Jérusalem maintient sa politique d’ambiguïté (ni démentir, ni confirmer), laissant l’ennemi dans le noir.
Téhéran publie également plus de détails sur les supposés sabotages du Mossad contre l’installation nucléaire de Fordow. L’Iran prétend avoir riposté par des cyberattaques massives, ainsi qu’un tir contre une base kurde à Erbil, décrite comme « installation de formation du Mossad »)
Les observateurs lient les derniers échanges explosifs entre Israël et l’Iran au fait que, selon des fuites iraniennes, Israël a détruit des centaines de drones iraniens le mois dernier, selon des reportages israéliens et libanais.
Aucun des deux pays n’avait seulement mentionné l’attaque signalée contre une base ultra-sensible dans l’ouest de l’Iran jusqu’au début de cette semaine. La chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen, liée à la fois au Hezbollah et à l’Iran, en a parlé pour la première fois. Téhéran accuse Israël, mais Jérusalem n’a endossé aucune responsabilité quant à ces destructions présumées, laissant ainsi la propagande iranienne vitupérer dans le vide.
Par la suite, Haaretz a confirmé mardi le reportage libanais précédent et a ajouté un certain nombre de détails, alors que d’autres médias israéliens apportaient également d’autres précisions.
Selon Al Mayadeen, c’est la raison de l’attaque au missile iranien de samedi soir sur Erbil contre une prétendue « base d’entraînement du Mossad », où seraient formées des forces peshmergas kurdes.
Les médias iraniens ont continué mardi à ajouter des détails sur le nombre d’agents présumés du Mossad qui auraient, prétendent-ils, été touchés par leur attaque contre Erbil.
De nombreuses sources ont contredit l’idée même qu’il puisse se trouver une base du Mossad aussi exposée en un tel endroit. La République islamique fabrique souvent des rapports truqués sur l’arrestation d’agents du Mossad ou des frappes au jugé, pour couvrir les poursuites contre des personnalités locales de l’opposition ou des minorités délibérément ciblées.
Mais la juxtaposition avec ce que la plupart des responsables gouvernementaux et des experts extérieurs ont qualifié de cyberattaque iranienne massive, lundi soir, suggère que Téhéran a vraiment senti qu’il avait été durement touché quelque part et qu’il devait riposter de manière large et connue de tous.
Dans le même temps, les médias iraniens ont également continué à divulguer plus de détails sur leur soi-disant « arrestation » présumée d’agents du Mossad qui auraient tenté de recruter un membre de l’équipe iranienne de centrifugeuses IR-6 dans son installation nucléaire de Fordow.
Bien que ce récit puisse également relever de la pure désinformation, le degré de précisions était inhabituel et ostensiblement plaqué sur des récits antérieurs d’autres complots du Mossad, qui visaient à infiltrer des installations nucléaires via la pénétration de la chaîne d’approvisionnement en technologies indispensables à la fabrication de bombes nucléaires.
De plus, certains des reportages sont allés jusqu’à donner des détails très minutieux sur les précédents succès du Mossad -autorisés à publication – contre les scientifiques nucléaires iraniens. Ils ont ainsi donné à ces révélations au moins une apparence de vraisemblance inédite, puisque, jusqu’à présent, Téhéran n’étalait en aucun cas ce qu’on peut considérer comme un reflet de la perfection des réalisations de « l’ennemi sioniste », dans sa guerre secrète contre l’agence d’espionnage israélienne.
À la mi-février, Reuters a signalé qu’un incendie s’était déclaré dans une base militaire dans l’ouest de l’Iran, qui donnait toutes les indications d’un emplacement massif de drones, mais sans mentionner la présence de ces avions sans pilote. L’agence de presse s’appuyait sur la base d’un rapport des médias affiliés au Conseil suprême de sécurité nationale du pays.
« Lundi matin, un incendie s’est déclaré dans un entrepôt où de l’huile de moteur et d’autres matériaux inflammables étaient stockés dans l’une des bases de soutien des gardiens de la révolution dans la région de Mahidasht, dans la province de Kermanshah, causant des dommages dans un hangar industriel (et non militaire) », avait alors rapporté Nour News.
Ce rapport indiquait simplement que les sauveteurs avaient maîtrisé et éteint l’incendie et que des équipes avaient été dépêchées sur la base de soutien pour enquêter sur la cause de l’incident, sans faire référence aux drones.
© Marc Brzustowski pour Israël 24/7
Le personnel de Reuters a contribué à ce reportage.