Les condamnations pleuvent de toutes parts. Trêve humanitaire immédiate et sans condition, clame-t-on un peu partout. Israël s’acharnerait contre les populations civiles innocentes de la Bande de Gaza. Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de faire la distinction entre ces civils innocents et les militants du Hamas, lesquels sont le plus souvent en civil.
Chaque jour, ce sont des dizaines d’hommes armés qui, sortant des hôpitaux, des écoles ou de bâtiments de l’UNWRA, se rendent aux soldats de Tsahal sur lesquels ils tiraient précédemment. Ils déposent leurs armes, soulèvent la chemise pour montrer qu’ils ne sont pas porteurs de ceintures d’explosifs, et vont se ranger docilement dans la file des captifs. D’autres militants, plus chanceux, tirent une série d’obus à partir de leur planque dans une chambre d’enfants, avant de s’enfuir grâce à la trappe judicieusement placée sous le lit de l’enfant. Certains d’entre eux et leurs chefs fuient la zone de combat au Nord, cachés dans des ambulances chargées d’évacuer les malades, ou se fondent dans la foule qui profite des couloirs humanitaires pour rejoindre le Sud. Il y a aussi ces appartements ordinaires, dans des immeubles ordinaires où étaient détenus les otages et où, selon les récits concordants de ceux qui ont eu la chance de recouvrer la liberté, ils étaient l’objet de mauvais traitements, allant jusqu’aux sévices physiques, sexuels et psychologiques.
La Croix Rouge, hélas, qui s’indigne si fort du «désastre humanitaire» à Gaza, n’a pas fait les efforts nécessaires pour leur venir en aide ou, à tout le moins comme sa charte l’y oblige, s’assurer qu’ils étaient bien traités.
Il se dit à voix basse que si le Hamas hésite à négocier la libération de ceux qui restent, c’est que trop d’entre eux auraient de terribles histoires à raconter – et les séquelles pour en apporter la preuve – ou ont été assassinés par leurs bourreaux. L’armée a déjà découvert les corps de plusieurs d’entre eux.
Il y a enfin la population qui voyait tout, entendait tout, savait tout et à l’occasion dénonçait tel ou tel otage qui tentait de s’échapper. Une population qui a souvent exprimé bruyamment sa joie, en apprenant qu’un attentat avait frappé les Juifs maudits. C’est cette «population innocente» qu’il faudrait à tout prix protéger.
De l’autre côté de la frontière, qui se soucie des centaines de milliers d’Israéliens qui ont dû fuir après les atrocités du 7 octobre ? Ils attendent encore, chez des proches ou à l’hôtel, de pouvoir rentrer chez eux. Leurs kibboutz et leurs villes dévastés sont toujours visés par des salves de missiles, tirées à partir des zones humanitaires installées à proximité de la frontière égyptienne.
Et, vous l’avez deviné – les combattants du Hamas se cachent au milieu de la foule dense des «réfugiés».
Quant au Secrétaire général des Nations Unis, si soucieux des enfants de Gaza, il n’a pas eu un mot pour les 32 petits Israéliens kidnappés, dont Kfir, ce bébé de 10 mois qui n’a pas supporté sa captivité. Pas un mot non plus, pour les enfants rescapés du massacre, mais à jamais traumatisés de ce qu’ils ont vécu.
© Michèle Mazel pour Israël24 7.org