Selon Ron Jager, un collaborateur d’American Thinker, une solution négociée devrait être possible pour régler le conflit dévastateur entre la Russie et l’Ukraine. Auteur de l’article ci-dessous, M. Jager estime que le Premier Ministre Benyamin Netanyahou pourrait être celui qui parvient à obtenir une entente entre les présidents Poutine et Zelensky.
Traduction par Magali Marc de l’article de Ron Jager, paru sur le site d‘American Thinker, le 28 décembre.
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L’Israélien Netanyahou peut-il apporter la paix à l’Ukraine et à la Russie sur la base du « modèle égyptien » ?
Alors que l’hiver long et rigoureux s’installe sur les terres ravagées par la guerre en Ukraine, et que plus de 10 millions d’Ukrainiens sont privés d’électricité et de chauffage, c’est une véritable crise humanitaire qui est imminente.
Il n’est donc pas surprenant que le nom de Benjamin Netanyahou apparaisse comme étant le dirigeant tout désigné pour négocier un accord entre le président Poutine et le président Zelensky.
Dans une récente interview accordée, (le 4 décembre 2022) à une émission d’information américaine populaire et respectée (sic) (NdT: il s’agit de l’émission Meet the Press,” du réseau NBC News), M. Netanyahou a confirmé qu’il avait été approché pour servir de médiateur en vue d’une résolution entre la Russie et l’Ukraine.
Il a déclaré :
« Je peux vous dire que j’ai été approché, il y a environ un an, pour participer à ce processus et j’ai dit ‘non’ ; notre Premier ministre s’y était essayé à l’époque, sans succès, et je ne voulais pas marcher sur les pieds de qui que ce soit. »
Lors de l’interview, M. Netanyahu a déclaré que la question ukrainienne sera l’une des premières choses qu’il examinera s’il est à la tête du gouvernement israélien nouvellement élu, mais il a souligné l’importance d’équilibrer les préoccupations de l’Ukraine avec les relations de sécurité avec la Russie et les implications pour les opérations stratégiques d’Israël au Moyen-Orient contre la menace iranienne.
Comment M. Netanyahou peut-il contribuer à faire avancer un accord entre la Russie et l’Ukraine alors que tant d’autres ont échoué l’an dernier ?
L’accord de paix israélo-égyptien a été signé en 1979, et a été maintenu par les deux parties en surmontant méticuleusement plus de quarante ans de bouleversements politiques, de guerres conventionnelles et terroristes, et de nombreux pièges stratégiques tout au long du chemin.
Le « printemps arabe », initié et orchestré par le président Obama en 2010, a été de loin la plus grande menace pour l’accord de paix israélo-égyptien.
Pourtant, malgré l’agitation et l’instabilité politique en Égypte résultant du « printemps arabe », l’accord de paix avec Israël a été maintenu.
Les dirigeants terroristes palestiniens ont tenté de créer dès le premier jour des tensions entre l’Égypte et Israël dans le but de faire dérailler l’accord de paix, en menant une guerre terroriste ininterrompue contre les Israéliens et l’État d’Israël, mais en vain.
Le « modèle égyptien » a triomphé de toutes ces tentatives de faire dérailler l’accord de paix entre deux États souverains.
Quel est donc le secret de ce succès et en quoi est-il pertinent en ce qui concerne la guerre entre l’Ukraine et la Russie, et pourquoi Benjamin Netanyahu serait-il le leader international, qui arrive au bon moment, pour amener les deux parties à négocier un règlement ?
Le fondement conceptuel du « modèle égyptien », qui a permis à Israël de signer un accord de paix durable avec l’Égypte il y a plus de quarante ans, repose sur une conception unique selon laquelle les nations peuvent partager le contrôle d’un territoire national souverain.
Le « modèle égyptien » a permis à Israël de retirer ses troupes et son contrôle militaire du territoire égyptien souverain conquis lors des précédentes guerres entre les deux nations et de revenir à sa frontière internationalement reconnue.
Israël a obtenu en contrepartie que l’Égypte renonce volontairement au contrôle souverain absolu sur la péninsule du Sinaï, une grande masse terrestre stratégique adjacente à Israël.
