D’autres personnalités impliquées dans le procès pénal de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu ont probablement vu leurs téléphones illégalement piratés par les enquêteurs de la police, ont affirmé vendredi des reportages télévisés, un jour après que les chaînes ont révélé que la police a piraté les données du téléphone de Shlomo Filber, l’ancien directeur général du ministère des Communications, qui est l’un des témoins clés de l’État dans l’affaire 4000 contre l’ex-Premier ministre.
Dans l’affaire 4000, Netanyahou est accusé d’avoir pris des décisions réglementaires qui ont énormément profité à M. Elovitch, ancien actionnaire majoritaire de Bezeq, en échange d’informations positives sur Walla News, que possède Bezek.
- Après les premières révélations, Channel 13 affirme maintenant qu’un deuxième accusé dans l’affaire 4000, Shaul Elovitch, a « apparemment » vu son téléphone piraté par un logiciel espion de la police.
- Channel 12, citant un haut responsable de la police, dont l’identité n’a pas été révélée en raison de la sensibilité du dossier, affirme que d’autres personnes liées aux affaires Netanyahou ont été piratées par la police en utilisant des logiciels espions.
Espionnage légal ou « NetanyahouGate » ?
« Le bureau du procureur de l’État était au courant. Il ne s’agit pas seulement de Filber. Il y en a d’autres, et tout a été fait avec l’approbation et l’autorisation [du ministère public] », a déclaré un fonctionnaire anonyme interrogé par Channel 12 vendredi, contredisant les fonctionnaires – anonymes également – du ministère public qui ont été cités ces derniers jours, affirmant que les enquêteurs de la police utilisaient illicitement des logiciels de piratage téléphonique à leur insu.
Les informations de mercredi et jeudi selon lesquelles la police a piraté toutes les données du téléphone de Filber ont incité le tribunal de district de Jérusalem, où Netanyahu est jugé, à ordonner aux procureurs de l’État de répondre aux questions des avocats de la défense sur les abus présumés d’ici mardi.
Mercredi soir, M. Netanyahou a qualifié ces révélations de « tremblement de terre ».
Le chef de faction de son parti, le Likoud, MK Yariv Levin, les a qualifiées de « gigantesque affaire Watergate, ici en Israël » et a demandé l’arrêt du procès Netanyahu.
Les chaînes 12 et 13 ont toutes deux déclaré que le logiciel espion qui aurait été utilisé était soit le programme controversé Pegasus du groupe NSO, qui vient d’être interdit aux Etats-Unis, soit un logiciel similaire.
Obstruction de Mandelblit
Vendredi, Channel 13 a rapporté que l’ancien procureur général Avichai Mandelblit a bloqué une tentative du ministre de la Sécurité publique Omer Barlev qui voulait enquêter sur l’utilisation par la police du logiciel espion NSO contre des civils israéliens.
Des ministres ont déclaré à la chaîne qu’une telle enquête aura probablement lieu un jour ou l’autre, étant donné la gravité des allégations.
Mandelblit a pris sa retraite cette semaine.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org