Dans une victoire retentissante pour les partis d’opposition et le mouvement de protestation, la Knesset a voté mercredi après-midi pour la candidate de Yesh Atid, Karine Elharrar, pour être l’un des deux représentants de la Knesset au comité de nomination des juges. Elharrar a battu les candidats de la coalition, y compris la députée du Likoud Tali Gottlieb, qui est arrivé en deuxième position.
- 58 députés ont soutenu la candidature d’Elharrar, contre 56 qui s’y sont opposés.
- 15 députés ont soutenu Gottlieb, contre 59 qui s’y sont opposés.
- Au moins quatre députés de la coalition ont voté contre la ligne du parti, puisque l’ensemble de l’opposition ne compte que 54 députés.
Étant donné qu’un représentant de la coalition n’a pas été élu, la mise en place d’un nouveau comité chargé de nommer les juges a été reportée d’un mois, comme nous l’annoncions hier.
Le Premier ministre Netanyahou s’est mis d’accord avec les chefs des partis de sa coalition pour voter contre tous les candidats au comité et pour agir afin de reporter les élections du comité. Dans le même temps, le président de l’Union nationale, le député Benny Gantz, a menacé de faire exploser les pourparlers sur la réforme judiciaire à la résidence du président si la nomination des représentants de la Knesset au sein du comité était reportée.
Résultat, nous avons les deux maux : un député de l’opposition au sein du comité de sélection des juges (autant dire 6 mois de promesses et de manifestations pour rien), et il n’y aura peut-être pas de comité.
Après le dépouillement des votes, et malgré la victoire de l’opposition, le président d’Israël Beiteinu, MK Lieberman, a déclaré :
« Je demande à mes amis de l’opposition d’arrêter de jouer les timides et d’annoncer immédiatement la fin des pourparlers à la résidence du président. Aujourd’hui, il est plus clair que jamais qu’il ne s’agit pas d’une tentative de parvenir à des accords, mais d’un exercice frauduleux visant à intégrer Aryeh Deri au gouvernement. Poursuivre les pourparlers à la résidence du président ne signifiera pas d’aider à porter la civière, mais sauter la tête la première dans une fosse large et profonde que Netanyahou et Deri ont préparée pour l’opposition. »
En coulisse
- Le secrétaire du cabinet Yossi Fuchs a déclaré à Kan 11 News que les représentants de Gantz et Lapid avaient accepté de permettre le retour de Deri au sein du gouvernement, ce qui veut dire l’abandon de l’argument de raisonnabilité par la Cour suprême pour rejeter la nomination de Deri en tant que ministre du gouvernement.
Cependant, un porte-parole de Yair Lapid a déclaré qu’il s’agissait d’un « mensonge complet ». - Mercredi, Netanyahou a perdu le contrôle de son parti, puisque des dissidents ont voté contre le parti, contre la coalition, sur le sujet politique le plus brûlant de l’actualité de 2023 : la réforme judiciaire.
- Netanyahou n’a pas été en mesure de trouver un équilibre entre ses partenaires de coalition et les membres de son parti. Par exemple, la députée Gottlieb a refusé de retirer sa candidature au poste de représentante de la Knesset pour le comité de sélection des juges, malgré l’énorme pression exercée par Netanyahou.
- Gottlieb renforce sa popularité auprès de la droite en raison de ses positions résolument anti-gauche et de ses accrochages avec les députés de l’opposition au sein des commissions et de la plénière.
- Netanyahou a demandé à Gottlieb de retirer sa candidature. Elle a refusé. Il a donné ordre aux membres de son parti de ne pas voter pour elle, et elle a obtenu 15 voix.
- Si Netanyahou ne contrôle pas son parti, comment peut-il contrôler la coalition, se demandent ce jeudi matin les observateurs, et comment va-t-il contrôler ses adversaires au sein de la faction du Likoud, qui sont sortis renforcés par le vote ?
- Les quatre votes du Likoud en faveur d’Elharrar confirment en partie les sondages négatifs et envoient un coup de semonce à Netanyahou, dont la majorité de 64 voix est tombée, mercredi, à 60 – au mieux.
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