L’Égypte a accepté de limiter sa souveraineté en acceptant de limiter l’introduction et l’autorisation de mouvements et le placement de forces militaires, d’installations et d’armements dans la péninsule du Sinaï sans le consentement préalable d’Israël.
C’est l’essentiel du « modèle égyptien », une souveraineté partagée sur des terres contestées ou en raison d’une menace stratégique par une nation voisine.
L’impasse actuelle entre la Russie et l’Ukraine repose sur les éléments suivants :
- le gouvernement russe a exprimé son souhait que le gouvernement ukrainien reconnaisse l’annexion par Moscou des régions du sud et de l’est.
- L’Ukraine affirme que chaque soldat russe doit quitter son territoire, y compris la Crimée, que la Russie a annexée en 2014.
- Le gouvernement ukrainien a demandé à être accepté dans l’OTAN et mettra fin à sa neutralité vis-à-vis de la Russie.
Tous les conflits armés de l’histoire moderne ont fini par se terminer par des négociations, et ce conflit ne sera pas différent. Si le retour au statu quo antérieur à l’invasion de l’Ukraine par les Russes s’avère impossible, des référendums internationaux supervisés sur le territoire revendiqué par la Russie seraient très probablement l’option privilégiée.
L’adoption du « modèle égyptien » fournira une plate-forme de négociation pratique qui pourra répondre aux exigences des deux parties en acceptant simplement l’idée de renoncer à des terres tout en acceptant une certaine forme de souveraineté partagée sur le territoire ukrainien.
L’impasse dans laquelle se trouve l’Occident, qui appuie l’Ukraine sans condition et fournit des armes de pointe pour contrer les forces russes, deviendra rapidement insoutenable et constituera une menace pour le continent européen.
La semaine dernière, il a été rapporté que Vladimir Poutine, le dirigeant de la Russie, a appelé Benjamin Netanyahu pour le féliciter de sa réélection au poste de Premier ministre d’Israël.
Le contenu de l’appel n’a pas été divulgué, mais tout porte à croire qu’il s’agissait de mettre fin à l’impasse ukraino-russe et de coordonner avec la Russie, l’ombre continue d’Israël contre les forces iraniennes en Syrie, au Liban et en Iran.
Avec les forces russes stationnées dans tout le Moyen-Orient, la coordination avec la Russie est nécessaire pour permettre à Israël de maintenir sa domination dans la guerre aérienne et le contrôle incontesté du ciel dans toute la région.
Avec l’émergence d’un nouvel alignement stratégique au Moyen-Orient entre Israël et d’autres nations arabes, cette nouvelle coalition israélo-arabe sera en mesure de contrer l’Iran et ses mandataires arabes radicaux.
MM. Poutine et Netanyahou ont donc la possibilité de s’entraider et d’empêcher 10 millions d’Ukrainiens de mourir de froid pendant l’hiver.
De la même manière que l’ancienne structure du conflit israélo-arabe qui a défini le Moyen-Orient pendant des générations – pendant et peu après la guerre froide – est maintenant remplacée par une coalition israélo-arabe renforcée contre l’Iran et ses mandataires arabes radicaux, un processus similaire pourrait être initié entre la Russie et l’Ukraine.
Si l’Ukraine devait faire partie de la coalition de défense de l’OTAN, un changement majeur de la vieille structure de la guerre froide en Europe permettrait à l’Ukraine d’accepter une forme de souveraineté partagée basée sur le « modèle égyptien », ouvrant ainsi la voie à la conclusion d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine.
Benjamin Netanyahu est le bon leader politique, au bon moment, bénéficiant du respect et de la confiance des présidents Poutine et Zelensky afin que cela puisse se produire bientôt.
© Traduction et adaptation, Magali Marc pour Israël 24/7.org
* Ron Jager a grandi dans le sud du Bronx, à New York, et a fait son alya en 1980. Il a servi pendant 25 ans dans les FDI en tant qu’officier de santé mentale dans des unités opérationnelles. Avant de prendre sa retraite, il a été commandant de la clinique psychiatrique centrale pour les soldats de réserve à Tel-Hashomer.
Source : https://www.americanthinker.com