Zehava Gal-On, l’ancienne et très probablement future présidente du Meretz, le parti de gauche israélien qui survit à peine, a déclaré dans une interview jeudi à Walla que les commentaires du président de l’AP à Berlin cette semaine (Abbas à Berlin : Israël a commis 50 holocaustes) étaient méprisables, mais qu’en fin de compte, il est dans l’intérêt d’Israël de continuer à le rencontrer.
“Nous pouvons être offensés et dégoûtés, mais nous avons des intérêts de sécurité”, a déclaré Gal-On. “Mahmoud Abbas travaille en coopération avec les forces de sécurité israéliennes pour essayer de prévenir le terrorisme ici et parvenir à des accords. Si nous pensons que notre politique doit être une politique d’insultes, alors ce ne sera pas une politique sérieuse. Il faut quand même le considérer comme quelqu’un avec qui négocier et ne pas proposer des mesures et des punitions unilatérales.”
Le Meretz a été bricolé à partir de trois anciens et nouveaux partis de gauche en 1992 et a atteint son apogée lors des élections de cette année-là, avec 12 sièges. Il a aidé le travailliste Yitzhak Rabin à détrôner le Likoud, qui était au pouvoir, seul ou en alternance, depuis 1977. Un an plus tard, c’est le Meretz qui a fait passer l’accord d’Oslo qui a importé d’Afrique du Nord l’ennemi le plus mortel d’Israël, l’OLP, et lui a donné un bon tiers du territoire pour créer son propre État.
De nombreuses rivières de sang ont jailli depuis lors dans les rues de Tel Aviv, Jérusalem, Haïfa, Netanya, Beer Sheva – vous l’avez dit, les Arabes de l’AP y ont exécuté des Juifs par dizaines. Et rien de tout cela n’a changé l’insistance de cette dirigeante du Meretz – et de tous les dirigeants avant elle – sur le fait que ce dont les Arabes ont besoin, c’est d’encore plus de pouvoir et de liberté d’action.
Mais le Meretz n’est pas seul à être convaincu, comme Gal-On l’a rappelé à Walla, notant que le Premier ministre Yair Lapid (Yesh Atid) lui avait dit lors d’une réunion qu’il “avait l’intention de parvenir à un règlement politique avec Mahmoud Abbas et les Arabes.”
Elle a également fait l’éloge du ministre de la Défense Benny Gantz pour avoir accueilli Abbas dans sa maison à Rehovot récemment, ignorant le tollé public que cela a suscité. “Le public, ça n’existe pas”, a-t-elle déclaré. “Il y a le leadership. Si c’est un leadership courageux, il dit qu’il est nécessaire de faire des mouvements politiques.”
Gal-On n’avait que quatre ans lorsqu’elle a fait son alya en 1960 depuis sa ville natale de Vilna, la capitale de la Lituanie, qui était alors une république soviétique – et il s’avère que l’on peut sortir la fille de l’Union soviétique, mais pas l’Union soviétique de la fille. Pendant des années, les Israéliens ont été exaspérés par ce genre d’attitude de la part du parti travailliste historique, jusqu’à ce qu’ils se débarrassent de son joug. En 1977, Yitzhak Ben Aharon, le légendaire secrétaire général du syndicat Histadrut, a commenté la victoire historique de Menachem Begin : “Le peuple a fait une erreur. Nous devons remplacer le peuple”.
Gal-On a déclaré qu’elle pense que le Meretz, sous sa direction, recevra cinq à six mandats, et a réaffirmé qu’elle n’excluait pas de se présenter ensemble avec le parti travailliste. “Nous parlons de deux femmes sérieuses – Merav Michaeli et moi, si nous en arrivons là où nous en sommes, nous nous assiérons et nous discuterons. Il ne sert à rien de faire une déclaration pour le moment. J’apporte de la résilience au Meretz et le public comprend que s’il veut un nouveau gouvernement Meretz, il doit être grand et nouveau. “
Si humble. Elle a ensuite dit, avec encore plus d’humilité : “J’ai rencontré Lapid le jour où j’ai annoncé ma candidature et je lui ai dit que nous arriverons au pont et que nous verrons. Je ne m’opposerai à rien de façon irréfléchie, et je n’ai pas de problème d’ego – je serai prête à céder la première place.”
Elle devait plaisanter.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : https://www.jewishpress.com