Le wokisme avance : Tel-Aviv veut imposer des obligations de mixité aux synagogues (pas aux mosquées)

Après la controverse sur la prière de Yom Kippour et les affrontements au sujet de la séparation des sexes, une nouvelle attaque de la municipalité de gauche de Tel‑Aviv vise des dizaines de synagogues de la ville — cette fois les implications dramatiques pour leur caractère religieux et orthodoxe.

Le contexte de cette nouvelle attaque est essentiel à une bonne compréhension de la manœuvre en cours

Elle a été déclenchée il y a quatre ans par la mairie de gauche, quand elle a interdit les séparations entre hommes et femmes pour les prières de Kippour sur la place Dizengoff de Tel Aviv.

Les progressistes et les post-sionistes israéliens veulent transformer Israël en un Etat laïc. Ils le veulent plus que ce soit un Etat juif, mais un pays ouvert à l’immigration de tous, comme n’importe quel pays européen, et où la religion sera interdite en dehors de la sphère privée. C’est d’ailleurs l’argument sur lequel la mairie s’appuie aujourd’hui.

Selon un article de Yediot Aharonot, la municipalité a envoyé des lettres aux associations à but non lucratif gérant quelque 130 synagogues, leur demandant de signer de nouveaux contrats. Ceux‑ci stipulent que les synagogues doivent fournir « des services religieux à tous les habitants du quartier, quel que soit l’âge, le sexe ou la confession ». Les synagogues qui refusent de signer s’exposent à des procédures d’expulsion.

La plupart de ces synagogues ont été créées avant la fondation de l’État, beaucoup sur des terrains municipaux attribués il y a des décennies mais jamais entièrement enregistrés au cadastre. La municipalité cherche maintenant à régulariser leur statut par de nouveaux accords, mais avec des conditions qui portent atteinte à la liberté religieuse et la tradition juive.

«Cette clause est choquante», a déclaré l’avocat David Shub, qui représente les synagogues à titre bénévole.

«Signer un tel engagement signifie ouvrir les prières à d’autres courants religieux voire à d’autres confessions, tout en interdisant une section pour femmes ou la séparation des sexes. C’est une coercition laïque déguisée en égalité.»

Lors d’une audience récente au tribunal de première instance de Tel‑Aviv, un représentant de la ville a soutenu:

«Si une synagogue dans un quartier laïque ne sert pas les habitants, elle pourra être utilisée à d’autres fins.»

Un autre avocat municipal a précisé que toute synagogue refusant de se conformer aux nouvelles conditions serait remplacée par un autre exploitant.

Les représentants des synagogues avertissent que s’ils signent et continuent à séparer les femmes des hommes, cela les exposerait à des poursuites pour discrimination fondée sur le sexe ou pour exclusion, et pourrait même permettre aux tribunaux d’imposer le texte des prières en fonction du caractère du quartier.

Une première synagogue menacée d’expulsion

Un dossier déjà au tribunal concerne la synagogue «L’zecher Kedoshei Antopol», qui a refusé de signer et fait maintenant face à une expulsion.

Dans un autre dossier, le tribunal rabbinique a qualifié la synagogue «Tiferet Zvi» de bien religieux pour en empêcher la fermeture, mais la municipalité a fait appel auprès de la Cour suprême de justice et la procédure est toujours en cours.

En réponse, la municipalité de Tel‑Aviv a déclaré:

«L’accord vise à garantir qu’il n’y ait ni discrimination ni exclusion dans une synagogue implantée sur un terrain public. Il ne s’agit pas d’une mesure inhabituelle, mais d’une clause contractuelle standard.»

Les responsables des synagogues, cependant, mettent en garde contre des conséquences de grande portée:

«Si cette exigence passe, cela signifiera une chose — l’étouffement systématique de la tradition juive au nom de l’égalitarisme woke. Les synagogues seront contraintes de choisir entre la fidélité à la halakha ou la simple survie.»

Mosquée épargnées

Le ministre du Patrimoine, Amichai Eliyahu, a vivement critiqué cette nouvelle attaque de la mairie. Il relève en outre qu’au nom de l’égalité et de la lutte contre la discrimination, la mairie crée une inégalité en faveur des musulmans :

« Alors que les prières des Arabes se déroulent au Delphinarium dans une séparation complète et sans interruption, et que les mosquées ne sont pas tenues de signer une quelconque déclaration, les synagogues et les fidèles de Tel Aviv se sentent comme une minorité persécutée. »

Sur ce dernier point, il se trompe : les Juifs sont la majorité, et c’est précisement ce qui déplaît à la gauche progressiste et woke. Aux Etats-Unis, nous observons partout qu’avant l’élection de Donald Trump, la minorité dictait sa loi à la majorité. Il y a mis fin.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org

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