Le député de la Knesset Yuli Edelstein, numéro 2 du Likoud, a appelé samedi soir le parti d’opposition à organiser des primaires si son chef, l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou, ne peut pas former un gouvernement dans la Knesset actuelle si la coalition au pouvoir s’effondre.
« Si Netanyahou sait comment assembler un gouvernement dans l’actuelle Knesset, je ne me mettrai certainement pas en travers de son chemin parce que j’ai dit que l’État d’Israël n’a pas besoin d’élections. Si ce n’est pas le cas, alors organisez une compétition pour la direction du parti », a déclaré Edelstein à Channel 12 news.
« En général, je ne me lance pas dans des combats que je ne pense pas pouvoir gagner », a-t-il ajouté.
La coalition dirigée par le Premier ministre Naftali Bennett vacille, mais si une majorité de la Knesset vote pour un gouvernement alternatif, celui-ci pourrait être formé sans recourir à de nouvelles élections.
Edelstein, ancien président de la Knesset et ministre de premier plan, avait annoncé l’année dernière qu’il allait défier Netanyahou à la tête du Likoud. Il a déclaré que les primaires du Likoud pourraient être organisées en quelques semaines.
« Je pense qu’il y a deux choses dont Israël n’a pas besoin – la première est le maintien du gouvernement actuel, et la seconde, des élections », a-t-il déclaré. « Il est possible de réunir un bon gouvernement, un gouvernement stable, dans l’actuelle Knesset ».
Le parti Likoud a, pendant longtemps, fermement soutenu Netanyahou, mais ce rapport s’est effiloché au milieu d’une série d’élections éreintantes et d’instabilité politique entre 2019 et 2021 où Bibi ne parvenait pas à obtenir une majorité. Netanyahou faisant de surcroît face à des accusations de fraude au cours de la même période. Netanyahou a ensuite perdu le pouvoir au profit de la coalition de Bennett l’année dernière – toujours pour la même raison : son incapacité à obtenir une majorité.
Les membres du Likoud à la Knesset se sont de nouveau rangés derrière Netanyahou jeudi, après quelques dissensions au sein du parti, lors d’un différend avec la coalition sur un projet de loi litigieux visant à accorder des bourses aux anciens combattants.
Edelstein est cependant largement populaire au sein du parti Likoud. En 2019, il a obtenu le plus grand nombre de voix lors de la primaire des candidats potentiels à la Knesset, qui détermine l’ordre de la liste de la Knesset en dessous du chef du parti.
Le gouvernement de Bennett a été au bord de l’effondrement après la démission de Ghaida Rinawie Zoabi (Meretz), de la coalition jeudi. Sa démission a réduit la coalition de Bennett à une minorité, ne détenant que 59 sièges sur les 120 que compte la Knesset. Rinawie Zoabi est en pourparlers, ce dimanche, pour réintégrer la coalition.
Le gouvernement peut toutefois survivre en tant que minorité.
- Un projet de loi visant à dissoudre la Knesset et à forcer des élections doit être soutenu par 61 législateurs, et il n’est pas certain que Rinawie Zoabi et tous les autres membres de la Knesset n’appartenant pas à la coalition soutiennent une telle mesure. Simplement parce que les Israéliens sont fatigués à l’idée d’entrer dans un nouveau cycle électoral. Si le gouvernement tombe, Israël sera contraint à son cinquième cycle électoral en moins de trois ans.
- Le Likoud s’est retiré d’une tentative de dissolution de la Knesset la semaine dernière, avant la démission de Rinawie Zoabi, lorsqu’il est apparu que le gouvernement était parvenu à une parité de 60-60 sièges avec l’opposition dirigée par le Likoud.
- Un gouvernement alternatif pourrait être approuvé sans élections avec le soutien de 61 membres de la Knesset, dans le cadre d’une mesure de « défiance constructive ».
La coalition de Bennett est un amalgame difficile à manier de partis de droite, centristes de gauche et d’extrême gauche, et comprend la faction islamiste Ra’am. L’année dernière, les partis ont fusionné principalement autour de leur opposition au pouvoir de Netanyahou, et non par hostilité envers le Likoud.
Plusieurs sondages ont montré qu’en cas d’élections avec à sa tête un autre dirigeant que Bibi, le Likoud obtiendrait certes moins de sièges, mais il pourrait facilement former un gouvernement, avec 62 ou 63 sièges, et ce gouvernement serait plus à droite qu’un éventuel gouvernement avec Netanyahou.
L’ancien Premier ministre est un personnage qui divise, beaucoup se disent fatigués de lui – lui reprochant d’avoir dirigé le pays trop longtemps – et il fait toujours face à des accusations dans trois affaires de corruption, même si elles chancellent et s’effritent, mais il reste populaire auprès de nombreux électeurs. Il lui manque juste 2 sièges… depuis des années.
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Source : ToI