L’Egypte, la Jordanie, et moi, et moi, et moi

Le roi Abdallah de Jordanie rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Kobi Gideon/GPO)

Nombres 14:18

L’Éternel est lent à la colère et riche en bonté, Il pardonne l’iniquité et la rébellion ; mais Il ne tient point le coupable pour innocent, et Il punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération.

« J’ai armé ton bras Israël, et t’ai accordé la victoire, plusieurs victoires sur tes ennemis… pourquoi les as-tu dilapidées sans réfléchir ? Pourquoi as-tu glissé dans le miroitement d’une paix étriquée proposée par tes ennemis qui ne cherchaient qu’à te piéger ? Pourquoi as-tu placé ta confiance en eux et pas en Moi ? »

Oui, les pères israéliens ont fauté à maintes reprises – leur unique excuse, était leur ambition, leur désir d’instaurer la paix, afin de pouvoir déposer les armes, de prendre la bêche et cultiver leur terre… Ils pensaient qu’il fallait seulement renoncer à leurs conquêtes pour parvenir à une paix tant convoitée, bien qu’inéquitable, dans une région instable et dévastée par la guerre depuis des millénaires.

L’ennemi, lui ne voyait que l’opportunité d’affaiblir ce vaillant guerrier et lui porter atteinte. Alors, il lui vendit un papier dans lequel il lui faisait une promesse qu’il savait qu’il ne tiendrait jamais… Un papier qui maintenant contraint Israël à renoncer à tous ces points névralgiques qu’il avait récupérés avec le sang de ses enfants.

Et comme un somnambule, il leur abandonna ces terrains qui lui garantissaient plus de sécurité, plus d’espace et de zones tampons. Et ils l’ont fait avec un entrain démentiel, accompagné de chansons de gloire à la « fraternité et à la paix ».

Tant de candeur piétinée !

Ivres, ils étaient tous, admirant cette colombe blanche dont le bec est garni d’un rameau d’olivier qu’ils voulaient partager avec tous ceux qui hier seulement, les menaçaient de les jeter à la mer…

Au lendemain de ces accords, les Israéliens, au sein de leurs villes, dans leurs bars, leurs centres commerciaux explosaient en mille morceaux. Nul n’était épargné… Une nuée de kamikazes s’était abattue sur toute la population.

« C’est le prix qu’il faut payer pour avoir la paix », chantaient les chefs d’État israéliens sur le podium central de Tel-Aviv, enflammant les cœurs, brouillant leur sagacité…

Quelques-uns parmi cette assistance étourdie et rêveuse, avaient osé émettre un soupçon, une crainte, une réticence, vite écartée par la voix tonitruante des amoureux de la paix… Un peu d’attention, murmuraient les sceptiques… une once de précaution est nécessaire !

– Non, c’est la voie à suivre. Nous voulons la paix et nous l’aurons !

– Mais comment, si votre partenaire ne la veut pas et se sert de ce papier sans valeur comme d’une carotte pour tenter un âne ?

Et depuis, la Jordanie ne cesse de se hérisser et de menacer à la moindre tentative d’accéder au Mont du Temple qu’Israël avait reconquis et avait stupidement remis ses clefs au Waqf jordanien.

Et que fait l’Égypte en parallèle ? Elle ferme les yeux sur des tunnels prétendument de contrebande du Hamas, et lui permet de s’armer jusqu’aux dents et de circuler comme bon lui semble. Quant à elle, elle se prépare en douce pour une conflagration de taille…

Élie Dekel décrit : des dizaines d’infrastructures construites au-dessus et en dessous du canal de Suez. Il s’agit de tunnels et de ponts amovibles, assez grands pour laisser passer des camions, voire des chars. Des ouvrages de défense tout le long de la rive Est, face à Israël. D’ailleurs tout le Sinaï est truffé d’ouvrages de défense, voire d’attaque, fusées sol-sol, sol-air, bunkers, stocks de carburant de munitions et de la nourriture lyophilisée et conserves. De plus, dans le Sinaï l’Égypte a construit des autoroutes, complètement démesurées par rapport aux besoins de la péninsule. Idem, depuis le Caire jusqu’au canal de Suez…

Cela veut dire quoi au juste ?

D’après des informations émanant de sources ouvertes1 depuis une vingtaine d’années, l’Égypte transforme le Sinaï en une véritable place forte, au voisinage immédiat de la frontière ouest d’Israël. Au mois de juin 2023, les Égyptiens ont mené une modernisation massive des régiments de blindés stationnés à El Arish (50 km de la frontière israélienne) et à Birgafkafa (anciennement Refidim, centre-nord du Sinaï). Ils ont remplacé des centaines de chars américains M60 Patton, produits dans les années soixante-dix, par des M1 Abrams produits autour des années deux mille. Jusqu’ici, les Abrams faisaient partie des régiments de réserve de l’état-major égyptien, stationnés autour du Caire. Or, pour combattre les terroristes du Sinaï affiliés au Daesh, les chars lourds face aux terroristes très mobiles, se cachant dans la montagne, constitueraient plutôt un handicap. Cette modernisation est un signal inquiétant, dont il est difficile d’avancer la signification.

Un autre fait, dont la logique échappe aux observateurs, est la construction de dizaines d’énormes structures souterraines, où les Égyptiens stockeraient des missiles stratégiques sol-air. Tout cela se passe maintenant, alors que Daesh dans le Sinaï est pratiquement défait. Ajoutons à tous ces signaux inquiétants un autre signal qui interroge. La chaîne de télévision nationale égyptienne « Panorama », il y a quelques jours, a diffusé un film de propagande dont le sujet était la marine égyptienne. Cette marine serait la sixième du monde. Dans le film de propagande, les Égyptiens annoncent vouloir acquérir des porte-avions. Le film présente les deux principaux buts assignés aux forces navales égyptiennes : – Le premier, apporter une réponse à un éventuel conflit avec Israël ; – Le second, la défense des champs gaziers au large des côtes égyptiennes. Ces champs sont petits et produisent de quantités marginales et il suffirait de quelques patrouilleurs, pour assurer leur sécurité (d’ailleurs contre qui ?).

Dans un film égyptien, on présente un combat naval, où un navire égyptien attaque et coule, un bateau arborant un drapeau israélien.

Par ailleurs, un des parlementaires égyptiens est monté à la tribune et devant toute l’assemblée a déchiré une copie du document scellant la paix entre l’Égypte et Israël, sans qu’aucune sanction n’ait été prise à son encontre.

Il faut mentionner que le trafic d’armes vers Gaza passe par le Sinaï et que l’Égypte n’a pas fait de grands efforts pour stopper ce trafic.

Mais c’est à se demander aussi, si la paix signée avec ses voisins les plus proches n’est rien d’autre qu’une manière de gagner du temps pour mieux se préparer à une attaque décisive contre Israël ?

En outre, l’Egypte et la Jordanie refusent d’héberger les réfugiés de Gaza, par contre, elles autorisent le déversement de leurs ressortissants en Judée et Samarie et dans la Bande de Gaza.

© Thérèse Zrihen-Dvi, repris de son blog.

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