LFI, le parti de Mélenchon, est désormais le premier parti antisémite en France

Initialement publié le 21 novembre 2022 @ 12h09

Simone Rodan-Benzaquen, directrice de la branche européenne de l’American Jewish Committee (AJC), plus ancienne organisation américaine de défense des droits des communautés juives aux Etats-Unis comme dans le monde, dénonce dans l’Express l’antisémitisme de l’extrême gauche, et particulièrement au sein du parti des communistes du LFI.

A l’instar de l’étude sur l’antisémitisme en France, qui a fait hurler Mélenchon parce que son parti y était marqué du signe de la honte, elle rappelle que les données montrent une sur-représentation des préjugés antisémites au sein de l’électorat LFI, au même niveau que pour le Rassemblement national.

LFI, premier parti antisémite en France

Déni coupable

“Le déni à l’oeuvre sur le sujet de l’antisémitisme au sein de la gauche radicale française, rappelle celui longtemps à l’oeuvre dans le Labour de Jeremy Corbyn”, explique la militante des droits de l’homme.

La députée de la Nupes Raquel Garrido, au lieu de vouloir savoir où se trouve l’antisémitisme dans son parti, afin de lutter contre ce cancer, a préféré le déni. Elle a fustigé une “manoeuvre pour essayer de teindre d’une couleur néfaste et carrément antisémite la France insoumise”, en référence aux polémiques qui avaient accompagné la venue à Paris de l’antisémite Jeremy Corbyn pour soutenir deux candidates LFI lors des législatives.

“Face aux accusations d’antisémitisme, plutôt que de procéder à une remise en question, une partie de la gauche britannique avait préféré répondre par le “circulez, il n’y a rien à voir” ou avait dénoncé une instrumentalisation”, explique Simone Rodan-Benzaquen pour montrer l’analogie dans le déni.

Des sorties douteuses que les médias n’auraient pas laissé passer s’ils venaient du leader du RN

On s’en souvient, Jean-Luc Mélenchon a tenu des propos antisémites qui ne seraient pas restés sans réaction, s’ils avaient été prononcés par Marine Le Pen. En 2020, il a parlé des juifs comme peuple déicide (Jésus crucifié “par des propres compatriotes”) et a qualifié Pierre Moscovici de ministre “qui ne pense pas français, qui pense finance internationale”. 

La responsable de l’AJC explique qu’à partir du moment où l’on accuse le grand rabbin et des réseaux juifs d’avoir fait chuter un dirigeant, c’est de l’antisémitisme pur, c’est l’idée d’une communauté manipulatrice. 

Un signe catastrophique

Rodan-Benzaquen, qui est anglaise et vit en France poursuit :

“Corbyn … a été suspendu de son parti, la Commission britannique pour l’égalité et les droits de l’homme a trouvé des preuves accablantes a accusé le parti travailliste de graves manquements en matière de lutte contre l’antisémitisme. L’intégralité des juifs a dû quitter le parti. Le fait que [LFI] l’ait invité en France, durant la campagne des législatives, est un signe catastrophique”.

Recyclage de stéréotypes antisémites

David Rich, chercheur au Birkbeck College, explique l’antisémitisme de la gauche :

L’antisémitisme repose aussi sur l’idée que le juif serait supérieur et manipulateur. Les juifs auraient trop d’influence dans la finance et l’économie. Ils manipuleraient et instrumentaliseraient la politique. C’est une forme de conspirationnisme, et une certaine partie de la gauche tombe dans cette logique.

C’est une gauche anti-impérialiste, qui n’est plus une gauche de raison, mais de posture. On l’a très bien vu dès la Conférence de Durban en 2000. Dans leur tête, les juifs, ou les “sionistes”, sont alliés à l’impérialisme américain, et sont perçus comme de nouveaux colonisateurs, voire même des nouveaux racistes. C’est un recyclage de stéréotypes antisémites que l’on retrouvait déjà chez les Soviétiques, avec Les Protocoles des Sages de Sion.  

Comment dissocier la critique légitime de la politique israélienne de l’antisémitisme ? 

Simone Rodan-Benzaquen :

Ce n’est pas toujours facile.

La définition de travail de l’IHRA qui donne pas mal d’exemples d’un antisémitisme lié à la haine d’Israël et qui a été adoptée par la France peut être utile.

Quand les gens disent “je ne suis pas antisémite, mais antisioniste”, il faut y regarder de plus près. Être “antisioniste”, est-ce simplement critiquer la politique du gouvernement israélien ? Pas si sûre.

Les personnes qui critiquent par exemple la politique de Donald Trump ou Giorgia Meloni ne ressentent pas le besoin de se définir comme “anti-américaines” ou “anti-italiennes”. Il faut donc vraiment interroger les motivations des “antisionistes”.

S’ils sont contre la politique israélienne, très bien, mais dans ce cas, il faut envisager de changer d’appellation.

S’ils disent … qu’Israël est illégitime ou n’a pas le droit d’exister, on entre dans le champ de l’antisémitisme.

Et s’ils utilisent Israël comme une sorte d’incarnation du mal absolu, là, on est en plein dedans. C’est ce qu’on retrouve derrière les accusations de nazisme ou “d’apartheid”, comme l’a par exemple fait Danièle Obono en déclarant qu’il y avait “de la Méditerranée au Jourdain, un seul et même régime d’apartheid aux Palestiniens”.

Je n’ai par ailleurs jamais entendu LFI s’indigner du sort des Palestiniens en Syrie, où ceux-ci se sont fait massacrer dans des camps de réfugiés. Ni des Palestiniens arrêtés, torturés et tués par l’Autorité palestinienne, sans même parler du Hamas qui exécute des homosexuels en les poussant des toits d’immeubles. Si on sortait Israël de l’équation, y aurait-il le même intérêt pour ce peuple ? 

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org

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