître les liens historiques des juifs avec leur terre et leur histoire.
- Ce que nous n’apprenons pas non plus, c’est que des pays européens et l’Union européenne financent des ONG qui travaillent en Israël pour délégitimer Israël, fabriquer des dossiers falsifiés destinés à poursuivre l’Etat juif devant la Cour pénale internationale et la Commission des droits de l’homme de l’ONU, qu’ils financent la construction illégale, sans permis de construire, d’habitations et d’écoles arabes destinées à coloniser des territoires situés dans la zone C de la Judée Samarie qui est sous la direction d’Israël d’après les accords d’Oslo.
- Ce que ne disent pas ceux à qui est donnée la parole, c’est que la commission des droits de l’homme de l’ONU a une session bi-annuelle exclusivement réservée à condamner Israël, qu’elle émet plus de résolutions qui condamnent Israël que pour la totalité des pays de la planète réunie.
- Ce que nous n’apprenons pas de la Journée de commémoration de l’Holocauste est que l’organisation BDS, Boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël, classée antisémite par l’Allemagne, est accueillie à bras ouverts sur les trottoirs de Paris et dans d’autres villes européennes pour diffuser leur propagande antisémite.
- Ce que nous n’apprenons pas enfin, c’est que la toute-puissance de la télévision et de l’appareil audiovisuel et journalistique, fait plus pour promouvoir les « formes d’idéologies similaires » qui permettent que ce qui est arrivé aux Juifs d’Europe se reproduise, que les gouvernements arabes les plus hostiles.
La Journée de commémoration de l’Holocauste cache les nazis les plus dangereux d’aujourd’hui
En donnant à croire qu’ils protègent la civilisation occidentale contre la montée de l’extrême-droite, et dénoncer le retour nauséabond de l’idéologie néonazie, ils qualifient les dirigeants iraniens de « conservateurs », travaillent sans répit pour blanchir le Grand mufti de Jérusalem al-Husseini de ses liens avec Hitler, occultent la présence de stands de livres honorant Hitler à la foire du livre de Doha ce mois de janvier.
Comment apprendrons-nous de la Journée de commémoration de l’Holocauste si les journaux télévisés du soir cachent les images des drapeaux nazis frappés de la croix gammée, flottant sur le toit des maisons palestiniennes et à Gaza ?
Lorsqu’un grand drapeau nazi a été filmé au-dessus de la ville palestinienne de Beit Ummar, au nord d’Hébron, en Samarie, était-ce sur toutes les chaînes de télévision ?
Ce sont les images qu’il faut montrer, pour apprendre de la Journée de commémoration de l’Holocauste.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org