Initialement publié le 21 janvier 2022 @ 12h52
Les Juifs Mizrahi sont d’origine irakienne, iranienne, yéménite, égyptienne, pakistanaise et indienne, tandis que les Juifs sépharades viennent d’Afrique du Nord.
Après la première guerre israélo-arabe, plus de 850 000 Juifs Mizrahi et Sépharades ont été expulsés ou évacués des pays à majorité arabe et musulmane entre 1948 et le début des années 1980.
Les Juifs Mizrahi constituent l’une des plus grandes divisions ethniques parmi les Juifs israéliens.
Quelque 607 900 Juifs sont des immigrants et des descendants de première génération par lignée paternelle des communautés juives irakiennes, iraniennes, yéménites, égyptiennes, pakistanaises et indiennes. Les Juifs Mizrahi descendent originellement des Juifs du Moyen-Orient et d’Asie centrale, d’héritage babylonien et perse, qui ont vécu pendant de nombreuses générations sous la domination musulmane au cours du Moyen Âge.
Dans l’usage israélien actuel, le terme Mizrahim s’applique presque exclusivement aux descendants des communautés juives du Moyen-Orient originaires d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord, sans distinction. Entrent dans cette classification les Juifs irakiens, kurdes, libanais, syriens, yéménites, turcs, iraniens, et maghrébins ayant vécu dans les pays d’Afrique du Nord, comme les Juifs égyptiens, libyens, tunisiens, algériens et marocains.
C’est la plus grande communauté juive d’Israël, plus de 3,2 millions. Mais ce sont les Ashkénazes qui ont imprimé les premiers leur identité sur les institutions, et cela est encore mis en lumière par une enquête sans précédent menée auprès d’Israéliens, publiée jeudi 20 janvier, et présentée au ministre de l’Égalité sociale Meirav Cohen.
L’étude montre que l’histoire, l’héritage et la culture des Juifs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) – connus sous le nom de Juifs Mizrahi – sont massivement sous-représentés dans le système éducatif israélien.
- 74 % des personnes interrogées ont déclaré que l’histoire, l’héritage et la culture des Juifs d’Europe sont enseignés dans le système éducatif « dans une large ou assez large mesure »,
- seuls 14 % ont pu en dire autant des Juifs Mizrahi.
- 80 % ont déclaré que ces informations étaient enseignées dans une faible mesure ou pas du tout.
- 75 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles ne se souvenaient pas d’un programme ou d’une leçon à l’école qui ait renforcé une perception positive des juifs mizrahi.
- 57 % ont déclaré que le système éducatif devrait enseigner l’histoire et la tradition des Juifs de la région MENA dans une plus large mesure qu’actuellement.
- 50 % des répondants ont déclaré que davantage d’heures devraient être consacrées à l’enseignement de ces sujets dans les programmes scolaires.
Pour illustrer le peu de connaissances sur l’histoire juive de la région MENA, seuls 7 % des répondants ont pu identifier le Farhud, un pogrom contre les Juifs d’Irak en 1941, au cours duquel des centaines de Juifs ont été massacrés. En revanche, 58 % ont été capables d’identifier correctement la Nuit de cristal.
Lorsqu’on leur a demandé ce que les dirigeants des pays arabes devraient faire pour dédommager les familles juives qui ont été chassées de leurs anciens pays de la région MENA ou leurs descendants,
- 59 % ont répondu qu’ils devraient fournir une compensation monétaire complète pour la perte de leurs biens et/ou actifs dans leurs pays d’origine.
- Seuls 11 % ont déclaré que les victimes devraient renoncer à leur demande de compensation en échange de la renonciation à toutes les demandes des réfugiés palestiniens.
- 74 % sont favorables à la création d’un musée financé par le gouvernement et consacré à l’histoire, au patrimoine et à la culture des Juifs de la région MENA.
Depuis 2014, une loi adoptée par la Knesset désigne le 30 novembre comme la Journée de commémoration des réfugiés juifs des pays arabes et d’Iran – mais seuls 11 % des sondés en ont entendu parler.
L’enquête a été commandée par l’homme d’affaires et philanthrope juif irako-britannique David A. Dangoor, de Dangoor Education, une filiale de l’Exilarch’s Foundation, une organisation caritative qui soutient des initiatives éducatives, dont beaucoup dans le domaine du patrimoine, de la culture et de l’éducation sépharades/mizrasins. M. Dangoor est vice-président de l’Organisation mondiale des Juifs d’Irak (WOJI) depuis dix ans.
« Les résultats sont à la fois décevants et encourageants », a déclaré M. Dangoor.
« Décevants parce que si peu a été fait pour enseigner l’histoire, la culture et l’héritage des Juifs de la région MENA dans les écoles israéliennes, mais encourageants parce que tant de personnes d’horizons différents cherchent à changer cela. J’espère que ces résultats serviront à alerter le gouvernement israélien et les personnes impliquées dans l’Education sur le fait que l’histoire et le patrimoine de la majorité des Juifs d’Israël sont largement ignorés.
J’ai décidé de lancer ce sondage en Israël parce que c’est là que se fixe une grande partie de l’agenda juif mondial et qu’en modifiant ses politiques éducatives dans le sens d’une meilleure compréhension et d’une plus grande sensibilisation à l’histoire, au patrimoine et à la culture des juifs mizrahi et sépharade, il enverrait un message au monde juif dans son ensemble, pour lui faire comprendre qu’il doit lui aussi réévaluer ses priorités pédagogiques », a-t-il déclaré.
« Avec grand regret, dans un pays où plus de 50% de ses citoyens, et leurs descendants, sont originaires de pays arabes et d’Iran, leur histoire et leur patrimoine ne sont pas transmis.
Des événements et des personnalités tels que le Farhud, l’Opération Tapis Magique (qui a amené 50 000 Juifs yéménites en Israël en 1949-50) et le Rabbin Shalom Shabazi, sont inconnus du système éducatif israélien », a déclaré le ministre israélien Meirav Cohen. « Grâce à la recherche, à la documentation et à la commémoration, nous pouvons changer cette tendance et faire en sorte que l’histoire des Juifs mizrahi ne soit jamais oubliée et commémorée pour l’éternité. »
Le sondage a été réalisé par Smith Consulting, l’un des principaux instituts de sondage d’Israël, auprès de 500 Juifs en Israël, en tant qu’échantillon représentatif des jeunes jusqu’à 30 ans, avec une erreur d’échantillonnage de 4,5 %.
Parlez du sujet avec des Israéliens d’origine yéménite, et très vite ils évoqueront le racisme et la discrimination subie par leurs parents et grands-parents lorsqu’ils sont arrivés en Israël dans les années 40-50, de la part des Ashkénazes, et la permanence de ce racisme dans certains milieux professionnels.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://www.jewishpress.com
Juifs séfarades sont aussi originaires de Turquie Bulgarie Yougoslavie Grèce , pas seulement de l’Afrique du Nord et pendant des générations ils ont continué à parler le judéo-espagnol sous différentes formes influencé par le pays ils vivaient.
Vous avez raison. A Istamboul, les juifs séfarades parlaient ladino entre eux. Ils savaient que leurs ancêtres avaient émigré d’Espagne.
Et a Izmir aussi
Mes grands parents etaient de cette region.Ils se sont installes en France dans les annees 20 du siecle dernier.
Douce France qui a envoye mon grand pere dans les camps…..
Pour les regions ou l’on parlait le « djudio »,il ne faut pas oublier Salonique
Et le sujet tabou des enfants sépharades kidnappés à leur naissance dans les hôpitaux ?