Abu Obaida, porte-parole pendant près de 20 ans de l’aile militaire du Hamas, a été éliminé par Israël le 30 août 2025, lors d’un raid aérien ciblé sur un immeuble dans le quartier de Rimal, à Gaza City.
Obaida dirigeait un réseau de propagande de plus de 1 000 opérateurs travaillant directement avec les unités militaires du Hamas à travers Gaza.
Ces « documenteurs opérationnels » utilisaient des GoPro et des kits de caméras pour filmer les combats, puis manipulaient et montaient les images ; chaque unité militaire disposait d’un service de propagande chargé d’adapter les vidéos en surveillant les médias israéliens.
Il gérait la mise en scène des otages, leur dictant « ce qu’ils diraient et comment ils seraient filmés », et préparait les cérémonies de remise d’otages en répétant leurs interventions. Il participait aussi aux plans de bataille du Hamas, cherchant à utiliser la visibilité internationale et les otages pour dissuader Israël par la terreur psychologique.
La guerre psychologique d’Obaida
- Vidéo des roquettes sur Tel-Aviv (mai 2021) : lors de l’opération Gardien des Murailles, Abu Obaida avait orchestré la diffusion quasi immédiate de séquences montrant les salves de roquettes lancées vers Tel-Aviv. Ces images, montées avec de la musique de guerre et diffusées via Telegram et Al-Jazeera, visaient à magnifier la puissance du Hamas alors que la moitié des projectiles tombaient en réalité à Gaza même.
- Exploitation d’otages (novembre 2023) : plusieurs otages israéliens libérés dans le cadre de l’accord négocié par le Qatar ont témoigné qu’avant leur remise, ils avaient dû répéter des phrases dictées par leurs geôliers. Les mises en scène étaient préparées par l’appareil de propagande dirigé par Abu Obaida, avec caméras, drapeaux du Hamas et instructions sur le ton de voix à adopter.
- Manipulation des victimes civiles (2024) : après une frappe israélienne ayant touché un dépôt d’armes à Rafah, le réseau de propagande du Hamas avait rapidement présenté l’explosion comme un « massacre de réfugiés ». Des vidéos soigneusement cadrées évitaient de montrer les roquettes stockées sur place, et les images des blessés furent immédiatement reprises par de grandes chaînes internationales, sans vérification indépendante, à leur habitude.
- Menaces médiatisées (octobre 2023) : dans une déclaration vidéo diffusée quelques jours après le massacre du 7 octobre, Abu Obaida avait menacé de tuer un otage israélien pour chaque bombardement non annoncé par Israël. Ces annonces, accompagnées de vidéos montées et sous-titrées en plusieurs langues, avaient un double objectif : terroriser la société israélienne et maintenir la pression sur les chancelleries occidentales.
- Et en 2021, il affirmait que bombarder Tel‑Aviv était « plus facile que de boire de l’eau ». Hélas, c’était vrai, car Netanyahou, suivant les mauvais conseils des responsables des services de sécurité, abandonnait toujours les combats de telle sorte de laisser intactes les capacités de frappe du Hamas. Ca l’est moins.
Israël affirme avoir éliminé plus de 200 membres de ce réseau de propagande, principalement à des niveaux de commandement, tandis que plus de 1 000 opérateurs resteraient actifs. Mais les vrais réseaux de propagande, la grande presse internationale, est plus active que jamais, avec ou sans les directives d’Abu Obaida.