Manuel Valls, ancien Premier ministre français, a discuté des accords Abraham négociés par Donald Trump, des Palestiniens et d’autres développements concernant Israël sur le plateau de la chaîne i24NEWS.
Manuel Valls a estimé que « la question palestinienne n’est plus une priorité dans l’agenda mondial » et que le vieux langage diplomatique « deux Etats pour deux peuples » est obsolète.
Manuel Valls répondait aux questions du journaliste Christian Malard dans l’émission Malard At Large sur i24NEWS.
L’ex-Premier ministre a parlé favorablement de la série d’Accords de normalisation passés entre Israël et les États voisins à l’initiative de l’ancien président américain Donald Trump, notant que l’Europe a minimisé l’importance de ces accords. Il n’est pas allé jusqu’à révéler pourquoi l’Europe a minimisé l’importance de ces accords, mais les lecteurs d’Israël 24/7, eux, savent tous pourquoi : l’Europe, et les médias, penchent à gauche, et à gauche, on déteste Donald Trump, aussi il est impensable de lui accorder le moindre crédit pour ses accomplissements.
De plus, l’Europe voit d’un sale œil toute normalisation d’Israël avec le monde arabe qui repousse la possibilité d’expulser les Juifs de leurs Terres ancestrales. Enfin, et ce n’est pas la moindre raison, l’Europe est humiliée d’avoir été incapable de négocier le moindre accord entre les Arabes et l’Etat juif, ce qui l’a fait apparaître dans sa dimension de quantité négligeable à côté des Etats-Unis sur la scène internationale. Et par-dessus le marché, les diplomates européens s’obstinent à vouloir toujours vouloir implanter cette solution à deux Etats qui ne peut pas donner de résultats différents que pour les autres tentatives.
« Je trouve que l’Europe, en fait, a été très timide pour reconnaître les accords historiques d’Abraham – un des rares résultats positifs de la diplomatie de Trump, d’ailleurs », a déclaré Valls.
Valls se trompe du tout au tout sur ce point.
Sans doute trop idéologue, Valls n’a pas remarqué que :
- Trump n’a pas déclenché un seul conflit international durant toute sa présidence, contrairement à tous ses prédécesseurs,
- il a négocié une longue trêve avec la Corée du Nord, que le président Obama sortant avait dit à Trump qu’elle représentait le danger le plus immédiat,
- il a rééquilibré les rapports avec les pays du Golfe producteurs de pétrole, en permettant aux Etats-Unis de devenir pour la première fois totalement indépendant énergiquement et ne plus dépendre du chantage énergétique,
- il a imposé des sanctions à la Russie qui a calmé ses ambitions expansionnistes et impérialistes – on voit qu’elles reprennent de plus belle, et de manière inquiétante, depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Biden,
- il a relevé fortement les tarifs douaniers avec la Chine, ce qui a rééquilibré les rapports économiques,
- il a renégocié les Accords commerciaux avec ses voisins mexicain et canadien pour le plus grand bénéfice des entreprises américaines et pour l’emploi,
- il a négocié un formidable accord avec le Mexique pour stopper l’immigration clandestine,
- il a forcé les membres de l’OTAN de payer enfin leur quote-part réglementaire de participation aux frais de l’organisme militaire, allégeant d’autant la participation des Etats-Unis qui dépassait le montant des accords,
- il a été l’artisan d’un rapprochement historique entre la Corée du Nord et la Corée du Sud,
- il a fermé le robinet des fonds envoyés à l’UNRWA qui est une fabrique de réfugiés palestiniens qui fait obstacle à toute paix, et à l’Autorité palestinienne qui paye des récompenses aux terroristes et à leurs familles,
- et Valls ne voit rien de tout ça ? Il ne voit que les Accords Abraham ?
« Le renouveau diplomatique entre Israël et le Maroc change tout le paysage politique du Maghreb, et (n’est) pas sans conséquences, plus particulièrement avec l’Algérie, qui pourrait concerner davantage la France, » a dit Vall.
Interrogé sur la possibilité d’opportunités de paix supplémentaires entre les Israéliens et les Palestiniens, l’ancien Premier ministre a expliqué que les cadres antérieurs pour aborder le conflit, comme la solution à deux États, ne sont plus pertinents. Sur ce point, Manuel Valls voit totalement juste, je dois lui tirer mon chapeau, ils ne sont pas nombreux, les politiciens lucides sur cette question pourtant de bon sens.
« Je pense que le vieux langage diplomatique, français ou européen, ‘deux États’ dans ce cas… Tout cela est un langage qui ne fonctionne plus. La question palestinienne n’est plus une priorité dans l’agenda mondial. Les accords d’Abraham l’ont démontré d’une certaine manière », a-t-il ajouté.
Valls a souligné que les efforts pour résoudre le problème doivent s’inspirer du travail direct et du dialogue entre Israéliens et Palestiniens – soulignant également qu’une grande partie de cette coopération dépend de la condition de l’Autorité palestinienne.
« Surtout, à un moment donné, il faut aller de l’avant », a déclaré l’ancien Premier ministre.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org