Mahmoud Abbas se sent bien seul dans sa résidence de la Moukata’a où rôde encore le fantôme de Yasser Arafat.
Il sent le pouvoir lui échapper des mains.
Son mandat de président est arrivé à son terme il y a longtemps, il ne peut risquer l’organisation de nouvelles élections qu’il sait ne pouvoir gagner, et les territoires que contrôle encore l’Autorité palestinienne rétrécissent comme une peau de chagrin. Il y a des villes où ses hommes ne peuvent entrer ; et l’allégeance de ses forces de sécurité reste à démontrer.
Le Hamas, son ennemi mortel, étend son emprise sur une population désillusionnée par l’étendue de la corruption de son régime et le mépris des droits de l’homme. Le peu de soutien qu’il lui reste est dû à la rente substantielle qu’il verse aux assassins emprisonnés en Israël et à leurs familles. Un encouragement direct à commettre des attentats.
Tout cela est bien connu et largement documenté. Les rois et potentats arabes ne s’en émeuvent pas outre mesure. Quant aux grandes chancelleries occidentales, elles feignent ne s’apercevoir de rien. Celui qu’elles continuent à qualifier de « président Abou Mazen » est accueilli en Europe avec des honneurs auxquels il n’a depuis longtemps plus droit. Non seulement il est écouté avec bienveillance, mais on ne se formalise pas de ses outrances. Il n’aime pas les Juifs, et n’hésite pas à le dire. Il leur dénie tout lien avec Jérusalem et l’ensemble d’une terre qui selon lui est palestinienne depuis soixante mille ans. Il se scandalise quand ils osent souiller « la sainte esplanade des mosquées » avec « leurs pieds sales. »
En visite à Berlin en août 2022 il déclare :
« Israël a commis 50 massacres dans 50 villages palestiniens, 50 holocaustes » lors d’une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui sans doute pris au dépourvu a attendu le lendemain pour réagir.
Apparaissant devant le parlement européen à Bruxelles, il affirme que les Juifs empoisonnent les puits de Cisjordanie et est accueilli par un tonnerre d’applaudissements suivi d’une standing ovation.
Présidents, chefs de gouvernements et ministres des Affaires étrangères font régulièrement le pèlerinage de Ramallah pour conférer avec lui. Ils rapportent ses propos qu’ils font semblant de prendre au sérieux.
Dans ces conditions, faut-il s’étonner qu’il se permette de dénier la réalité des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre ? Dans un message distribué aux ministères des Affaires étrangères du monde entier et aux Nations Unies, son gouvernement affirme que ce sont des hélicoptères israéliens qui sont à l’origine de la mort des 364 festivaliers, et que les hélicoptères ont ensuite bombardé les kibboutz.
C’était aller trop loin.
Le Conseil de sécurité nationale des États-Unis a condamné mollement cette distorsion des faits et s’est déclaré ravi de ce que l’Autorité palestinienne l’ait retirée de son site, et ait précisé que ce n’était pas la position officielle. Abou Mazen peut dormir tranquille. Il n’a pas tiré ses dernières cartouches. Qui va se risquer à l’attaquer, alors qu’il incarne par défaut la légitimité de la cause palestinienne ?
© Michèle Mazel pour Israël24 7.org