Chaque soldat d’Israël qui tombe sur le champ de bataille ne sera pas seulement pleuré par les siens, mais aussi par toute la nation juive et par les juifs de la diaspora. La grande famille juive prendra alors le deuil et s’unira devant l’infortune, la lutte pour la justice, la lumière, la paix et la vie.
Le sang du soldat israélien est le sang même de toute cette nation éparpillée et sa défense n’est pas seulement pour l’État d’Israël, elle l’est aussi pour tous les juifs et les justes du monde entier.
En cette journée de printemps qui s’épanouit devant nous, nous allons tous prendre le chemin vers les cimetières où gisent nos enfants, nos héros, et nous les garnirons de fleurs blanches immaculées comme leurs âmes, et vermeilles comme leur sang.
Nous allons tous passer d’une tombe à l’autre et caresser la froide sépulture de cet inconnu/e, de ce brave qui est notre fils, notre fille à tous. Nous allons ployer nos genoux devant leur sacrifice et étancher ce flot de larmes qui nait sans cesse au coin de nos yeux. Nous les parents, les voisins, les passants, allons implorer leur pardon.
Pardon pour avoir failli à notre devoir élémentaire de vous protéger, de vous garantir un refuge sécurisé, d’avoir été contraints de vous remettre des armes pour nous défendre.
Pardon pour votre enfance confisquée.
Pardon pour vous avoir envoyés combattre la barbarie, et tous ceux qui ont choisi le chemin de la mort au lieu de celui de la vie.
Pardon pour tant de choses, pour ce futur que nous rêvions pour vous tous et auquel vous étiez destinés.
Pardon pour les larmes que nous versons à chaque fois que vos images s’interposent devant nos yeux et qui vous font souffrir.
Dans l’au-delà où vous vous trouvez à présent, vous devez bien vous sentir très fiers de votre sacrifice. C’est grâce à vous que l’État d’Israël a survécu et qu’il est ce qu’il est, et qu’à travers ses enfants, vos frères, vous revivrez.
La mort n’est-elle pas qu’une étape de la vie ?
Et vos âmes immortelles ne planent-elles pas toujours autour de nous pour nous encourager à nous relever de notre peine et à prendre la relève devant les nouveaux défis qui ne cessent de frapper à nos portes ?
Thérèse Zrihen-Dvir
Amen.