Je découvre en gros titre sur Walla une nouvelle attaque contre l’ancien Premier ministre Netanyahou, et je me dis : si les Israéliens étaient fatigués de lui parce qu’il a exercé trop longtemps le pouvoir, comme les journalistes l’ont affirmé pendant des années, pourquoi donc continuent-ils à parler de lui ? Quelque chose ne colle pas dans ce tableau, si l’on est honnête, quel que soit le bord politique où l’on se situe.
Gros titre de Walla :
Retour à la normale : Lorsque nous serons enfin libérés de l’adoration pour Netanyahou, nous comprendrons qu’il existe quelque chose de mieux que lui.
Libéré de l’adoration ? Ben Mercury, qui signe l’article, lit dans les pensées des Israéliens qui soutiennent Bibi ? M’est avis qu’il a plutôt interprété le soutien de se partisans comme de l’adoration, parce qu’il ne comprend pas pourquoi tout le monde ne le déteste pas. Il doit probablement se dire : « puisque nous les journalistes le détestons, comment se fait-il que tout le monde ne pense pas comme nous ? Ce doit être des « adorateurs ».
Wall continue ainsi :
Natalie et Mordi Oaknin ne sont pas les seuls à être rentrés chez eux cette semaine. Cet événement est un petit échantillon du changement qui s’est opéré dans la forme du régime, l’atmosphère publique et la culture gouvernementale. Il s’avère qu’il y a des gens qui travaillent tranquillement, ne se disputent pas pour des crédits, ne tirent pas profit de quoi que ce soit à des fins politiques.
Le même phénomène se retrouve partout : lorsque les médias n’incitent pas à la haine par leurs gros titres outranciers et leur harcèlement continu contre leurs têtes de Turc politiques, ils « constatent » que l’atmosphère publique est apaisée. Autre constante : partout dans le monde occidental, une écrasante majorité du public considère que les journalistes sont déconnectés de la réalité. Ils vivent en cercle fermé et se nourrissent mutuellement de la même idéologie. En boucle.
Ainsi, lorsqu’ils se retrouvent devant un Humus Falafel et ne pestent pas tous contre le gouvernement, les journalistes constatent que « l’atmosphère publique et la culture gouvernementale » s’est apaisée. Car ils sont partout à la fois, et savent exactement ce qu’on pense et ressent à tout moment à Haïfa, BeerSheva, Petah Tikva et Tel Aviv…
Le journalisme à l’ancienne a disparu, ce sont tous des militants. Je suis le dernier.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://news.walla.co.il/item/3472003