Les tensions entre Netanyahou et Gallant ont du bon

Les tensions entre Netanyahou et Gallant dérangent la sélection prévue d’un chef d’état-major de gauche pour Tsahal. Les tensions ont entravé la sélection du prochain chef d’état-major des Forces de défense israéliennes (FDI), qui revient régulièrement à un homme issu du parti socialiste Haavoda.

Récemment, M. Netanyahu s’est armé de plus de courage qu’à l’habitude, et a exclu l’actuel chef du Mossad, David Barnea, et le chef du Shin Bet, Ronen Bar, des réunions avec M. Gallant et le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, sur les opérations militaires, révélant ainsi le niveau de méfiance qui règne envers eux, et résultant d’années de mauvais conseils donnés à Netanyahou, et qui éclatent aujourd’hui au grand jour – particulièrement le fait qu’ils lui ont dit pendant de nombreuses années qu’une intervention directe à Gaza serait suicidaire, qu’il y aurait un nombre incalculable de pertes parmi les soldats israéliens, et que cela se transformerait en un cauchemar de type Vietnam pour Israël, qui en plus n’aboutirait à aucune victoire, le Hamas étant trop bien organisé pour une guérilla urbaine qu’aucune armée au monde n’est en mesure de gagner.

Et ils avaient tort, les faits le prouvent aujourd’hui avec l’immense succès de l’intervention à Gaza – pourtant largement entravée par l’administration Biden.

Ce désaccord a pris de l’ampleur quand Netanyahou a refusé l’esprit du 6 octobre qui habite ces militaires.

Gallant n’a pas, comme le disent les médias, demandé à Netanyahou qu’il définisse « une stratégie claire d’après-guerre pour Gaza », il a exigé que ce dernier accepte sa vision à lui, à savoir : une gouvernance par des entités palestiniennes avec le soutien de la communauté internationale.

M. Netanyahou a fermement rejeté cette folle demande – typique de l’esprit du 6 octobre vous disais-je – déclarant qu’il n’était « pas prêt à passer du Hamastan au Fatahstan », en référence au parti Fatah de l’Autorité palestinienne, qui a même été considéré comme organisation terroriste par la Cour suprême du Canada. En cela, il a raison, mais les militaires n’ont pas l’habitude qu’on discute leurs ordres, et Gallant ne fait pas exception.

Réveil salutaire

Ce désaccord a du bon. Il permet d’espérer que Netanyahou saura résister aux pressions de la gauche et empêchera la nomination d’un homme de sensibilité Haavoda ou Meretz comme prochain chef des FDI, comme c’est trop souvent le cas.

Alors les médias, ces hypocrites, écrivent qu’ils craignent que le retard de nomination soit « influencé par des considérations politiques au lieu d’être basées uniquement sur des critères professionnels ». Ils n’écrivent jamais cela lorsque le chef des FDI est de sensibilité de gauche et appartient au camp Lapid.

Si des Israéliens gobent cette désinformation, je suis désolé pour eux, car il leur manque des pièces du puzzle pour comprendre pourquoi leur pays de droite est en partie gouverné à gauche – au lieu d’accuser naïvement Netanyahou – qui n’est pas totalement innocent.

Le mandat du chef actuel se terminant en janvier 2025, le processus de sélection aurait dû commencer, mais le désaccord entre les deux dirigeants l’a bloqué.

En outre, certains législateurs de droite ont exhorté M. Netanyahou à renvoyer M. Gallant pour la deuxième fois en plus d’un an, ce qui a encore exacerbé les tensions. On se souvient que la gauche israélienne voit en lui un véritable cheval de Troyes, rappelez-vous qu’ils ont immobilisé le pays, l’an dernier, quand Netanyahou l’a limogé.

Ces dissensions internes au sein de la direction israélienne s’ajoutent aux efforts de l’administration Biden pour nuire aux décisions stratégiques nécessaires, et elles entravent la capacité du pays à gérer efficacement l’effacement du Hamas – sans parler du Hezbollah.

En fait, il est imprudent de mettre hâtivement les lenteurs, retards et retenues dans l’opération à Gaza sur le dos de Biden. On ne sait pas dans quelle proportion l’establishement de l’armée et de la sécurité n’est pas plus responsable de traîner les pieds, eux qui pendant plus de 15 ans ont refusé d’intervenir directement à Gaza par pitié pour les « pauvres palestiniens », et eux qui avaient décidé que Sinwar avait tourné la page du terrorisme et s’était engagé dans le développement économique de Gaza.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël24 7.org

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