Le palais royal a vivement dénoncé « des déclarations contenant des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses, concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël, en lien avec les derniers développements dans les territoires palestiniens occupés », ajoutant que le cabinet royal rappelle que la position du Maroc envers la question palestinienne est irréversible : « une position de principe constante du Maroc, qui ne saurait être soumise aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées ».
La mise au point du cabinet royal a remis les pendules à l’heure en précisant que « les relations internationales du Royaume ne peuvent être l’objet de chantage de la part de quiconque et pour quelque considération que ce soit, particulièrement dans ce contexte mondial complexe. L’instrumentalisation de la politique extérieure du Royaume dans un agenda partisan interne constitue ainsi un précédent dangereux et inacceptable ».
Pourquoi ce recadrage énergique
Le 4 mars dernier, le PJD (parti islamiste) avait tiré à boulets rouges sur le ministre des Affaires étrangères en exprimant sa « désapprobation » des récentes prises de position du chef de la diplomatie qui « défend l’entité sioniste dans certaines réunions africaines et européennes, au moment où l’occupation israélienne poursuit son agression criminelle contre les frères palestiniens ».
« Le Secrétariat général a rappelé la position nationale qui considère que la cause palestinienne est au même niveau que notre cause nationale, et que le devoir juridique, historique et humanitaire exige de redoubler d’efforts dans cette étape délicate de la défense de la Palestine et d’Al Qods face à la l’escalade des provocations et des comportements agressifs des sionistes et à condamner le terrorisme sioniste qui ne s’arrête pas », avait martelé les camarades de Abdelilah Benkirane.
En faisant un calcul purement politique, au niveau national, quitte à piétiner la démocratie et le droit des Marocains à avoir une opinion qui n’épouse pas forcément celle des délires salafistes, Benkirane a aussi pris un autre risque, estiment ses critiques : il offre à ses adversaires politiques une victoire majeure, leur ouvrant d’autres horizons pour achever un PJD déjà bien moribond. Et ce, en sachant que ce n’est pas la première fois que le palais met en garde les salafistes contre une bataille politique dommageable pour l’avenir des islamistes dans la configuration politique du pays.
Depuis longtemps, les islamistes ont toujours voulu manipuler la question palestinienne pour en faire un choc entre deux visions de la société marocaine, deux conceptions sur une valeur essentielle (à savoir la défense, toujours et à jamais de la cause palestinienne) qui se décline en deux positions, celle d’une majorité de Marocains qui pensent qu’aujourd’hui, le seul interlocuteur capable de peser sur un avenir apaisé entre juifs et Palestiniens est bien Israël et une minorité qui croit encore en une guerre israélo-arabe qui bouterait les juifs hors de la terre sacrée.
Le camouflet du roi au PJD a l’avantage de couper l’herbe sous les pieds de cette rhétorique focalisée sur la question palestinienne des lieutenants de Benkirane qui ont surfé jusqu’à présent sur le thème de la justice sociale sans mobiliser grand monde.
Résultat, la position traditionnelle, presque caricaturale, des islamistes, à l’antisémitisme notoire dans un contexte de polarisation sévère, est clairement exposée, d’une manière qu’aucun politique et aucun média européen n’oserait le faire, de peur d’être accusé d’islamophobie.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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