L’ancien conseiller en relations publiques du chef du gouvernement, Nir Hefetz, a déclaré aujourd’hui devant le tribunal qu’il avait eu un entretien séparé avec l’épouse du Premier ministre, Sarah Netanyahou, lors de son embauche à Césarée, et qu’il s’est rendu compte par la suite que de tels entretiens faisaient partie intégrante de la procédure de nomination à des postes importants.
“Il y avait des réunions à Balfour et à Césarée, à Balfour avec le chef du gouvernement, à Césarée avec sa femme. Les conditions de travail et mon statut y ont été déterminés. Un tel rendez-vous était impossible sans qu’elle formule son impression personnelle et donne le feu vert. Ensuite, j’ai vu cela lors de nombreux rendez-vous. J’ai compris que cela faisait partie de la procédure de recrutement”, a déclaré le témoin public.
Hefetz a également déclaré qu’avant les élections de 2009, Netanyahou, alors leader de l’opposition, lui a demandé, à lui, le rédacteur en chef du Yediot Ahronot, de transmettre au propriétaire de la publication Noni Moses que Netanyahou est en mesure de réduire la diffusion des numéros du samedi du journal gratuit Israel Hayom, qui lui faisait concurrence, “et a il fortement insisté sur sa position sur le marché de la publicité “. Pour transmettre ce message important, le leader du Likoud a invité le rédacteur en chef Hefetz à une réunion spéciale au siège du parti.
Le message a été délivré ; c’était le prélude au marchandage enregistré qui a suivi entre Netanyahou et Moses, et qui est devenu le sujet de l’affaire du procès 2000.
Aujourd’hui, Nir Hefetz a témoigné au tribunal dans cette affaire pénale.
Nir Hefetz a déclaré que plus tard, après avoir reçu le poste de conseiller du Premier ministre, il a entendu Netanyahou se plaindre que Moses “veut le détruire politiquement” à cause d’Israel Hayom.
Le Premier ministre, selon Nir Hefetz, a déclaré que sa capacité à influencer les décisions du propriétaire d’Israël Hayom, Sheldon Edelson, est limitée, qu’il est une “personnalité indépendante”, qu’il “reçoit 30 millions par jour du casino” et qu’il “peut facilement inonder le pays d’un million d’exemplaires.” … Tout cela, selon l’impression de Hefetz, a été dit dans le but de porter aux oreilles de Moses – sans lui parler directement. Selon Hefetz, Netanyahou espérait que l’ancien employé du Yediot Ahronot transmettrait les paroles de son nouvel employeur au propriétaire de la publication.
Hefetz a confirmé que pendant son séjour au Yediot Ahronot, lorsque Netanyahou était le chef de l’opposition, Noni Moses et la plupart des journalistes de sa publication traitaient Netanyahou avec “inimitié et une méfiance extrême.” Lui-même, selon lui, sympathisait avec Netanyahou et faisait figure d’exception à cet égard par rapport au contexte général. Le témoin a toutefois noté que la sympathie pour Netanyahou n’a pas nui à sa carrière au Yediot Ahronot.
Rapide analyse
- Sur le premier point, je ne vois pas de délit. Nancy Reagan, la femme d’un des plus grands présidents que l’Amérique ait connu, était l’idéologue du couple, elle insufflait à son mari les idées politiques dont il mettait un certain nombre en action – pour le bien de l’Amérique, même les Démocrates le disent aujourd’hui.
- Sur le second point, remarquez que Hefetz ne rapporte pas des faits, pas son impression. Je ne suis pas certain qu’on condamne un suspect sur des impressions, mais je peux me tromper. Et loin de moi l’idée de mener sur internet un procès, ce n’est d’ailleurs pas le rôle d’un journaliste.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://news.israelinfo.co.il