L’Iran a considérablement intensifié ses efforts pour obtenir des technologies pour son programme nucléaire illégal, a déclaré l’agence de renseignement intérieure allemande dans un rapport publié mardi dernier.
Benjamin Weinthal* a examiné pour Fox News Digital les passages clés du document de 368 pages décrivant les menaces pour la sécurité de l’Allemagne.
« Les agences allemandes de renseignement intérieur ont pu identifier une augmentation significative des indications de tentatives d’acquisition liées à la prolifération par l’Iran pour son programme nucléaire », peut-on lire dans le rapport de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV).
Le rapport couvre les efforts du régime iranien au cours de l’année 2021, à un moment où les États-Unis et d’autres puissances mondiales ont offert d’énormes concessions à Téhéran pour tenter de le convaincre d’arrêter ses travaux sur son programme d’armes atomiques.
Selon le document des services de renseignement allemands,
« S’il y avait un soupçon d’éventuelles violations du JCPOA [Joint Comprehensive Plan of Action, l’accord sur le nucléaire iranien de 2015], le BfV transmettait les informations pertinentes aux autorités responsables. »
Le régime clérical iranien est cité 59 fois dans le rapport.
Le rapport s’abstient, à une exception près, de détailler la nature de l’activité de prolifération nucléaire de l’Iran et d’indiquer s’il y a eu des violations du JCPOA, qui est censé restreindre les efforts de Téhéran pour étendre son programme nucléaire.
Le bureau d’enquête des douanes allemandes (ZKA) a ouvert une enquête contre un citoyen allemand d’origine iranienne à Norderstedt, près de Hambourg, car il est « soupçonné d’avoir violé la loi sur le commerce extérieur dans trois affaires commerciales ». Il aurait été impliqué dans l’achat d’équipements de laboratoire et de spectromètres pour les programmes nucléaires et de missiles de l’Iran.
Selon le rapport des services de renseignement, les « activités de prolifération des puissances étrangères comprennent également l’acquisition de savoir-faire et de produits pour le développement et la production d’armes de destruction massive et de technologies de livraison. » Les systèmes de livraison sont nécessaires pour acheminer avec précision les missiles vers leurs cibles.
Téhéran poursuit « l’un des plus importants programmes de missiles au Moyen-Orient », souligne le document de renseignement. « L’Iran est accusé de fournir des technologies de roquettes et de drones aux rebelles houthis au Yémen, entre autres, qui les utilisent à leur tour contre les Émirats arabes unis et leurs alliés. »
Le rapport ajoute que :
« l’ambitieux programme de missiles de l’Iran n’est pas couvert par les dispositions du Plan d’action global conjoint… les activités d’acquisition en Allemagne à cette fin [expansion du programme de missiles] sont constamment élevées – avec une tendance à la hausse. »
Le professeur Matthew Kroenig, du département gouvernemental et de la Edmund A. Walsh School of Foreign Service de l’université de Georgetown, spécialiste du programme d’armement nucléaire iranien, a déclaré à Fox News Digital que les renseignements allemands étaient « inquiétants mais pas surprenants. L’Iran essaie de fabriquer une bombe depuis plusieurs décennies ».
M. Kroenig a déclaré que les efforts déployés par l’Iran en Allemagne pour obtenir des technologies liées au nucléaire pourraient viser des « composants pour la fabrication d’armes. »
L’Iran est « à quelques semaines de se lancer dans la fabrication d’une bombe. Nous devons agir, sinon l’Iran sera une puissance nucléaire pour toujours », a-t-il déclaré, en évoquant le cas de la dictature communiste de Corée du Nord qui a développé un arsenal nucléaire parce que la communauté internationale est restée passive face à ses efforts.
M. Kroenig a noté que « l’approche internationale a échoué » à faire revenir l’Iran dans le cadre du JCPOA.
L’Iran « dispose d’une capacité de production de missiles et d’une capacité d’enrichissement », a-t-il averti, ajoutant que la prochaine étape est la militarisation de son arsenal.
Les révélations des services de renseignement allemands ont coïncidé avec une information selon laquelle les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont déposé mardi un projet de résolution auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour reprocher à Téhéran de ne pas avoir répondu aux questions concernant des traces d’uranium dans un site atomique non déclaré.
* Benjamin Weinthal, un ami de Dreuz.info et de Jean Patrick Grumberg, est journaliste israélien pour le Jerusalem Post, Fox News et d’autres médias, et il couvre le Moyen-Orient.