Le président de la commission électorale a rejeté la pétition dictatoriale de Lapid pour faire interdire Channel 14, (il lui reproche d’être de droite, contrairement aux autres)

Yair Lapid - photo - courtesy (no credit)

C’est une petite victoire pour la liberté d’expression, pour la pluralité des médias, et pour la « diversité » que réclame la gauche, dans son immense hypocrisie – elle veut la diversité des origines ethniques, et refuse celle des points de vue.

Le président de la Commission électorale centrale, le juge Yitzhak Amit, a rejeté ce matin jeudi 13 octobre – et les médias sont forts discrets sur le sujet – la pétition du parti Yesh Atid qui avait demandé il y a environ un mois de déclarer la chaîne 14 « organisme d’activisme électoral », sous prétexte qu’elle « attaque [Lapid] d’une manière agressive, qui dépasse toute norme raisonnable de journalisme ».

Selon la pétition soumise par le parti Yesh Atid dirigé par Yair Lapid :

« Les émissions de Channel 14 et ses publications sur les réseaux sociaux sont des activités électorales, car elle travaille à la diffusion de la propagande électorale en faveur du parti Likoud et de son leader, et la chaîne attaque d’une manière agressive, qui dépasse toute norme raisonnable de journalisme ».

Bien entendu, lorsque Lapid parle d’attaques raisonnables, vous l’aurez compris, il veut dire qu’il est raisonnable d’attaquer la droite, mais pas d’attaquer la gauche. Et lorsqu’il parle de normes du journalisme, il veut dire que les journalistes étant de gauche, ils représentent la norme, et être journaliste de droite n’est pas dans la norme. Pour ces deux raisons, Channel 14 devait être interdite. La gauche est totalitaire, et elle n’accepte absolument pas les opinions divergentes. Lorsque ces opinions se manifestent dans les médias, elle s’active pour les faire disparaître. C’est pour cela que Dreuz.info est accusé de complotisme : pour faire détourner les lecteurs, afin qu’ils ne lisent pas les informations que la presse veut cacher.

Après un combat mené par des fonctionnaires, des membres de la Knesset et des citoyens, le juge Amit a rejeté la pétition, écrivant dans sa décision :

« En toute équité, grâce à elle [Channel 14] les électeurs peuvent se faire une idée du ‘marché des opinions’ [disponibles] et prendre une décision éclairée lorsqu’ils viennent mettre leur bulletin dans l’urne. Toutefois, le processus démocratique est mis à mal si les entités disposant de capitaux biaisent la discussion de manière à ce que leur voix l’emporte sur toutes les autres voix sur le ‘marché des opinions’, ce qui nuit à l’égalité des chances lors des élections, et c’est ce que nous avons défendu. »

Il ajoute :

« En l’espèce, je n’ai pas à déterminer si l’activité de la chaîne 14 est prise dans le pôle magnétique de la ‘propagande électorale’, et ce au regard de la définition de l »activité électorale’. Il semble que le législateur ait eu sous les yeux le droit à la liberté d’expression politique, et qu’il ait en conséquence défini de manière étroite ce qu’est une ‘activité électorale’. Comme nous le verrons plus loin, la pétitionnaire n’a pas démontré que l’activité de Channel 14 qu’elle a pointée du doigt, entre dans le cadre de cette définition étroite. »

Que nous indique cette décision ?

Le juge a révélé la dimension totalitaire de la pensée profonde de Yair Lapid, qui est soigneusement cachée dans ses discours et ses déclarations au point que la plupart de ses électeurs ne la voient pas.

Pourquoi est-ce que je porte une accusation aussi grave ? Le jugement m’apporte les raisons.

  1. La première raison, le juge note que Lapid n’a pas apporté la preuve que Channel 14 dépassait « toute norme raisonnable de journalisme ». En l’absence de preuves et d’exemples concrets, le juge est arrivé à la conclusion logique : si Lapid ne peut pas prouver que la chaîne abuse, pourquoi alors veut-il la faire interdire ? La réponse vient naturellement : c’est parce que Channel 14 dit des choses et promeut une ligne politique qui ne plaît pas à Lapid. Alors il veut la faire taire. Il réclame la censure des idées qu’elle diffuse, et veut la faire interdire.
  2. Lapid accuse Channel 14 de « dépasser toute norme raisonnable de journalisme« . Soit. A-t-il été en mesure de définir quelles sont les normes raisonnables du journalisme ? Non. On peut facilement deviner que pour lui, les normes raisonnables consistent à ne pas l’attaquer lui et son parti. Pourquoi ? L’avez-vous entendu se plaindre du « dépassement des normes » et de « l’agressivité » de la presse, lorsque les médias se déchaînaient contre l’ancien Premier ministre Netanyahou et sa famille ? Jamais. Ainsi, ce n’est pas l’agressivité de Channel 14 qui dérange Lapid, mais que cette agressivité soit dirigée contre lui.
  3. Comment nomme-t-on un chef de gouvernement qui veut définir la norme journalistique acceptable ? Oui, on appelle ça un dictateur.Dans un monde normal, le journaliste est la cinquième colonne, le contre-pouvoir du gouvernement, l’organisme de surveillance capables de dénoncer les vices, l’hypocrisie, les mensonges, les magouilles, la corruption et les abus de ceux qui détiennent le pouvoir. Bien sûr que lorsque les journalistes font normalement leur travail, les dirigeants politiques sont furieux !

    Je rappellerai ici au Premier ministre cette définition du journalisme d’Albert Londres qui devrait servir de repère à mes confrères :

Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. » Et la plume dans la plaie, ça fait mal, monsieur Lapid.

En plus de rejeter la pétition, le juge Amit a condamné le parti Yesh Atid à payer des indemnités, totalisant 20 000 NIS : 10 000 NIS à Channel 14 et 10 000 NIS au Likoud.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

Source : Now 14

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