Une nouvelle étude du Centre Glazer à l’Institut des politiques du peuple juif (JPPI) révèle un changement significatif dans le ton et l’orientation des médias syriens affiliés à l’État envers Israël, après la chute du régime Assad en décembre dernier et l’accession au pouvoir du Président al-Julani.
Les chercheurs ont analysé des centaines d’articles d’opinion et de commentaires publiés dans les journaux officiels rebaptisés du régime — Al-Hurriya (anciennement Tishreen) et Al-Thawra — en utilisant des outils avancés d’intelligence artificielle pour l’analyse du ton et des intentions.
L’étude a également comparé la couverture médiatique de l’agence de presse officielle syrienne SANA entre janvier et mai 2024 (sous al-Julani) et la même période en 2023 (sous Assad).
- Sous Assad, environ 43% des articles de SANA faisaient référence à Israël. Sous al-Julani, ce chiffre a chuté à 7%.
- Dans Al-Thawra, le nombre d’articles d’opinion se concentrant sur Israël est également passé de 25% sous Assad — dont 95% étaient classifiés comme « très négatifs » — à seulement 5% sous al-Julani.
- Parmi ces derniers, environ 65% restaient « très négatifs », mais pour la première fois, 18% des articles étaient catégorisés comme « neutres » — ce qui était totalement absent à l’époque d’Assad.
Et je vous mets au défi de trouver des articles « neutres » sur Israël dans la presse française !
Une tendance similaire a été observée dans Al-Hurriya, le successeur de Tishreen.
- Parmi les articles discutant d’Israël, 78% étaient jugés « très négatifs », 11% « négatifs » et 11% « quelque peu négatifs ». Bien que le ton reste globalement hostile, les chercheurs ont noté une réduction marquée du volume et de l’intensité.
Yaakov Katz, directeur du Centre d’information Glazer au JPPI, a expliqué :
« Le nouveau gouvernement syrien semble se rapprocher de l’Ouest, comme en témoigne la récente rencontre du Président al-Shara avec le Président des États-Unis Donald Trump et la levée subséquente des sanctions américaines sur la Syrie. Al-Shara [al-Julani] a laissé entendre une ouverture aux relations avec Israël, et la transformation de la couverture médiatique officielle renforce cette possibilité — du moins au niveau des messages. »
Les chercheurs suggèrent que bien que l’animosité envers Israël persiste dans le discours syrien, la rhétorique s’est adoucie et est devenue moins centrale — un développement qui pourrait indiquer des réalignements régionaux plus larges en préparation.
