Les civils de Gaza ne sont pas des « dommages collatéraux » mais la pièce maîtresse du Hamas

"Exode de Gaza"

Vous avez un voisin puissant dont vous souhaitez non seulement la perte mais encore la disparition ? Les solides soutiens dont vous savez disposer de par le monde ne suffisent pas pour atteindre ce but ? Essayez cette solution toute simple.

Vous attaquez sans raison et sans avertissement préalable ledit voisin. Vous vous livrez à des actes barbares dans une extase de haine et, loin de tenter d’en dissimuler l’atrocité, vous les diffusez. Vos dirigeants se mettent en scène, rendant à genoux grâce au ciel pour ce haut fait.

Vous lancez des centaines de missiles sur les populations civiles des villes et villages de votre voisin.

La mécanique est lancée.

Evidemment, l’ennemi riposte ; vous vous vous y attendiez. D’intenses bombardements font d’intenses dégâts chez vous. Vous vous y attendiez, évidemment, et vos hommes ont eu tout le temps de se mettre à l’abri. Vos civils, eux, n’ont pas cette chance. Cela fait partie de vos plans. Il ne s’agit pas de dommages collatéraux mais de la pièce maîtresse de votre défense.

Le spectacle des «populations sans défense» appelant à l’aide ou fuyant l’avance de l’ennemi réveille la conscience universelle, qui était restée insensible aux cris et aux sanglots des victimes innocentes de votre attaque, comme à la vue des corps torturés ou carbonisés.

Il faut dire que, comme prévu, vos soutiens étaient à l’œuvre, s’appliquant à minimiser sinon occulter l’ampleur de vos crimes.

Le secrétaire général des Nations Unies en personne n’hésite pas à vous trouver des excuses. Mieux, nul ne semble se soucier des otages capturés le premier jour. Il s’agit d’un crime contre l’humanité d’autant qu’il y a là des femmes et des enfants, dont des tout-petits, comme ce bébé qui a tout juste neuf mois.

Qu’importe.

Vous êtes ravis de voir que leur sort ne préoccupe guère les masses qui ne descendent pas dans la rue pour exiger leur remise en liberté sans délai. Par contre, de New York à Londres et à Paris, des centaines de milliers d’individus enragés défilent en hurlant des slogans contre votre ennemi.

Il va être forcé d’accepter une «trêve humanitaire» qui n’est pas conditionnée à la libération des otages.

Il était temps, vous aviez besoin de ce répit.

Ce qui ne vous empêche pas de violer la trêve le moment voulu, et de recommencer à cibler les civils du voisin. Il reprend son offensive ? Il semble sur le point de triompher ? Vous touchez au but.

Votre fidèle allié, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, vient d’ invoquer l’article 99 – un article rarement utilisé de la Charte des Nations unies – pour appeler le Conseil de sécurité à un cessez-le-feu humanitaire dans le conflit entre Israël et le Hamas et à éviter une «catastrophe humanitaire», qui, selon lui, a des «implications potentiellement irréversibles» pour les Palestiniens et la paix dans la région.

Ce cessez-le-feu serait évidemment sans condition. Il fallait y penser.

Ne triomphez pourtant pas trop vite. Un veto malencontreux pourrait bloquer cette initiative.

© Michèle Mazel pour Israël24 7.org

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